En Dordogne, la priorité de la Safer demeure la préservation des terres agricoles


Claude Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 08/06/2016 PAR Claude-Hélène Yvard

Une fois qu’un terrain est bétonné, il ne revient jamais à sa fonction première, celle du foncier agricole. Dans tous les départementaux aquitains, on assiste à une diminution des surfaces agricoles et la Dordogne n’échappe pas à ce phénomène. Mardi après midi, au pôle interconsulaire de Péigueux, la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural ( la Safer) a tenu la 9e conférence départemental de foncier rural. Les chiffres de l’étude statistique menée par le ministère de l’Agriculture sont sans appel. Entre 2006 et 2014, la Dordogne a perdu 7500 hectares de terres agricoles tandis que les surfaces « artificialisées » par les constructions et d’autres aménagements ont fait un bond, atteignant les 6500 hectares. Seuls les espaces naturels s’en sortent. 1000 hectares de forêts supplémentaires sont comptabilisés sur la même période. Deuxième constat, après plusieurs années de baisse, le marché foncier rural de la Dordogne est en progression pour la deuxième année consécutive : + 15 % de surfaces mises sur le marché et + 29% des ventes par rapport à 2014. Les marchés non agricoles sont aussi en hausse de 12 % en surfaces et 36 % en valeurs.  Les acquéreurs non agricoles achètent 62 % des surfaces, ce qui représente 90 % du montant global des acquisitions. Ce sont des personnes qui arrivent essentiellement d’autres départements ou de l’étranger, et qui ont le rêve de construire une maison à la campagne, pour chercher la tranquillité.

Phénomène de mitageLe phénomène pose plusieurs problèmes, dont le mitage, c’est à dire un morcellement des terrains qui complique la tâche des agriculteurs. Selon Fabien Joffre, le président du comité technique de la SAFER, la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural « Ce voisinage a aussi parfois du mal à s’entendre car ces nouveaux arrivants se retrouvent souvent à côté d’exploitants qui épandent du fumier, des pesticides, ou qui tout simplement font du bruit en raison de leurs activités ». Enfin ces terrains sont parfois des terres fertiles qui pourraient servir aux agriculteurs. Le phénomène de mitage demeure particulièrement important en Dordogne. 

Des outils pour éviter de perdre des surfaces agricoles Si au fil des ans, les missions de la Safer ont évolué, une des priorités demeure le renouvellement des générations en agriculture. La préservation des terres agricoles reste un des objectifs. Aujourd’hui, les commissions départementales de la préservation des espaces naturels, agricoles et forrestiers, qui ont vu le jour le 1er janvier dernier oeuvrent à la reconquête des friches tout en menant une réflexion sur le développement économique local. En 2015, en Dordogne, sur 1667 ha attribués par la Safer, 394 ha l’ont été à des jeunes agriculteurs préparant leur installation, s’installant ou récemment installés, soit 24 % du total attribué. Parmi les nouveaux outils destinés à favoriser l’installation de jeunes, il y a le portage foncier. La Safer achète le foncier et le met à disposition de jeunes agriculteurs en contrepartie d’un loyer. Ces loyers sont déduits du prix d’acquisition à l’issue de la période de portage (5 ans maximum). La Région prend en charge 3 % des frais financiers de stockage. Cette option permet de différer les investissements pour le porteur de projet et de sécuriser la viabilité économique du dossier. Une autre solution, peut être la préemption partielle. Il s’agit d’un dispositif ouvert depuis le début de l’année. Il concerne des biens mixtes avec bâti et foncier agricole. L’idée est de permettre de conserver quelques ha autour d’une propriété au bénéfice d’un agriculteur, jeune ou déjà installé. Grâce à ce nouveau dispositif, 25 ha de foncier agricole ont pu ainsi être récupérés. 


 

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