Bayonne: le jambon fait la fête pour les 20 ans de sa reconnaissance


F.D.
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 29/03/2018 PAR Felix Dufour

Honneur aux puristes pour l’ouverture de cette 556e édition! C’est par le traditionnel concours de jambon fermier qu’a débuté ce jeudi matin, sous un léger crachin britannique, la Foire au jambon de Bayonne, contraignant les organisateurs à réfugier les concurrents et leurs précieux produits sous un auvent le long des halles de la ville. Un jury composé de Jeannot Codega, Éric Ospital, de Hasparren et de Christian Mautauzer, os de cheval taillé à la main piquaient chaque pièce pour en apprécier le fumet. « C’est le seul ustensile qui, après avoir été nettoyé à l’aide d’un chiffon,  ne garde pas l’odeur du jambon précédent », expliquait ce dernier. À sa grande satisfaction, ils étaient trente-trois producteurs venus du Pays basque, de Soule et du Béarn… « C’est bon signe, ils sont plus nombreux que l’année dernière se réjouissait-il, tout en procédant à la délicate opération de sélection.  Capes rouges, les membres de la Confrérie du jambon présidée par Laurent Padagoy, accompagnaient l’expertise la veille de 58e chapitre. À l’issue de trois passages, le trio ne conservait que neuf jambons, mais il se disait sur le carreau des halles, qu’il aurait eu un coup de foudre pour un jambon de Mendionde dès le premier tour de circuit. En toute fin de matinée tombait enfin le verdict en présence d’une foule compacte au pied du podium et du nouveau sous-préfet de Bayonne, Hervé Jonathan. Si le deuxième prix était attribué  au Souletin de Moncayolle Gérard Hardouin, le troisième à Marcel Machicotte d’Halsou, le quatrième, prix spécial de la Confrérie du jambon de Bayonne, à Daniel Tailleur de Morlaas, le gras de la compétition confirmait le producteur de Mendionde Jean-Pierre Idieder. Succès éphémère car il était vendu dans la foulée aux enchères et devait atteindre les 700 euros. La Ville de Bayonne l’achètera pour agrémenter les repas de l’association caritative, La Table du soir.

Le Jambon de Bayonne fête donc cette année le vingtième anniversaire de son IGP (Indication géographique protégée) et le Consortium éponyme, créé en 1991 et présidé par le Landais Pierre Harambat depuis 2016 – par ailleurs vice-président de Maïsadour – tient particulièrement à sa qualité. Il s’en vend 1 200 000 et sa production assure 5 000 emplois. Avec son additif précieux et indispensable, le sel de Salies-de-Béarn situé dans le Béarn voisin à une cinquantaine de kilomètres. Une santé florissante que l’on peut constater sous le chapiteau des salaisonniers, où  des rois du Kintoa, Oteiza  et Aubard qui a ouvert son musée du jambon dans son magasin de Bayonne – évidemment — vingt charcutiers salaisonniers exposent sous un chapiteau dressé esplanade Roland Barthes.

Quand sur un mur, cochon rime liberté d’expression

Mur jambon bayonne

Depuis quelques années, un mur des mots sous forme de banderoles accrochées sur les façades des immeubles typiques du quai Chaho accompagne ce rendez-vous festif. Le cochon peut rimer avec liberté d’expression. Ainsi cette année il a été confié à Patrice Thibaud, auteur, metteur en scène acteur et humoriste. Qui a appris que la libertéd’expression avait ses limites. Ainsi, sur l’une d’elle, était écrit « A Bayonne, même les boudins sont magnifiques ». Est-ce la proximité des plages angloyes ou biarrotes qui a fait tousser l’adjoint à a culture ou crainte d’un début de polémique dans une période quelque peu tendue; toujours est-il que ce cochon d’oxymore a été remplacé par  « A Bayonne, même les jambons sont magnifiques ». Outre qu’on lui a retiré tout son sel (de Salies-de-Béarn) le mot de substitution est carrément…un pléonasme. À savoir si ce Bordelais de naissance, ancien des Deschiens où il jouait le rôle d’un clown lumineux qui se produisait ce vendredi soir au Théâtre de Bayonne, en aura fait un sketch…

Un concert à la mémoire d’Estitxu

Le jambon de Bayonne s’adapte à bien des recettes et le comité d’organisation a repris en matière d’animations celles qui ont fait le succès de ses week-ends de Pâques jusqu’à ce dimanche 1er avril. (À consulter sur bayonne.fr). En outre, preuve que le Xingar (jambon) est bien basque, dimanche à 17 heures au théâtre de Bayonne, un hommage sera rendu à Estitxu, la Joan Baez d’Euskal Herri pour le vingt-cinquième anniversaire de sa disparition.  Trois générations de sa famille, les Robles-Anguiz, se succéderont sur scène  ainsi que les groupes Arrantzaleak et Kantiruki. Bayonne et la nouvelle Communauté territoriale Pays basque ont de la mémoire.

Tout le programme: www.bayonne.fr

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! SAVEURS D'AQUI ! > Nos derniers articles