La Dordogne doit poursuivre ses efforts en matière de lutte contre la tuberculose bovine


Archives Claude Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 06/03/2020 PAR Claude-Hélène Yvard

En 2018, 31 foyers infectieux de tuberculose bovine dont vingt actifs avaient été comptabilisés en Dordogne. L’an dernier, 19 cas avaient été recensés. Les résultats avaient été jugés encourageants par les Services de l’Etat. Malheureusement, le nombre de foyers avec 18 cas recensés à ce jour, semble repartir à la hausse. Le comité départemental de pilotage et de surveillance, qui réunit les services de l’état, les vétérinaires, les chasseurs, les éleveurs, et les agents de l’office national de la Biodiversité s’est réuni en milieu de semaine, pour faire le point de la situation. Pour mémoire, depuis 2018, le plan d’action de la Dordogne (classé en zone 3 de surveillance ) repose sur une détection plus efficace : prophylaxie réalisée sur des animaux âgés 18 mois au lieu de 24 mois. Seuls deux départements ont adopté cette pratique, la Dordogne sur la totalité de son territoire et Les Landes dans les zones les plus touchées. La prévention a été renforcée, notamment par la mise en place des mesures de bio sécurité : protection des batiments, clôtures, protection des points d’eau, modification dans les pratiques d’élevage. Actuellement, les troupeaux du Périgord sont actuellement soumis à une inspection. Les quelque 130 000 bovins de plus de 18 mois du département doivent se plier à des tests pour savoir s’ils sont porteurs de la tuberculose bovine : actuellement la moitié du cheptel a été dépistée. 

La Dordogne, département le plus touché

« Nous sommes actuellement à mi campagne, et nous espérions de meilleurs résultats. Il va falloir poursuivre nos efforts, tous ensemble. Nous sommes le département le plus touché de la Nouvelle Aquitaine, les Pyrénées-Atlantiques enregistrent à ce jour 11 foyers, indique Frédéric Piron, directeur départemental de la cohésion sociale et de la protection des populations. Les foyers de tuberculose se concentrent majoritairement en Nouvelle-Aquitaine, qui regroupe à l’heure actuelle 36 foyers sur les 41 détectés en France. La moitié de ceux-ci se trouvent en Dordogne. Un des points de vigilance, est qu’à ce stade de la campagne, dans la moitié des cas, il s’agit de cheptels déjà au moins une fois contaminé par le passé; la première contamination peut remonter en 2004, 2005 ou bien plus tard, 2017 voire 2018. Pour éviter cette récidive, le cheval de bataille de Frédéric Piron,  c’est de « s’assurer de la bonne application de la biosécurité ». « Il est indispensable que deux cheptels voisins ne se rencontrent pas, la double clôture est obligatoire, le partage de points d’eau est interdit. Nous devons être particulièrement vigilants sur  l’assainissement qui  doit être rigoureux avec des mesures de maîtrise du risque de diffusion de la maladie, »   précise Frédéric Piron. Un travail a aussi été engagé  sur la faune sauvage avec notamment les campagnes de piégeage de blaireaux ou l’augmentation des plans de chasse, sur le sanglier notamment. Pour Nicolas Robert, éleveur et président du Groupement de défense sanitaire départemental,  il est assez logique que le nombre de foyers soit en augmentation. Aujourd’hui, on cherche sur 100 % des animaux, on est passé de 24 mois à 18 mois, pour le premier dépistage. On cherche plus en profondeur, il est donc assez normal que l’on trouve de nouveaux cas. » 

Une expérimentation inédite avec la Safer

Pour éviter une contamination de la maladie de museau à museau, la Dordogne a souhaité aller plus loin. « Depuis plusieurs mois, nous travaillons à une expérimentation avec la Safer Nouvelle-Aquitaine qui consiste à procéder à un échange parcellaire entre éleveurs pour réduire les risque de contamination. Cette expérimentation qui est une première nationale va pouvoir débuter début avril, précise Franck Martin, chef de service Santé et Protections Animales à la DDCSPP. Cette expérience débute sur trois communes de Dordogne, Miallet, Saint- Saud Lacoussière et Saint- Jory-de Challais, le secteur le plus touché. Une réunion d’information est prévue le 3 avril à Saint Saud Lacoussière. L’idée est de débuter avec des éleveurs volontaires, car en matière de foncier il y a beaucoup d’affectif. La Safer devrait prendre en charge les démarches administratives et notariales. Cette expérimentation sera suivie de près en Nouvelle-Aquitaine, région la plus touchée.

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