Bordeaux Rive Droite: le GPV un véritable laboratoire de la rénovation urbaine.


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/01/2012 PAR Malika Ouaddah

Comme l’a en effet rappelé Etienne Parin, la Rive Droite est appelée à jouer un rôle important dans les 15 à 20 années à venir dans le cadre de la métropole millionnaire, dans un contexte où la population girondine croît d’un pour cent par an. Elle pourrait accueillir d’ici là quelques 20 000 habitants supplémentaires et jusqu’à 45 000 sur la Plaine Rive Droite, un  territoire qui s’étend du fleuve aux côteaux de Garonne et qui englobe une partie de Bordeaux. C’est dire l’importance des enjeux soulevés par ces bouleversements démographiques; mixité sociale, maintien des populations sur place, déplacements urbains. Enjeux qui avaient  d’ailleurs été évoqués lors du séminaire consacré au GPV qui s’est déroulé le 15 décembre dernier à Lormont.

Un tissu associatif très puissant
Mais avant d’en arriver à son attractivité actuelle, ce territoire, a été « considéré pendant longtemps comme un hors les murs par le bordelais moyen » a souligné l’urbaniste. Il explique que trois déclics ont présidé à cette mutation; l’arrivée d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux en 1995, la création en 1997 d’une Zone Franche Urbaine synonyme de désenclavement économique avec aujourd’hui 3000 entreprises et 11000 emplois. Et enfin l’arrivée du tramway en 2003. Le directeur du GPV a également rappelé que ce projet de rénovation urbaine avait, non seulement donné la priorité à l’emploi mais aussi grandement à l’éducation et la culture, sur un territoire où « le gisement humain est colossal avec 50 nationalités présentes » et « le tissu associatif extrêment puissant ». En témoigne, la création d’équipements culturels ambitieux dans les villes du GPV. Autre axe fort souligné : l’environnement avec le Parc des Coteaux et la biennale d’art PanOramas,  qui a fait florès. La CUB envisage, en effet, d’étendre l’événement à l’échelle de l’agglomération. « Un été girondin » qui se déroulerait de juin à fin septembre avec en bouquet final la deuxième édition de PanOramas

Charges locatives: des ménages en difficulté et de nouveaux comportements à adopter

Quant à la question centrale du logement, au coeur du renouvellement urbain, elle soulève aussi certaines  difficultés. Sur les 2600 ménages relogés, les finances de 10 %  d’entre eux sont dans le rouge selon les chiffres de  l’observatoire du relogement créé pour  accompagner le relogement.  Soit parce que leur nouvelle habitation est trop grande, soit pour des questions liés à la consommation énergétique. Dans les nouveaux logements en effet, les charges sont payées par les locataires qui ne bénéficient  plus du chauffage collectif mais qui ont des compteurs individuels.  Ce qui est « plus un problème d’acculturation qu’un problème lié au renouvellement urbain », selon Etienne Parin. Un terme emprunté à la sociologie et qui désigne ici un certain tâtonnement pour établir de nouvelles régles de consommation dans ces Bâtiments Basse Consommation (BBC). Et de montrer, exemples à l’appui, des comportements parfois aux antipodes les uns des autres. L’hiver dernier,  certaines familles ont choisi de ne pas se chauffer  alors que d’autres ont au contraire vu leur facture d’électricité exploser.  L’observatoire n’a pu, pour l’instant, apporter de solutions que dans la moitié des cas.
« Le renouvellement urbain n’est pas une science exacte » a reconnu l’urbaniste, « il a fallu s’adapter aux réalités changeantes ». En d’autres termes, on construit différemment aujourd’hui en comparaison aux premières années. Idem pour les sommes engagées . De 450 millions de francs au départ, l’enveloppe allouée au GPV a atteint 650 millions d’euros 3 ou 4 ans plus tard. Un vrai changement d’échelle et pas seulement financier. D’après Etienne Parin, l’enjeu est énorme dans une Europe où « peu de métropoles peuvent évoluer en cœur d’agglomération ». Une raison suffisante pour ce territoire qui fait office de « laboratoire de la rénovation urbaine[… ] de ne pas rater le coche ».
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Malika Ouaddah


*Tous les 2ème jeudi du mois de 19h à 20h. Rediffusion le lundi à 16 heures et le mercredi à 9 heures.
91,3FM

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