Le Conservatoire d’espaces naturels et les Safer doivent répondre ensemble aux enjeux environnementaux


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 18/04/2019 PAR Claude-Hélène Yvard

@qui!: Considérez vous que les Safer prennent suffisamment en compte les enjeux environnementaux ?
Pierre Seliquer ; directeur du CEN Limousin :
 Cela dépend en réalité des territoires. Pour ce qui concerne le Limousin, sincérement oui. Il faut avouer qu’en Corrèze, Haute-Vienne, et en Creuse, nous avons une pression foncière moins importante que sur certains territoires de Poitou-Charentes ou de l’ancienne Aquitaine. C’est plus facile pour la Safer. En Limousin, le Consertoire achète des terrains pour lesquels, nous n’avons pas ou peu de concurrence. Il s’agit principalement de landes, de tourbières, de forêts.

@qui!: Quelles sont vos relations avec la Safer ?
Pierre Seliquer :
Nos acquisitions foncières sont  systématiquement mises en oeuvre par la Safer Marche-Limousin. Nous entretenons d’excellentes relations, aussi bien avec les élus, que les conseillers. En Poitou-Charentes, des habitudes de travail se sont développées entre la Safer et notre association depuis le début des années 90 et font l’objet de convention. Elles sont à conforter. Par contre, en Aquitaine, les partenariats sont à créer. En Poitou-Charentes et en Limousin, nous sommes très présents sur le foncier : nous avons chacun 13000 hectares en propriété. Par contre en Aquitaine, ils n’ont que 90 hectares. J’attire l’attention sur un point : c’est facile pour la Safer d’attribuer des biens lorsqu’il n’y a pas de concurrence. Dans certaines situations où il y a mise en concurrence avec un exploitant, les terres devraient être attribuées au Conservatoire. Ce devrait être le cas, pour des habitats fragiles à préserver ou des prairies naturelles.

@qui!: Selon vous, agriculture et environnement, c’est compatible ? 

Pierre Seliquer : Sur le territoire du Limousin, on a 100 exploitants qui utilisent des terres du Conservatoire. A l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, on est à 330 agriculteurs. Ces chiffres montrent que ces deux notions sont compatibles mais nous devons nous entendre sur certaines pratiques. Sur nos parcelles, il n’y a pas de drainage, pas d’épandages de produits phyto sanitaires, il y a des restrictions qui correspondent à des mesures agro-environnementales. Une des missions du Conservatoire, c’est de préserver la qualité de l’eau et de la biodiversité. La Safer ne peut pas s’enorgueuillir d’un côté qu’elle travaille à la protection de la nature, notamment avec le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine (en cours de création) et d’un autre côté si on est en concurrence pour acheter des milieux productifs, systématiquement donner la priorité à l’exploitant. En Limousin, les conseillers fonciers nous connaissent bien : parfois, ils trouvent du terrain sans qu’on leur demande. Nous sommes présents dans les comités techniques départementaux Corrèze, Haute-Vienne, et Creuse. Cette représentativité est importante. A l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, je suis optimiste car nous devrions avoir un représentant, en tant qu’association de protection l’environnement dans la future Safer Nouvelle-Aquitaine, qui devrait voir le jour d’ici l’été. 

 

 

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