Un autre regard sur le logement social à la Communauté Urbaine de Bordeaux


Le hall de la CUB accueille jusqu'au 6 mars une exposition quelque peu dérangeante, intitulée « Logement social, Stop ! aux idées reçues ». Une vision à la fois enchantée et provocatrice de ce que pourrait être le logement social - et de ce qu'il es

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/02/2009 PAR Vincent Goulet

Inaugurée le 5 février dernier par Vincent Feltesse, qui présentait par la même occasion le « guide de qualité urbaine et d’aménagement durable de la CUB », l’exposition présente sous leur meilleur jour les réalisations les plus récentes du logement social. Le but est de sensibiliser les élus et les services municipaux sur les qualités du logement social, à l’heure où plusieurs communes de la CUB (comme Gradignan, Saint-Aubin-du-Médoc, Saint-Médard-en-Jalles, mais aussi Bordeaux) peinent à remplir l’objectif de 20 % de logements sociaux imposé par la loi SRU de 2000.

Selon Francine Fort, la directrice d’Arc-en-Rêve qui a piloté l’opération, il faut « tordre le coup à ces a priori totalement imaginaires mais très réels ». L’enjeu est de taille :certains maires de la rive gauche ont du mal à faire accepter l’idée qu’il importe de construire des logements sociaux sur le territoire communal. « Le manque de foncier n’est pas le seul obstacle à la réalisation de programmes sociaux », explique Jacqueline Descazeaux, responsable de la planification urbaine à la CUB, « les recours administratifs de proprétaires qui refusent de voir des HLM près de chez eux retardent et alourdissent considérablement les opérations ».

Tenter de changer les mentalités
Une vision un peu idéalisée...Pourtant il y a urgence. Aujourd’hui 80 % de la population pourrait prétendre à un logement social, et, comme le reconnaît Vincent Feltesse, « 30 000 demandes de logement sont toujours là ». Certes, les objectifs, très raisonnables, du Plan Local pour l’Habitat de la CUB sont en passe d’être atteints avec la construction de 5000 logements supplémentaires dont 1000 sociaux, mais la crise immobilière risque de ralentir la production du secteur privé. De leur côté, les bailleurs HLM, qui ne manquent pas de fonds, pourraient construire plus, à condition de disposer de terrains et d’une vraie volontée politique.

D’où l’idée de cette campagne de sensibilisation, confiée à l’agence graphique bordelaise Presse Papier. Prenant à rebrousse-poil les clichés sur les HLM, elle les infirme en mettant en avant des réalisations considérées comme exemplaires dans la région bordealaise, en France ou à l’étranger.

Un logement social de conte de fée ?
Les panneaux de l’exposition peuvent donner à sourire à ceux qui habitent déjà dans une tour de Génicart à Lormont, de Saige à Pessac ou dans une barre de la cité Grand Parc de Bordeaux. Les HLM présentés apparaissent idylliques, et les difficultés sociales qui accompagnent très souvent la vie en logement social sont ignorées. Une fois de plus, l’architecture est censée résoudre par elle-même tous les problèmes liés à l’habitat. Certes, aujourd’hui on fait « à taille humaine » et plus petit que dans les années 1960 (aussi bien, d’ailleurs, pour la hauteur des bâtiments que pour la surface des appartements). Mais cela reste très « technique ».

Il n’empêche, les réalisations proposées peuvent faire rêver et posent de vrais questions : pourquoine pas habiter plus dense pour vivre en ville, limiter les déplacements et mieux partager les espaces publics ? Pourquoi ne pas habiter collectif pour mieux maîtriser l’énergie ? Les HLM d’aujourd’hui peuvent être audacieux et inventifs. Ils ne résoudront pas tous les problèmes du chômage et de la pauvreté. Ils peuvent néanmoins participer à la solution. A condition d’être massivement construits

Vincent Goulet


« LOGEMENT SOCIAL, STOP ! AUX IDÉES RECUES »
du 5 février au 6 mars
Hall de l’hôtel de la Communauté urbaine de Bordeaux
Esplanade Charles de Gaulle, Bordeaux

Entrée libre de 8h30 à 17h00 du lundi au jeudi et de 8h30 à 16h30 le vendredi


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