L’Afdi : quand les agriculteurs néo-aquitains aident leur collègues des pays du sud


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 24/06/2018 PAR Julien PRIVAT
L’Afdi Nouvelle-Aquitaine est née de la fusion des Afdi Poitou-Charentes et Aquitaine. « On réfléchit à s’implanter dans le Limousin », explique Thierry Boudaud, président de l’association. Les missions de cette organisation non gouvernementale sont claires : accompagner les organisations paysannes des pays du Sud dans leurs projets professionnels, mais aussi sensibiliser le monde rural français sur les problématiques agricoles du sud. « L’Afdi est une ONG qui aide au développement avec une particularité dans notre fonctionnement ; on a été créé par des agriculteurs et des organisations françaises. On est tourné plutôt vers le territoire de l’Afrique, même si l’Afdi Nouvelle-Aquitaine intervient aussi en Haïti. Notre objectif était d’aider les pays en voie de développement. » Au total, l’Afdi Nouvelle-Aquitaine accompagne 9 organisations paysannes dans cinq pays (Bénin, Togo, Tchad, Madagascar et Haïti). L’objectif reste de lutter contre la faim et la pauvreté des agriculteurs en leur permettant d’acquérir une forme d’autonomie.
 
Ce vendredi, 35 personnes étaient présentes à l’AG et une cinquantaine l’après-midi pour la table ronde dont le thème était « les démarches qualité dans les pays du Sud ». Cécile Broutin, professeure à l’université Bordeaux-Montaigne et membre du Gret, une ONG internationale de développement qui lutte contre la pauvreté et les inégalités, a tout d’abord dressé un état des lieux des démarches de qualité dans les pays en voie de développement. Elle, qui a vécu une vingtaine d’années au Sénégal, a partagé son expérience notamment dans la filière du lait. « Même si le pouvoir d’achat est plus faible en Afrique, il existe une demande quand même sur la qualité. Les gens font attention à l’origine des produits », a-t-elle constaté. Son point de vue est clair. « Il faut que les Etats soutiennent ce type de démarches et pour le moment les politiques publiques ne les aident pas assez. »
 Une cinquantaine de personnes a assisté à la table ronde organisée par l'Afdi Nouvelle-Aquitaine
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Pour témoigner de la situation dans ces pays, l’Afdi a convié Bénédicte Monhouanou. Elle est responsable qualité de la Fupro (il s’agit d’une fédération des unions de producteurs) au Bénin. L’agriculture est très présente dans ce pays qui compte tout de même 3 millions d’agriculteurs sur une population de plus de 11 millions d’habitants. L’Afdi a mis en place des échanges de savoir-faire avec eux. L’optique est d’améliorer les conditions de vie des producteurs béninois. « Pendant plusieurs années, on a pensé production sans parler de qualité, explique Bénédicte Monhouanou. Depuis 2011, nous avons mis en place un programme qui vise à développer la qualité de vie des producteurs. Mais les exigences des consommateurs ne sont pas faciles à respecter. L’Afdi nous a accompagnés sur plusieurs projets : le poulet, le riz, l’ananas, le fromage (wagashi), le gari sohoui (farine de manioc du Bénin), le soja… » où des cahiers des charges ont été instaurés. L’Afdi les a accompagnés dans l’élaboration de ces derniers. « Je crois qu’en France aussi c’est compliqué de respecter toutes ces contraintes… » sourit-elle.
 
La qualité aussi…
Autre invité à la table ronde, Denis Baro, président de Coop de France Nouvelle-Aquitaine.  Cette entreprise est très engagée dans les formations et la démarche RSE (responsabilité sociale de l’entreprise). « Je ne pensais pas que ces démarches pouvaient intéresser ces pays-là. Je croyais que leur principale question était la production, pas forcément la qualité. Sur la qualité, on peut leur apporter notre expérience, c’est sûr. »
 
Les pays du Sud sont très demandeurs pour apprendre et se développer. L’Afdi Nouvelle-Aquitaine les accompagne dans plusieurs tâches et développent des projets dans les cinq pays où ils sont présents. Avec le temps et l’expérience, ces pays voleront de leur propre ailes. Mais c’est aussi une expérience humaine pour les personnes qui participent à ces missions : « Il y a de la réciprocité, de l’échange. Ce n’est pas seulement les agriculteurs d’ici qui donnent des leçons aux agriculteurs de là-bas. Quand je suis allé dans certains pays, les agriculteurs du Sud m’ont fait partager leur expérience aussi, prodigué quelques conseils », concède Thierry Boudaud. L’Afdi Nouvelle-Aquitaine accompagne 9 organisations paysannes et veut faire parler de ces actions auprès des futurs agriculteurs et au delà.
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