Étude sur les déplacements urbains dans l’agglomération bordelaise : passable, peut mieux faire


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 24/06/2014 PAR Lucy Moreau

Si l’on en croit l’enquête « Qualité des déplacements dans l’agglomération bordelaise », rendue publique ce lundi 23 juin par Christian Broucaret, président de la FNAUT d’Aquitaine, et Jean Macheras, membre du bureau national de la FNAUT, responsable du réseau des déplacements urbains, l’agglomération bordelaise aurait fait d’énormes progrès en terme de déplacements urbains, mais beaucoup de choses restent encore à faire.

« Ville longtemps pointée du doigt comme sacrifiant tout à la voiture », Bordeaux semblerait s’acclimater petit à petit aux solutions multi-modales des transports en commun et autres moyens de circuler plus écoresponsables. Pourtant, comme le rapporte cette étude, il n’est pas si loin le temps où « les quais et les rues étaient de véritables autodromes, où la place des quinconces était devenue un gigantesque parking en plein air, où Bordeaux figurait à la quinzième place parmi les seize agglomérations de province pour le taux d’utilisation des transports alternatifs à l’automobile »… 

Il est venu le temps de la modernisation Fort heureusement, « l’arrivée du tram en 2003, l’essor du vélo, la création de gares intermodales et la modernisation des bus, ont tout de même mis un coup d’arrêt à l’ère du tout-voiture initiée sous les mandatures de Jacques Chaban-Delmas» constate la fédération nationale des associations d’usagers des transports.

Pourtant, même si le bilan de la CUB depuis la restructuration du réseau de transports urbains de 2010, montre une évolution de 24% des fréquentations, beaucoup d’améliorations restent possibles et nécessaires.

En effet, grâce à une collaboration rapprochée avec diverses associations faisant parties du pôle urbain de mobilité alternative telles que l’association des usagers des transports de la région Aquitaine, Vélo-cité ou encore les droits du piéton, la FNAUT a pu émettre des avis positifs et négatifs sur les différents modes de circulation urbains.

Les aspects positifs du réseau de circulation BordelaisTrois aspects positifs ressortent de cette étude. Premièrement, la richesse et la diversité de l’offre de transport collectif. En règle générale, les tramways et les Lianes s’étend sur 19 à 20h de fonctionnement, pour une fréquence de passage de 4 à 6 minutes pour les tramways et 10 à 15 minutes pour les Lianes. Les différentes tarifications, ticket un voyage, 5 voyages, 10 voyages, 7 jours, pass soirée, pass événement, « garantissent  également une offre variée des formules tarifaires, très appréciée des visiteurs occasionnels. »

La ville est aussi félicitée pour son encouragement à l’utilisation des modes les plus adaptés à la ville à travers les parcs relais, les vélos en libre-service ou encore pour ses progrès accomplis dans le développement de l’espace piéton. Plus de 150 stations V-CUB, 15 parcs relais et des opérations « pédibus » sont génératrices de résultats plutôt positifs, surtout dans l’hyper-centre.

Le troisième aspect positif concerne « la reconquête courageuse de l’espace urbain par la ville-centre, après des décennies où rues, places et quais étaient livrés à l’automobile.»

Après l’effort… l’effort encore Si le courage est loué dans cette étude, la ville de Bordeaux et son agglomération ne doivent surtout pas s’essouffler, puisque beaucoup de hics subsistent. La FNAUT a pour le coup, attribué trois « pots d’échappements » qui constituent les points négatifs à améliorer.

Premier point négatif : le réseau de bus qui présentent encore de nombreuses insuffisances du point de vue de la vitesse commerciale, de l’affichage des temps d’attente, du confort des arrêts ou encore des informations présentes dans les abribus. Pots d’échappement également pour la qualité de l’information en général qui laisse à désirer : « le plan du réseau est peu lisible » rapporte Christian Broucaret, président de la FNAUT d’Aquitaine qui poursuit en indiquant que « Nantes, Montpellier, ou même Paris qui ont des réseaux plus complexes qu’à Bordeaux, ont des plans de réseau beaucoup plus clairs. »

Pour finir, le troisième bémol est attribué à « la place encore trop importante de la voiture tant aux abords des écoles que dans les rues situées en dehors de l’hyper centre. » Jean Macheras, membre du bureau national de la FNAUT souligne « la pagaille monstrueuse qui règne dans le quartier Bastide qui compte sept établissements scolaires et est, de ce fait, envahi de voitures aux heures d’entrées et sorties. Quant à la périphérie, « si le vélo a pris une place importante dans l’hyper-centre, ce n’est pas le cas en périphérie, où les distances plus grandes, ville moins dense et prédominance de la voiture réduisent l’agrément des modes doux » conclut l’étude.

La part modale des transports : 25% en 2025 ? Si ce rapport était tout à fait à la page en 2013, les dernières évolutions en matière de transport peuvent toutefois contrebalancer certains aspects. Aujourd’hui à 10%, la CUB a fait le pari de faire monter d’ici 2025, la part modale des transports en commun à 25% et d’abaisser celle de l’automobile à 60%. Un pari qui semblerait « utopique » selon la FNAUT qui grâce à cette étude, espère pour une fois, une dense circulation… d’idées auprès des élus locaux. 

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