La Charente prépare en urgence cédants et porteurs de projets agricoles


Julien Bonnet
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/12/2019 PAR Julien Bonnet

C’est un choc auquel la Chambre d’agriculture se prépare tant bien que mal. D’ici dix ans, 2000 à 2400 agriculteurs céderont leur activité. Outre l’énorme libération de foncier qui se profile, c’est surtout un problème de préparation qui inquiète la Chambre. « Ils pensent être prêts mais ils se rendent compte qu’ils n’ont rien fait par rapport à tout ce qu’il y a à faire, constate Martial Pouzet, responsable de l’installation et de la transmission à la Chambre d’agriculture de la Charente. La transmission est longue et complexe. C’est le dernier projet agricole qu’ils ont, et il faut trois à cinq ans pour le construire sereinement ».

Des campagnes de sensibilisation
Un délai qui permet de régler une foule de détails pas toujours pris en compte par les cédants. « Si le repreneur est déjà connu, c’est au moins une étape de faite. Mais il y a les autres : je transmets quoi ? J’ai quoi à moi, j’ai quoi en fermage ? Est-ce que je veux vendre ou louer ? Mes propriétaires veulent-ils vendre ou louer ? Et il y a les choix stratégiques : j’ai besoin d’un nouveau bâtiment, mais je le construis où ? Près de ma maison ? », poursuit Martial Pouzet. Sans compter les problèmes familiaux qui peuvent parfois être longs à désamorcer.

Face à cette situation, la Chambre organise donc des campagnes de sensibilisation auprès des agriculteurs … mais aussi auprès des porteurs de projets, pas toujours au fait de la réalité du métier. « Depuis trois ans, on a beaucoup de candidats pour du maraîchage, explique Martial Pouzet. Le Point accueil installation transmission, qui est le guichet unique, reçoit 200 à 230 personnes par an, dont 40 à 50 pour du maraîchage ».

Céder, mais pas à n’importe quel prix
C’est pourquoi l’instance consulaire organise régulièrement des journées d’information sur la transmission. C’était le cas le 10 décembre sur le maraîchage justement, avec une formation théorique puis des visites d’exploitations comme celle d’Alain Grondain. Co-gérant de la SCEA de Saint-Marc à Angoulême, l’agriculteur souhaite céder son exploitation, mais pas à n’importe quel prix. « Il faut que le projet corresponde à tout le monde. Je suis prêt à trouver quelqu’un qui travaille quelques années avec nous et reprenne progressivement la place. J’ai déjà eu quelques candidats, mais ils voulaient licencier mes deux salariés, présents depuis 30 ans. J’ai refusé ».

En plus des attentes du cédant, la journée fut l’occasion d’échanger sur la difficulté du métier, l’aspect commercial ou encore la gestion. « L’idée, c’est de professionnaliser ces porteurs de projets qui souvent ont peu ou pas d’expérience. On veut leur montrer ce que c’est pour les conforter dans leur choix ou leur ouvrir les yeux », appuie Martial Pouzet. Avec pour objectif de préparer au mieux les nombreuses cessions à venir.

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