Jacques Mangon veut relier Saint-Médard-en-Jalles à Bordeaux par la ligne D du tramway


Mathieu Presseq / Aqui.fr
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Publication PUBLIÉ LE 23/07/2014 PAR Mathieu Presseq

Jacques Mangon regrette que Saint-Médard soit « la dernière grande ville de la communauté urbaine à ne pas être desservie par le tramway ». Une éloignement qui, selon lui, pénalise les habitants dépendants des transports en commun et qui n’est pas adapté à une ville dénombrant quelques 29.000 habitants et située en périphérie de la CUB. Aujourd’hui, seule la Liane 3 relie Bordeaux à Saint-Médard en un peu moins d’une heure. L’occasion pour le maire de rappeler qu’en 1954, les deux villes étaient reliées par un chemin de fer en seulement 25 minutes.

Le bus à haut niveau de service : une solution amenée à être dépasséeL’idée d’un bus à haut niveau de service a été balayée d’un revers de main par le nouveau maire. A cause de son coût élevé : 6 à 7 millions d’euros le kilomètre, soit pas moins de 100 millions au total. « Le bus à haut niveau de service ne peut être qu’une solution de court terme, assez onéreuse si l’on raisonne sur 20 ans. Elle sera rapidement amenée à être dépassée ». Pour un coût quasi-équivalent à celui du tramway, le BHNS transporte beaucoup moins de personnes, ce qui ne pourra pas à terme répondre aux besoins des habitants de Saint-Médard. Le développement du secteur économique de la commune, notamment grâce à l’Aéroparc, devrait entraîner une augmentation du nombre d’habitants, rendant ainsi tout projet de BHNS rapidement obsolète, selon le maire.

Dès le lendemain de l’élection de Jacques Mangon, la Ville a mandaté Xavier Lavaud, polytechnicien spécialiste du ferroviaire, pour l’aider à réfléchir à la meilleure option pour desservir la commune par le tram. L’idée d’un raccordement à la ligne D a finalement émergé. A l’automne prochain, le nouvel exécutif communautaire sera chargé de valider cette nouvelle version. « Cette solution, nous l’avons étudiée en détail depuis trois mois. Nous souhaitons que la CUB intègre les fruits de notre proposition dans le futur SDODM (N.D.L.R. : Schéma Directeur Opérationnel des Déplacements Métropolitains) », espère Mangon.

Jacques Mangon et ses conseillers municipaux. De gauche à droite : Danièle Layrisse, Pierre Braun, Danielle Nardini, Jacques Mangon, Vanessa Dumas et Geoffrey Claudin.Des économies en temps et en argent grâce à la ligne DLe choix d’un rattachement à la ligne D représenterait d’abord un gain de temps. Ainsi, on passerait de 55 minutes avec la ligne A (ce qui est équivalent au temps de trajet actuel en bus) à 37 minutes via la ligne D pour relier la place des Quinconces, à Bordeaux, au sud de la place de la République, à Saint-Médard-en-Jalles. Le trajet entre Saint-Médard et Cantinolle serait estimé, lui, à 6 ou 7 minutes. A partir du terminus de Saint-Médard, il y aurait aussi la possibilité de prolonger dans un second temps la ligne vers Issac, à l’ouest de la commune.

La fréquence des trams serait revue à la hausse : six trams par heure soit un tram toutes les dix minutes, ce qui paraît « très acceptable » aux yeux du nouveau maire de Saint-Médard. Mais ce projet permettrait aussi de réaliser des économies substantielles et d’ « optimiser les fonds publics ». De 7 km de voie de tramway avec la ligne A à 5 km grâce à la ligne D. Alors que le budget prévu pour la construction de la ligne A jusqu’à Saint-Médard s’établissait entre 135 et 140 millions d’euros, celui dédié à l’extension de la ligne D ne serait que de 40 à 60 millions d’euros, en incluant le matériel roulant supplémentaire.

La ligne D sera construite sur l’ancienne voie ferrée des « Economiques », qui est devenue aujourd’hui la piste cyclable Bordeaux-Lacanau. Que les adeptes du vélo se rassurent, une nouvelle piste cyclable sera construite à côté. La nouvelle ligne ne rognera pas non plus sur les propriétés riveraines, insiste le maire, qui promet que personne ne sera exproprié. Sur les 5 km à construire, un kilomètre se fera sous la forme d’une voie de tramway dite « classique », réputée très onéreuse. Pour les quatre kilomètres restants, la voie sera posée sur un ballast de pierre concassée, similaire à celui des chemins de fer, pour un prix moins élevé (entre 5 et 8 millions d’euros le kilomètre). Il s’agit d’une voie unique avec possibilité de croisement à mi-parcours. Le choix de la construction de cette voie au milieu de la forêt permettra de développer une vitesse élevée, grâce à un nombre d’arrêts réduit. Cette voie sera électrifiée par ligne aérienne de contact en 750V. Le matériel utilisé sera le même type que sur le reste du réseau.

In fine, le rattachement à la ligne D assurerait, selon Jacques Mangon, une meilleure rentabilité économique de la ligne D, notamment sur la portion Eysines-centre-Cantinolle. « C’est une solution à laquelle on peine à trouver des défauts », assure-t-il. Et pour laquelle il aurait reçu le soutien du nouveau président de la CUB, Alain Juppé. Mangon promet qu’une réalisation partielle voire totale du projet d’extension de la ligne D jusqu’à Saint-Médard est possible avant le terme de son mandat.

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