L’eau au coeur des priorités d »Adour-Garonne » et « Loire-Bretagne »


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/10/2020 PAR Mélanie Philips

La région Nouvelle-Aquitaine est à cheval entre deux bassins. Celui de la Loire-Bretagne qui représente 21% de son territoire, et Adour-Garonne, 79% de celui-ci. Les milieux aquatiques de la région, c’est 74 000 kms de cours d’eau, soit presque deux fois le tour du monde ! Oui oui, deux fois… Inutile de préciser donc que les milieux aquatiques sont des éléments-clés du patrimoine régional. Avec notamment 24 000 kms de cours d’eau qui sont classés au titre de la protection de leur continuité écologique. « Pour le bassin Loire-Bretagne en Nouvelle-Aquitaine, seulement 27% des cours d’eau sont en bon état. Donc on a un gros travail à faire », souligne Martin Gutton, directeur général de l’agence de l’eau Loire-Bretagne. « L’enjeu de l’eau c’est probablement un enjeu essentiel aujourd’hui sur la qualité d’un territoire », explique Alain Rousset, président du Conseil régional Nouvelle-Aquitaine. D’où l’importance de cette convention. 

 « C’est une convention ambitieuse dans ses objectifs »

Le but de cette convention, c’est bien évidemment d’améliorer la qualité de l’eau, mais pas que ! « L’objectif de cette convention c’est protéger l’eau, garantir le maintien de la bonne qualité. Mais aussi assurer sa disponibilité, en faire un usage économique et raisonné pour qu’elle continue d’alimenter correctement le réseau hydrographique, les réservoirs, les zones humides, qui fournissent ainsi les nouveaux services écosystémiques dont nous dépendons de manière incontournable », développe Fabienne Buccio, préfète de la région Nouvelle-Aquitaine. Il s’agit également de relever le défi du changement climatique en limitant ses effets sur la ressource en eau. Notamment en incitant aux changements profonds de pratiques et de comportements. « C’est une convention ambitieuse dans ses objectifs », exprime Martin Gutton. « Peut-être que face aux changements climatiques, une partie des solutions peut être trouvée dans un fonctionnement plus naturel, plus écologique des milieux et c’est aussi une façon de préserver ou reconquérir une partie de la biodiversité. C’est l’intérêt de la convention de se fixer des objectifs quantifiés », ajoute-t-il.

Dit comme ça, ça ne parle peut-être pas beaucoup. Alors concrètement, qu’est-ce qui va être mis en place? D’ici la fin 2021, et en cohérence avec les objectifs fixés par les Assises nationales de l’eau et la feuille de route Neo-Terra, l’action conjuguée des partenaires permettra plusieurs choses. D’une part, d’accompagner la réhabilitation de plus de 2000 ha de zones humides. D’autre part, la restauration du bon fonctionnement hydromorphologique de 1200 kms de cours d’eau, ou encore l’accompagnement d’exploitants agricoles dans la limitation de leur utilisation des pesticides (ce qui concerne 70 000 ha).  

 « L’agro-écologie c’est un acte et un enjeu essentiel »

« Le développement de l’agro-écologie est un axe essentiel », pour Guillaume Choisy, directeur général de l’agence de l’eau Adour-Garonne. Propos confirmé par Martin Gutton qui exprime qu’« il y a une nécessité d’accompagner la transition écologique de l’agriculture, qui est aussi un objectif de cette convention ». Toutefois, Alain Rousset, tient à souligner que « tout le monde est concerné, on ne peut pas se focaliser seulement sur l’agriculture ». D’ailleurs selon lui, « il est important de poursuivre le travail avec les scientifiques et les grandes écoles, parce qu’il y a un avantage, c’est que ça mène à déconflictualiser le rapport à l’autre ». Dans ce domaine agricole, l’objectif des partenaires est d’accompagner le changement des pratiques. Concrètement, cela se traduit par leur action commune dans le cadre du programme régional Re-sources afin de favoriser une eau de qualité – pour le maintien d’activités comme l’aquaculture, la baignade ou encore le tourisme – en réduisant les pollutions, en particulier sur les aires d’alimentation de captage d’eau potable prioritaires. En plus de tout cela, la convention permettra de coordonner des actions communes dans le cadre des appels à projets partenaires, comme sur la préservation des zones humides ou sur les continuités écologiques aquatiques. « L’agro-écologie c’est un acte et un enjeu essentiel à la fois pour préserver la quantité d’eau mais aussi pour préserver la qualité des sols », explique Guillaume Choisy.

En clair, « l’écologie est au centre du jeu et la convention est un enjeu majeur pour la région et pour la vie de chacun de nos concitoyens », exprime Fabienne Buccio. « Cette signature arrive dans un moment particulier. Elle arrive après un été de sécheresse sévère, dont nos agriculteurs sont les premiers à souffrir. Mais aussi dans un moment de difficultés économiques lié à la Covid-19 », poursuit Madame la préfète. Il est important de souligner que tout le monde est d’accord dans ce projet, où « tout l’enjeu de cette convention, c’est de trouver des axes et stratégies communes », déclare Guillaume Choisy. Cette convention fera l’objet d’une évaluation fin 2021, en vue de sa reconduction. 

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