Agriculture régionale: les ambitions partagées de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine et de la Région


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/08/2019 PAR Solène MÉRIC

« Nous pouvons dire que sur le fond, nous sommes d’accord à 90%. Les 10 % restant touchent pour l’essentiel à des questions de formes ou de formulations », concluait en fin de rencontre Bernard Layre, président de la FDSEA 64 et secrétaire général du syndicat à l’échelon régional. C’est d’ailleurs bien à l’initiative de celui-ci, la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, qu’était organisée ce mardi 27 août la rencontre entre ses membres et le Président du Conseil régional Alain Rousset.
Un président de Région constatant pour sa part aussi « l’accord global » existant entre eux. Une concordance de vue portant sur « la nécessité de faire évoluer l’agriculture, notamment au regard du changement climatique », pointe Philippe Moinard, président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine.

Transition agricole: « ne pas avancer dans le brouillard »
Au-delà de la prise de conscience partagée de mettre en œuvre « de nouvelles méthodes de production et de travail », la difficulté de la transition? et une necessaire progressivité à cette transition, est aussi dans les esprits de part et et d’autre. « En agriculture, on travaille sur le monde du vivant en permanence, ça demande des adaptations et des évolutions qui sont nécessairement moins rapides que dans d’autres secteurs », pointe le président du syndicat.
« Savoir dans quel délai et comment on accompagne les acteurs pour que ce changement de modèle agricole puisse se faire », est bien un des soucis partagés par Alain Rousset, qui souligne opportunément que « la Nouvelle-Aquitaine est une des régions qui finance le plus le monde agricole ».
En exemple, il cite le fonds de garantie Alter’NA mis en place par la région pour permettre aux agriculteurs d’accéder plus facilement à des prêts bancaires pour réaliser leur projets allant dans le sens de cette transition agricoles. « D’une manière globale souligne-t-il tout est construit avec le monde agricole, pour ne pas avancer dans le brouillard », même s’il concède l’existence perpétuelle de « petites tensions sur tel ou tel sujet ».

Rentrée syndicale FNSEA Nouvelle-Aquitaine 2019 sur l'exploitation de Patricia Dagorret (Bardos- 64) ici entourée de Ph. Moinard, A.Rousset et B.Layre


« Il y a une necessité à maîtriser la gestion de l’eau »
En lien aussi avec le changement climatique, le dossier de l’eau, qui a cruellement fait défaut cette année sur de très nombreux secteurs de la grande région, ne fait semble-t-il pas partie des sujets tendus, car là aussi ce mardi, l’heure était à la concordance.
Pour Philippe Moinard, tout comme Alain Rousset, qui insiste sur la condition concomitante du changement de modèle agricole, « il y a une nécessité à maîtriser la gestion de l’eau. Il faut faire des stocks l’hiver pour une réutilisation de ces réserves l’été. C’est ce qui permettra la diversité des cultures, indispensable à une biodiversité de qualité ».
Soulignant que « la France dispose de la seconde ressource en eau renouvelable d’Europe (après la Norvège) pour un taux de mobilisation de 15% qui est un des plus faibles », le syndicat appelle à « lever les freins réglementaires et financiers à la création de retenues d’eau, de simplifier les démarches administratives, et d’assurer un traitement beaucoup plus rapide des dossiers ».

Restauration collective, « la Région doit être un exemple »
Mais qui dit changement de modèle agricole inclus aussi les demandes de la société et de ses consommateurs quant à une agriculture de proximité et de qualité sanitaire et nutritionnelle. « Nous connaissons les demandes de nos concitoyens mais nous ne savons pas comment y répondre seuls. Il faut restructurer des réseaux de distribution de proximité, notamment en terme de restauration collective », pointe Philippe Moinard. « Le tout sans négliger la rémunération équitable du producteur ».
En la matière la Région , tout comme les autres collectivités locales ont un rôle d’exemplarité à tenir estime son syndicat qui plaide pour que « les pouvoirs publics, gestionnaires de cette restauration collective, doivent a minima imposer à leur fournisseurs de s’approvisionner en produits 100% français. »
A l’heure actuelle les Etats Généraux de l’Alimentation imposent au moins 50% de produits locaux ou de qualité dans les cantines, un chiffre que la Région Nouvelle-Aquitaine, propose de monter à 80%…

Enfin, au sortir de la rencontre, le président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, rappelait également qu’en tant que « seul syndicat représentatif des employeurs du secteur agricole, nous avons beaucoup insisté surla question de l’emploi, tant sur l’apprentissage, que sur la reconnaissance du métier et la valorisation de notre travail. Le revenu étant le seul moteur de l’évolution de l’agriculture ».


L’info en plus : Sur le dossier départemental de l’ours, Alain Rousset a du provoquer quelques crispations dans l’assistance principalement basco-béarnaise, n’y allant pas par quatre chemins pour évoquer le sujet. « L’ours, ce n’est pas mon problème. Mon problème par contre sur le sujet de la prédation, ce sont les loups. Les dégâts ne sont pas comparables avec ceux qui pourraient être causés par deux ours qui se baladent dans la montagne. Sur le loup, il y a une véritable réflexion à avoir ».

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