Creuse : Florie Labas se lance dans le porc bio au sein du GAEC familial


Bruno Barlier
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/05/2019 PAR Romain Conversin

Les porcs ne sont pas encore arrivés, mais pour Florie Labas, le processus est enclenché. La jeune femme de 27 ans a décidé de s’installer depuis le 1er janvier dernier. Elle intègre le GAEC de ses parents, Odile et Didier Labas, qui sont installés dans le village de Montaurat, près de Mérinchal en Creuse, depuis 1994. Papa élève des bovins, Maman s’occupe plutôt des fruits, et Florie va gérer les porcs.

« C’est atypique, souligne Odile Labas. Mais au moins, on a de tout. » Florie compte obtenir un élevage d’une cinquantaine de bêtes. Elle veut quelque chose à taille humaine, dans la lignée de ce que font déjà ses parents. Elle espère accueillir ses premières bêtes à la fin de l’année.

« J’ai appris la patience. Il ne faut pas croire qu’à partir de la date d’installation du 1er janvier, tout se lance. Il y a une longue phase administrative. Il faut compter bien un an pour pouvoir lancer l’activité, estime la jeune femme. Pour le moment, je vois que ça avance mais je commence à avoir hâte, plus ça approche. Je ne suis que dans les dossiers, ce n’est pas encore palpable. »

Une aide administrative fournie par ses parents

Pour tout ce qui est paperasse, Florie apprend sur le tas, et bénéficie de l’aide de ses parents qui ont plus l’habitude. Elle n’ose pas imaginer si elle avait dû s’y lancer seule. « Ca aurait été beaucoup plus compliqué. Je dis bonne chance à ceux qui se lancent hors cadre familial. »

La Creusoise bénéficie également de l’expertise d’une coopérative, qui s’occupera de la vente de ses bêtes. « Ils m’offrent aussi un soutien régulier avec un technicien pour les plans de construction et les dossiers par exemple. » Florie n’aura, ainsi, pas à gérer elle-même la vente de ses bêtes. De toute manière, la transformation et la vente directe n’étaient pas dans ses plans. « Ce serait trop d’investissement… »

Les travaux démarreront à la mi-juillet pour trois bâtiments : celui pour les truies gestantes, la maternité et le lieu d’engraissement. L’avantage, c’est qu’ils seront installés sur un terrain à quelques minutes à pied de la maison familiale. Un vrai plus pour la jeune agricultrice qui n’a donc pas eu à acheter un terrain. Ce qui réduit ses obligations d’investissement.

Cette installation en Limousin va permettre de boucher un trou. Les élevages porcins sont peu légion dans le coin. Surtout en bio. C’est aussi pour cela qu’elle bénéficie d’aides de la région via un prêt à taux zéro, afin de redynamiser un peu la filière.

 

Florie Labas, éleveuse de porcs bio dans la Creuse

 

Rester en Creuse à tout prix

Pour Florie, s’installer au Montaurat était une évidence. « Je ne me voyais pas du tout aller ailleurs. Quitter le clocher de Mérinchal, ce n’était pas possible pour moi. » Mais elle a pris son temps. Après un baccalauréat professionnel Conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA), puis un BTS analyse et conduite de systèmes d’exploitation (ACSE) au lycée agricole d’Ahun, la jeune creusoise a travaillé au Crédit Agricole et dans un cabinet vétérinaire du Puy-de-Dôme pendant cinq ans. « Le temps de mûrir mon projet, que ce soit le bon moment. »

Son projet, ça faisait longtemps qu’elle l’envisageait. L’élevage de porc bio trotte dans sa tête depuis un stage qu’elle a effectué durant ses études avec un de ses voisins. « Je voulais découvrir autre chose et j’ai tout de suite adoré. Mon maître de stage était un passionné. » Elle a aussi effectué un stage à Giat dans une porcherie industrielle.

Mais si elle a mis autant de temps à sauter le pas, c’est d’abord parce que le GAEC de ses parents a récemment trouvé son rythme de croisière et qu’il n’était pas possible de l’accueillir avant. Aussi parce que pour créer son entreprise, Florie devait être au chômage. « Pour pouvoir avoir accès à l’aide à la création d’entreprise de la MSA, il faut être demandeur d’emploi. »

En attendant d’avoir ses bêtes et ses bâtiments, elle ne s’ennuie pas. Entre le poids de l’administratif et sa tendance à toucher à tout, elle est sans cesse en mouvement. Florie oeuvre dans différentes associations locales comme le club des jeunes de Mérinchal. Ils préparent actuellement un festival avec le chanteur Creusois Gauvain Sers en tête d’affiche. « Je ne suis pas du genre à rester sur mon canapé de toute manière, soutient la jeune femme. Mais c’est vrai que quand je vais vraiment démarrer mon activité d’élevage, je vais un peu lever le pied sur la vie associative. »

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