Bordeaux: la femme au coeur du réseau Gaïa


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/10/2020 PAR Mélanie Philips

La femme à l’honneur en cette journée mondiale de la femme rurale. À l’horizon, dans la salle principale du Château Luchey-Halde, pas de testostérone ! C’est près d’une soixantaine de femmes qui ont participé à ce lancement. Au programme, échanges et ateliers autour de différentes thématiques: « Comment le réseau peut-il aider les femmes à prendre des responsabilités ? », « Comment lever nos difficultés, en tant que femmes, dans notre milieu professionnel », « Comment développer son leadership ?». 

La naissance de Gaïa

Sabine Brun-Rageul et Lydia Héraud, initiatrices du réseaux Gaïa

Gaïa n’est pas le nom d’une vache! C’est un réseau né d’un triste constat. Lors d’une conférence, Lydia Héraud et Sabine Brun-Rageul ont remarqué la faible représentation et visibilité des femmes dans le monde agricole. Pour que cela vous parle, « dans le monde de la coopération agricole, plus de 30% des exploitations agricoles sont tenues par des femmes, mais dans les conseils d’administration de ces coopératives, elles ne représentent que 7 à 8% des décideurs », explique Mme la conseillère régionale vins et spiritueux Nouvelle-Aquitaine. « On est aussi parti du constat que les femmes ont moins la notion de réseau, d’entraide, que les hommes. Peut-être que c’est ce qui leur manque pour accéder à des postes à responsabilités », rajoute-t-elle. 

 « Les experts dans les colloques sont rarement des expertes sur le milieu agricole »

Dans le milieu agricole, il arrive que les femmes se sentent isolées ou rencontrent des difficultés à certains moments de leur carrière. Que ce soit du sexisme ou un sentiment d’illégitimité par exemple. C’est là qu’intervient Gaia ! Apporter sa pierre à l’édifice et créer un lieu d’échanges et d’entraide autour de ces différentes problématiques. Une à deux fois par an, Gaia organisera des temps de rencontres régionaux, à travers des conférences ou des coachings collectifs. L’objectif à travers ces échanges, c’est que des femmes agricultrices se sentent plus légitimes à se présenter et représenter la femme dans des instances. « Les experts dans les colloques sont rarement des expertes sur le milieu agricole. Et c’est aussi de mettre en lumière et valoriser les femmes qui ont une expertise et leur permettre d’être dans les tribunes et pas toujours dans la salle », rapporte Lydia Héraud. Cela s’est fait à travers différents groupes thématiques, comme par exemple le groupe « développement personnel/formation » pour aider les femmes à oser prendre la parole en public ou encore prendre des responsabilités.  

Un réseau d’entraide et d’échanges

Le réseau est ouvert à l’ensemble des femmes issues du monde agricole, agro-alimentaire et forêt-bois en Nouvelle Aquitaine. Ce qui fait la richesse de Gaïa, c’est la diversité de provenance des différentes femmes présentes. Autant des agricultrices que des élues, des salariées de structures agricoles que des représentantes d’organisations professionnelles. Mais aussi des enseignantes chercheuses ou consultantes. Pour Sophie Salimi, responsable qualité à la chambre d’agriculture de la Gironde, elle est « venue pour découvrir ce qu’est l’entraide d’un tel réseau, et ce que ça peut apporter. J’attends de l’échange, du partage d’informations, de l’entraide », exprime-t-elle. 

« L’avenir de l’agriculture passe et passera par les femmes »

Table ronde du réseau Gaïa

Une table ronde était organisée en fin de journée, avec la présence de Fabienne Buccio, préfète de la région Nouvelle-Aquitaine. « Cela me paraît tellement normal d’être là. D’abord par solidarité pour les femmes qui s’engagent, et puis aussi avec une sensibilité particulière pour les femmes en agriculture. Parce que les femmes ont toujours eu une place prépondérante en agriculture mais souvent une place derrière l’homme. Et maintenant elles prennent la place qu’elles auraient toujours dû avoir, au premier, aux côtés et avec les hommes », justifie Mme la préfète. La thématique? « Regards croisés sur des parcours et intérêt d’un réseau de femmes », différents témoignages apportés par Lydia Héraud, conseillère régionale vins et spiritueux Nouvelle-Aquitaine, Delphine Guey, directrice affaires Publiques Philip Morris et Yvette Thomas, agricultrice et Vice-Présidente d’Océalia. Pour que la femme du domaine agricole ose et s’impose davantage. « J’ai aussi vu l’évolution de l’arrivée des femmes dans le monde agricole aux responsabilités, et ce qu’elles avaient apporté à l’agriculture. Elles apportent une sensibilité qui est complémentaire à celle des hommes, notamment sur la modernisation, les nouvelles techniques. Les agriculteurs avec lesquels je discute reconnaissent que l’avenir de l’agriculture passe et passera par les femmes », déclare Fabienne Buccio . 

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