Interview: Etienne Parin directeur du Grand Projet de Ville (Bassens, Lormont, Cenon, Floirac ): l’emploi comme une priorité


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 23/01/2013 PAR Joël AUBERT

@aqui: « Rive droite : Vers une approche économique intégrée… » Pourquoi avoir choisi pareille dénomination pour faire le point de l’activité économique au sein du Grand Projet de Ville , GPV?
Etienne Parin. Parce que nous n’avons pas voulu traiter le problème économique  en soi mais l’intégrer dans un projet de territoire. Nous avons pour objectif de donner à voir, à penser, à comprendre, à projeter un territoire dans toutes ses dimensions. Certes, l’entrée  économique est importante mais il ne s’agit pas de faire un projet entre économistes, mais entre acteurs du territoire. Et ceci avec l’entrée de l’emploi et de l’économie; ça concerne tout le monde l’économie. Notre légitimité, au GPV n’est pas d’être une super collectivité locale; notre compétence c’est le développement global du territoire, dans toutes ses dimensions.

@aqui: Lors des rencontres de la Fabrique Métropolitaine, initiée par la Communauté Urbaine de Bordeaux, la question de l’emploi est souvent revenue comme un leitmotiv. Et chacun de reconnaître que beaucoup de choses avaient été faites sur cette rive droite en terme de rénovation urbaine, d’urbanisme, de respect et mise en valeur du patrimoine naturel, de culture, du vivre ensemble… mais la question de l’emploi est là, persistante, comme obsédante…
E.P. Un des objectifs, en effet, c’est de ne pas donner à penser que l’emploi est un corollaire, qu’il viendra tout seul ; c’est d’avoir une approche volontariste et singulière à propos de cette rive droite, en considérant les niveaux de qualifications de la population active. Ici nous notons des compétences inférieures, en termes académiques, au reste de l’agglomération, des chiffres inquiétants en matière de discriminations mais aussi un taux de diplômés de l’enseignement supérieur au chômage qui est presque deux fois plus fort que pour le reste de l’agglomération ? C’est une sacrée interrogation…

Le scandale des scandales…
@aqui. En effet pourquoi là ?
EP. Est-ce que c’est une question de niveau culturel, une discrimination qui ne s’avoue pas ? De réels efforts de la communauté nationale ont été faits pour que les habitants de cette rive droite aient des diplômes. Ils en ont, ils ont fait des efforts et ce n’était pas toujours évident si l’on considère leurs origines mais ils n’ont pas de travail. Et ça c’est le scandale des scandales. C’est un vrai souci.

@aqui . Ce constat est d’autant plus rude que cette rive droite de Bordeaux, à la différence du reste de l’agglomération, a une identité disons plus industrielle.
E.P. Il existe un tropisme métropolitain, très orienté, y compris dans les administrations vers des emplois non productifs, le tertiaire, les services, le tertiaire supérieur, mais la métropole bordelaise est très déficitaire en emplois productifs par rapport à d’autres métropoles du même rang. Or, on ne peut pas gagner 250.000 habitants, avoir l’ambition de devenir une métropole millionnaire, en s’appuyant uniquement sur des services. Ce n’est juste pas possible.
Or, Il se trouve, en effet, que sur le territoire de la rive droite, l’héritage économique est tel que nous avons des emplois productifs, un gisement économique important ; il faut donc accompagner la présence d’implantations, des industries de main d’oeuvre qui sont là pour des raisons historiques, de disponibilités foncières, de niveaux de desserte, de proximité du centre.
Il faut, non seulement procurer les meilleures conditions pour pérenniser les emplois, fixer ces entreprises, mais leur donner aussi toutes les garanties pour se développer.
Puisque on a des industries de main d’oeuvre et puisque on de la main d’oeuvre, peut être moins qualifiée qu’ailleurs, on a une responsabilité essentielle: celle de confronter ces deux situations, ces deux dynamiques, pour offrir de meilleures conditions de rencontre de l’offre et de la demande. Il existe une politique de l’offre très forte avec la zone franche qui a bien marché – 12000 emplois créées – il y a une politique de la demande qui a moins bien marché. On y travaille avec énergie dans le cadre du renouvellement urbain, avec la région, des dispositifs locaux de formation…Pourquoi est-on encore à la traîne ? C’est une question qui interroge tout le monde.

Une grande mobilisation

@aqui. Elle va donc être au cœur de cette grande journée d’échanges, de réflexions partagées ?
E.P. Ce séminaire ne vient pas par hasard. On a entrepris depuis l’automne, à la demande de nos partenaires de faire un bilan de la décennie passée, de faire un bilan éclairé et pas seulement quantitatif et qualitatif. Quelle était la situation il y a dix ans ? Quels étaient les objectifs que nous nous étions assignés ? Qu’est ce qui s’est fait ? Est ce que ces objectifs ont été atteints, voire dépassés ?… Que faut-il faire pour réorganiser ce paysage pour les dix ans qui viennent ? Nous terminons la première étape du diagnostic, du bilan. Nous avons travaillé avec des ateliers de trente personnes, autour de huit thèmes, au moins deux fois par thème avec une grosse mobilisation de tous les partenaires ; nous étions même surpris par cette mobilisation, l’importance de la motivation. On voudrait maintenant basculer vers la deuxième phase, celle de la construction du projet pour les dix ans qui viennent.
Ce 29 janvier, il s’agit donc de voir, à la fois où nous en sommes en matière d’emplois et quels sont les axes et les perspectives de travail que l’on pourrait développer pour les dix années qui viennent. A partir de février vont démarrer une série d’ateliers pour que fin avril, début mai, on ait  les bases pour écrire un projet de territoire nouvelle génération. Quels sont les nouveaux objectifs, les nouveaux moyens, les priorités, les calendriers, les tableaux de bord, les dispositifs….Autant de sujets à aborder et de réponses à proposer.

Rive droite: Vers une approche économique intégrée, le 29 janvier (9h30-17h30) à Cenon au Rocher de Palmer ; inscriptions:www.surlarivedroite.fr

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