Gestion de l’eau : L’agriculture périgourdine se prépare aux changements climatiques


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/02/2020 PAR Claude-Hélène Yvard

Le recensement général de l’agriculture réalisé en 2010 a montré que le maintien des exploitations est fortement favorisé sur les communes ayant bénéficié de ces aménagements hydrauliques collectifs. D’ici quelques années, on peut s’attendre à des étés plus secs et avec des printemps ou des automnes avec de fortes pluviométries et à une hausse de 3 à 5 °C des températures en Dordogne. Ces changements climatiques, dont les effets  se font déjà sentir depuis quelques années, étaient au cœur des débats d’une journée thématique sur la gestion de l’eau organisée le vendredi 7 février par la Chambre d’agriculture. Comment l’agriculture s’adapte à ces évolutions du climat ?  Premier constat: l’ensemble des filières agricoles est dépendante de l’eau, c’est encore plus vrai dans un département comme la Dordogne, où l’on dénombre 20 filières agricoles. Le maraîchage et les noyeraies sont gourmandes en eau, en particulier pendant les périodes estivales, où il n’y a pas d’eau. « Il est nécessaire de de sécuriser dans un premier temps de sécuriser les apports en eau, en particulier ceux qui ont fait le choix de s’équiper en irrigation à raison de lourds investissements. Certains doivent faire face à des ruptures d’alimentation en eau, en période de sécheresse, constate, Eric Frétillère  président de l’association des irrigants de France et de la Dordogne. Pour l’agriculture périgourdine ou en général, le stockage de l’eau va vite devenir une priorité dans le contexte général de changement climatique. La journée du 7 février a permis de faire le point sur les différentes solutions qui s’offrent à l’agriculture : les freins d’ordre administratif, réglementaire, ou sociétal face à l’émergence de certains projets ont également été abordés avec des plusieurs exemples récents dans l’actualité régionale. En Nouvelle- Aquitaine, sur la période 2004 -2019, 127 retenues d’eau ont été réalisées pour stocker 10 Mm³. La profession estime qu’au rythme actuel, qu’il faudra plus d’un siècle pour stocker les besoins nécessaires à la sécurisation l’agriculture. En Dordogne, sur la même période , 38 retenues ont été faites, permettant de stocker 1924 Mm³. « Il s’agit majoritairement de petits ou de moyens dossiers, on est sur de la petite hydraulique , de 10000 m³ à 60 000 M3, » précise Michel Durand, président de l’association départementale d’Hydraulique agricole de la Dordogne. 

Des solutions localement adaptées 

« Au niveau professionnel, nous défendons l’idée qu’il faut trouver des solutions qui soient localement adaptées : on ne va pas stocker l’eau dans un département comme la Dordogne de la même façon que dans le Sud Est de la France, défend Eric Frétillère. Selon lui, les options sont multiples. Il peut par exemple y avoir des transferts d’eau.  Localement, nous avons la chance d’avoir des grands cours d’eau , notamment la Dordogne , qui est réalimentée en hydro électricité , des grands axes, comme la Dronne, qui est réalimentée par le barrage de Miallet. On peut concevoir des transferts d’eau . Certains agriculteurs  se retrouvent en plein été avec des interdictions d’irriguer, alors qu’ils ont fait le choix de l’irrigation en investissant, c’est inacceptable, » poursuit Eric Frétillère. Les solutions sont multiples  : retenues collinaires, réutilisation des eaux usées. Sur le terrain, c’est parfois compliqué à faire accepter au niveau de l’administration parfois, et face aux enjeux de la société. En Dordogne, la volonté des professionnels est de mobiliser l’ensemble des acteurs autour d’un projet départemental permettant une gestion pragmatique de l’irrigation.  L’association des irrigants de Dordogne, l’association départementale d’Hydraulique agricole et l’Organisme unique de gestion collective Bassin Dordogne souhaitent  faire un vrai projet de territoire, notamment sur l’Isle, seul cours d’eau, qui n’est pas réalimenté,  en intégrant dans la réflexion le tourisme, la pêche , l’industrie, l’ensemble des acteurs de la société et bien sûr les besoins de l’agriculture. 


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