En Dordogne, des petites culottes pour mieux comprendre les sols


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 10/04/2019 PAR Claude-Hélène Yvard

Mardi, Anthony Castaing, viticulteur à Pomport, a mené une expérience inédite en Dordogne, même si elle a été lancée dans d’autres départements. Il a enfoui des petites culottes en coton biologique dans quatre de ses parcelles. L’événement bâptisé « Breakslip » est des plus sérieux même s’il peut prêter à rire. C’ est une opération à la fois ludique et à haute valeur scientifique, car elle a pour but d’analyser l’impact des pratiques agricoles sur la qualité des sols. Elle s’inscrit dans le cadre d’un projet de coopération transnationale cofinancé par des fonds européens (FEDER). Ce programme appelé RisAquaSoil vise à prévoir, suivre et gérer les aléas climatiques et mettre en place des méthodes  de gestion des risques et d’accompagnement face au changement climatique. En Dordogne, l’expérience est menée avec un technicien viticole, la chambre d’agriculture et un groupe d’agriculteurs engagés dans une démarche de réduction des produits phytosanitaires ( réseau Dephy). 

à 20 centimètres de profondeur

La culotte est enterrée au milieu des vignes, jusqu’à 20 centimètres de profondeur. Elle y restera pendant deux mois, afin d’être « attaquée » par la vie biologique du sol. Pour la petite histoire, la chambre d’agriculture a choisi une marque de lingerie  en coton Bio dont la co fondatrice Mathilde De Sacy est originaire de Douzillac. 

 « Le sol est l’élément principal à toute culture. L’essentiel pour nous est qu’il soit très vivant » . « Pendant longtemps, on n’a plus prêté attention aux sols, à tort. Ce type d’expérience peut nous conduire à des changements de pratiques, à travailler autrement,  explique Anthony Castaing, qui fait partie du réseau Dephy.  Le 20 juin les petites culottes seront exhumées et ensuite, la dégradation des sous-vêtements par les micro-organismes vivant dans le sol, sera analysée et interprétée.  Mais pourquoi un slip plutôt qu’un tee-shirt ? « Car il y a un élastique ! Lorsque la culotte sera exhumée, l’élastique nous permettra de la retrouver si la détérioration est  importante. » détaille Laurent Colombier, technicien viticole. En résumé, plus la petite culotte est dégradée, plus le sol est en bonne santé ! Ensuite,  la chambre d’agriculture devrait communiquer sur les efforts que font les agriculteurs pour restaurer la fertilité des sols.
Deux autres exploitations de Dordogne poursuivront l’expérience, les deux consacrées à la polyculture élevage, l’une en Périgord vert et la seconde en Sarladais. 

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