A Bellac, Christiane Lambert salue le dynamisme retrouvé de la filière ovine


Claude Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/09/2017 PAR Claude-Hélène Yvard

Ce fut une première pour Tech-ovins, le salon professionnel de la filière ovine qui s’est tenu pendant deux jours, les 6 et 7 septembre à Bellac en Haute Vienne. Le salon a reçu la visite de la  présidente de la FNSEA,  premier syndicat du monde agricole :  Christiane Lambert a passé la journée d’hier en compagnie des éleveurs. Ce fut l’occasion pour elle de saluer le travail de l’ensemble de la filière ovine depuis une vingtaine d’années pour retrouver un dynamisme et des prix plus rémunérateurs. Cette visite a été l’occasion aussi d’évoquer nombreux sujets d’actualité et notamment les états généraux de l’alimentation. « Je suis impressionnée par ce salon, c’est beau, c’est convivial. Il y a beaucoup de monde. Et tech-ovins a changé de dimension, les 15 000 visiteurs ne s’y trompent pas en venant se renseigner sur les sujets techniques, les innovations. »
Christiane Lambert a salué les initiatives menées en Nouvelle Aquitaine autour des signes officiels de qualité : la moitié des agneaux vendus sous signes de qualité proviennent de cette région. « C’est une région qui a su inciter les producteurs à mieux s’organiser pour pouvoir mener des démarches qualité et ainsi tirer vers le haut les prix payés au producteurs. » Longtemps, la production ovine a été considérée comme à la traîne. Pour la filière ovine, la conjoncture est pour l’instant favorable avec une remontée des cours, une professionnalisation de la production.  Mais reste un enjeu de taille, celui du renouvellement des générations. L’accent doit être mis sur l’installation des jeunes dans les exploitations ovines. Les prix actuels du foncier et l’investissement qu’il faut compter pour s’installer (entre 300 et 400 000 euros) sont de réels freins. Si la filière va mieux, les conséquences à venir du Brexit constituent une grosse inconnue pour les éleveurs.

La 10e édition de Tech-ovins fut un vrai succès

Garantir l’accès à l’eauAu sujet d’inquiétude, les aléas climatiques avec notamment  les conséquences de la sécheresse qui a sévi dans 87 départements. « La sécurisation aux fourrages dans cette grande région passe aussi par l’irrigation et la garantie d’accès à l’eau. Nous voulons avoir la possibilité de stocker de l’eau. C’est un sujet que la FNSEA porte depuis longtemps. Nous avons eu cet été une lueur d’espoir avec la déclaration conjointe du Ministre de l’agriculture et de l’Alimentation et du Ministre de la transition écologique et solidaire. Ils se sont exprimés pour dire que l’accès à l’eau est indispensable pour préserver le potentiel de production dans certaines régions. Depuis 2006, il y a des blocages très nombreux qui font que très peu de projets de réserves d’eau ont pu voir le jour. La mise en place d’une cellule d’examen de tous les projets bloqués est une excellente chose. Un retour  précis de la situation est attendue pour le 31 octobre. Nous sommes satisfaits de cette approche pragmatique sur ce sujet , rappelle Christiane Lambert. 

« Le dogme des prix bas a assez duré »
Au cours de sa journée d’hier passée avec les éleveurs, Christiane Lambert, a pu se rendre compte que trois sujets étaient au centre des préoccupations majeurs des éleveurs : Le premier est la question crucciale du prix payé au producteur, avant la pression réglementaire et administrative. « Notre organisation attend beaucoup des états généraux de l’alimentation qui ont débuté. C’est un chantier énorme dans lequel 12 ministères sont concernés avec des enjeux de société très importants. Pour nous, agriculteurs, le chantier numéro I, celui sur l’ économie est essentiel. Le président de la République a dit qu’un des premiers objectifs était de répondre aux difficultés économiques énormes que rencontre le secteur agricole.  » Les agriculteurs vivent une panne de revenus depuis trois ans : en 2016, la moitié des exploitants ont eu un revenu inférieur à 354 euros nets par mois. Christiane Lambert, en citant plusieurs exemples, évoque une déflation des prix alimentaires. L’observatoire des prix et des marges a chiffré la destruction de la valeur à un milliard d’euros. « Tous les prix tirés vers le bas, c’est un milliard d’euros en moins qui a été payé par les consommateurs. Les grands distributeurs se livrent une guerre fratricide. Ce dogme de prix bas ne peut plus durer. Tout le monde est perdant / perdant. Aujourd’hui, de nombreuses voix s’élèvent pour le dire, » poursuit Christiane Lambert. La FNSEA demande une révision de la loi de modernisation de l’économie, un nouveau code de la route, avec des décisions  rapides de nature à faire remonter les prix : parmi les attentes du monde agricole, un encadrement plus strict des promotions,  des décisions concernant le seuil de revente à perte et le droit de concurrence. Les premières réponses d’Emmanuel Macron sont attendues le 11 octobre.  



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