L’aérodrome de Jonzac, un projet de développement économique arbitré par la SAFER de Nouvelle-Aquitaine


Nicolas Vidil
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 20/03/2020 PAR Clément Bordenave

« Depuis 3 ans, la commune de Jonzac avait pour projet d’artificialiser la piste d’atterrissage afin d’accueillir des avions plus importants et par tous les temps », rappelle Marie Mongin, la conseillère SAFER chargée de ce dossier.  « Ils avaient un délai assez serré puisqu’il fallait que dans l’année on trouve une solution pour libérer des terrains autour afin d’élargir l’emprise de l’aérodrome. Cela concernait 9 propriétaires et 7 exploitants. On a donc fait un diagnostic foncier pour rencontrer les différents acteurs pour savoir quelle était leur situation et leurs conditions pour rentrer dans une démarche d’échange » témoigne la conseillère SAFER. Une partie des propriétaires a accepté de vendre peu de temps après l’ouverture des discussions, mais le minutage étant assez court il fallait convaincre rapidement la totalité des exploitants.
Certains ont accepté de partir et les autres ont souhaité être compensés en surface à proximité de leurs exploitations avec des parcelles de qualité égale, et disposant des mêmes équipements et installations notamment un réseau d’irrigation. Après cette partie négociation la nécessité pour la SAFER de trouver des terrains s’est faite pressante, « nous avons mis en place plusieurs outils de veille foncière pour saisir les opportunités qui se sont présentées », raconte Marie Mongin. Finalement, la SAFER procède à un échange multilatéral avec les réserves foncières constituées par achat amiable par préemption et par échange. Cet échange a permis d’un peu agrandir et surtout améliorer les îlots d’exploitation des exploitants qui étaient parties prenantes. Le projet d’agrandissement de l’aérodrome pouvait donc commencer.

La collaboration de Jonzac avec la SAFER sur d’autres dossiers

Après le succès de ce dossier et prenant acte de la collaboration réussie avec la SAFER, la commune de Jonzac va continuer de s’appuyer sur l’organisme pour d’autres projets, « à la suite de cela, il nous restait des surfaces et la communauté de communes avait des projets de développement économique avec la création d’une pépinière d’entreprises et d’une caserne de pompiers », explique Marie Mongin. Cette zone industrielle dédiée à l’aéronautique prévue à proximité de l’aérodrome de Jonzac ainsi que la caserne devait permettre de redynamiser ce territoire en déprise et c’est pourquoi la SAFER a réouvert de nouvelles discutions avec les propriétaires. « Nous sommes donc de nouveau rentrés en négociation avec les propriétaires et exploitants après une nouvelle étude foncière. Une partie de cette surface a pu être rattachée au premier échange », se félicite la conseillère SAFER. Un dossier mené à bien pour la SAFER et dont la commune se félicite par l’intermédiaire de la communauté des communes de Haute Saintonge et de son président Claude Belot.

« Je voulais réaliser une opération qui n’était pas simple, car elle mettait en cause tout un territoire et la volonté de plusieurs propriétaires autour d’un aérodrome », explique le président de la communauté des communes. « L’idée c’était d’allonger et d’élargir l’emprise de l’aérodrome de Jonzac de façon à en faire la base d’un développement économique plus affirmé. Le dialogue avec les exploitants a été un dialogue de qualité, même s’il est vrai qu’il a fallu acheter certains terrains plus chers que le cours du foncier, mais tout ce processus rentrait dans un projet de développement économique et ne représentait donc pas une somme vertigineuse », rassure Claude Belot. Le projet de développement économique pour la commune de Jonzac et les communes voisines est aujourd’hui une réalité pour les agriculteurs exploitants qui ont eux aussi trouvé un intéret dans ce projet.


« La ville de Jonzac a souhaité récupérer une parcelle que j’exploitais à proximité des termes pour y implanter une caserne de pompiers, des représentants de la commune sont venus nous voir pour nous présenter le projet et nous proposer des solutions pour palier la perte de cette parcelle, à savoir de recevoir en fermage une partie des terres rachetées par la commune de Jonzac. J’exploite mes terres pour y faire des céréales d’hiver et de printemps, et les terres que je récupère seront destinées à la même utilisation », abonde Pierre Fedon, agriculteur « relocalisé » à la suite du projet de caserne. Une solution qui semble le satisfaire puisque les terres qu’il a récupérées sont en fait situées plus près de son lieu d’habitation. Pour les autres exploitants, la situation était différente et les enjeux aussi, « comme je souhaitais m’agrandir grâce au droit de plantation en vigne qui nous est accordé chaque année, il me fallait deux parcelles supplémentaires que j’ai pu acquérir grâce à ce projet », explique Olivier Bordas, viticulteur. Certains des acteurs de ce projet avaient donc un intérêt à laisser la ville de Jonzac acquérir ces terres.

Aujourd’hui, reconnaissant auprès de la SAFER et heureux de cette collaboration, la communauté des communes de la Haute Saintonge et son président Claude Belot souhaitent porter le regard sur l’avenir du projet, « je prends rendez-vous dans quelques années pour voir les entreprises qui se seront installées sur cette zone et je suis certain que nous avons trouvé là un partenariat de réussite ».

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