Clément Bonneau, producteur périgourdin de noisettes en devenir


Claude Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/04/2020 PAR Claude-Hélène Yvard

S’installer en agriculture, pour le jeune Clément Bonneau, était un rêve d’enfant. « Sincèrement, cela a mis plus de temps que je pensais. Au départ, j’aurais pensé faire aboutir mon projet à la sortie de mon BTS. Depuis toujours, cela a été l’objectif de revenir sur l’exploitation familiale. » Le jeune homme va obtenir un bacalauréat scientifique, puis un BTS agricole en 2015. L’exploitation familiale, située à Montpon Ménestérol, produit du poulet de chair en label et en standard et du maïs sur une SAU de 85 ha dont environ 70 ha en propriété.  Son père a été l’un des précurseurs de la production de volailles dans ce secteur de la vallée de l’Isle. La ferme compte cinq bâtiments de volailles  (4 en label, et 1 en standard) pour une production annuelle de 230 000 poulets, commercialisés par la coopérative Volailles d’Albret. 
Le jeune  homme va mettre quelques années à faire réussir son projet : pendant un an et demi, il ira travailler ailleurs chez un autre éleveur de volailles. L’exploitation ne manque pas d’atouts : elle bénéficie d’un beau parcellaire, mais il y a de fortes contraintes liées à la proximité d’habitations et une partie des surfaces sont classées en zone inondable. L’idée de créer quatre nouveaux bâtiments en volailles, pour assurer le revenu supplémentaire d’un associé,  tombe à l’eau.
Fin 2017, il cesse son travail salarié et repense intégralement son projet. Clément Bonneau planche sur l’idée un peu folle, de développer une production de noisettes. « Un jour papa a assisté à une conférence donnée par la coopérative Unicoque, située à Cancon. A l’époque, elle est  à la recherche de nouveaux producteurs. Nous avons été tous les deux invités à une journée portes ouvertes de la coopérative. Et puis le projet s’est dessiné, explique le jeune homme.  Clément Bonneau rejoindra l’exploitation familiale, une EARL, à l’automne 2019, mais les premiers hectares de noisetiers seront plantés un an avant. 

Un dossier qui a pris du temps

L’Earl compte actuellement deux associés exploitants, Clément et son père et sa mère est salariée de la ferme. Clément est devenu gérant, son père sera à la retraite d’ici deux ou trois ans.  Mais sur le plan administratif et financier, son projet a pris du temps. « Quand j’ai arrêté de travailler, je pensais m’installer dans les six mois. Cela ne s’est pas passé comme prévu. Nous avons du revoir le prévisionnel plusieurs fois. Au départ, le plus dur a été de convaincre la banque, car il y avait encore beaucoup d’emprunts et les encours étaient élevés, avec peu de trésorie disponible. Cela a été l’un des principaux freins. La banque ne souhaitait pas prendre le risque au départ. » Clément Bonneau et ses parents retravaillent le dossier. L’investissement pour les noisetiers équivaut à  12 000 euros par hectare. Le futur agriculteur en prévoit 27 ha d’ici cinq ans.  Des investissements de matériels pour les noisetiers sont à prévoir. Un des quatre bâtiments de poulets label, complètement vétuste est à refaire, cela représente 80 000 euros. Plusieurs mois passent, et les premières plantations de noisetiers sont lancées sans que l’installation de Clément soit effective.
« En mai-juin 2019, nous sommes enfin parvenus  à construire un projet cohérent et solide. Sur le dernier prévisionnel, mon projet d’installation tourne  autour de 300 000 euros dont 200 000 euros d’emprunts. Au départ, on était sur des sommes plus importantes  de 400 000 à 450 000 euros.  J’ai apporté à la société 8 ha. Heureusement, Unicoque a soutenu notre projet. Cela a été d’une grande aide. Se lancer sur une production de noisettes dans ce secteur géographique  de la Vallée de l’Isle a pu  paraître un peu fou. Il y a eu des réticences, c’est évident. » 
Quelques mois après s’ être installé, Clément Bonneau, à seulement 24 ans,  voit l’avenir avec optimisme :
« Les 4 bâtiments en label sont payés (un est à refaire), pour le bâtiment standard datant de 2010, il reste une seule échéance de prêt. Pour le moment, nous avons 11 ha de noisetiers,  ils  seront en production d’ici un ou deux ans. J’ai signé un contrat de 20 ans avec la coopérative.  Les deux premières années, il y a beaucoup de travail. Il faut monter les systèmes d’irrigation et il y a pas mal d’interventions à la main. Mais nous sommes bien accompagnés par Unicoque, sur le plan technique. Je sais que que je peux compter sur eux en cas de souci.  Et à court terme, c’est une production rémunératrice , nous sommes sur un marché porteur avec une forte demande sur les fruits à coque, de la part de pâtisserie industrielle notamment. »


Découvrez en images l’interview de Clément Bonneau 

  

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