Le groupe coopératif Euralis sauve 2020


Groupe coopératif Euralis
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 15/12/2020 PAR Solène Méric et Cécile Agusti

Côté mauvaises nouvelles l’exercice 2019- 2020 a été gaté. Hormis la crise inédite de la Covid 19, la performance économique du groupe a été affectée par l’effet combiné de cette crise avec la baisse du prix des viandes de canard et des effets de change négatifs sur l’activité semences. Pour autant, pas question pour le groupe coopératif de renoncer à ses nouvelles orientations stratégiques, lancées en février dernier.

« Nous poursuivons notre transformation »
Un « nouveau cap » décrivait alors l’équipe dirigeante. Comprendre: le renforcement du développement à l’international, l’investissement poussé dans l’innovation et la mise en œuvre d’une organisation orientée performance, notamment sur ses activités alimentaires. Parmi ces grandes orientations décisives, le choix, dans le cadre de la réglementation de la loi Egalim, du conseil aux agriculteurs pour une agriculture de transition plutôt que celui de la vente de produits.
« Nous poursuivons notre transformation. Nous avons écrit les grands chapitres, nous sommes en train d’écrire les sous-chapitres. On sait où on va. Nous avons la volonté de ramener de la valeur dans les cours de ferme, de développer une agriculture durable mais aussi performante. Car il y a des volumes à fournir. Nous allons encore plus innover. On doit être performant sur chaque métier, sur chaque territoire. », a ainsi réaffirmé lundi le président délégué Christophe Congues.

Confinement, des conséquences à double tranchant
Pour ce qui est du bilan de l’année par pôle d’activité, le pôle agricole qui représente 40% du chiffre d’affaires du groupe coopératif et réalise un tiers de son propre chiffre d’affaires (stable par rapport à 2019) à l’international, améliore sa performance économique avec cependant des évolutions contrastées selon les activités. Pour Philippe Saux, Directeur général du Groupe,« l’exercice marque le retour à la rentabilité grâce à une excellente récolte de maïs. Les prix mondiaux étaient assez bas, les quantités ont permis de maintenir le revenu. »
Autre point qu’il veut retenir sur ce pôle, « les gens sont rentrés en masse chez Point Vert. Durant le confinement, nos 70 magasins ont enregistré 11 % de fréquentation en plus et 30 % de chiffre d’affaires en plus sur le corner « La Table des producteurs ». Cette hausse s’est maintenue après le confinement. ». La crise n’aura donc pas eu que des points négatifs, même si le bilan des activités alimentaires en montrent bien les conséquences à double tranchant.
Sur ces activités, en effet, « l’exercice s’est joué en deux temps, commente Christophe Congues, Des fêtes de fin d’année 2019 réussies puis la Covid qui a fortement perturbé les activités. » Si la marque Stalaven avec un chiffre d’affaires en hausse de 6,1% a bénéficié d’une dynamique commerciale positive auprès des commerces de proximité (bouchers, charcutiers, traiteurs) et des bonnes performances de l’activité salaison avec des ventes en hausse de 20 %, l’activité traiteur, à travers la marque Atelier Traiteur, a quant à elle accusé une baisse de chiffre d’affaires de 22% entre moindre fréquentation des grandes surfaces et la fermeture des rayons à la coupe pendant la crise sanitaire.

Foie gras: de bonnes perspectives à l’export
Marque forte du groupe coopératif, « Maison Montfort a été impactée à Pâques car il n’y a pas eu de réunions familiales. Mais le rééquilibrage salutaire des ventes entre la viande et le foie a permis de maintenir le chiffre d’affaires », explique le Président délégué, et pour cause, la marque réaffirme sa position de n°2 en grandes et moyennes surfaces et une progression des ventes de viande. Quant à Rougié, destiné aux Chefs restaurateurs, la marque a été fortement perturbée par la fermeture des restaurants avec -18 % de chiffre d’affaires. Mais, chiffre à noter, 40 % de ce CA a été réalisé hors Hexagone.
De bonnes perspectives d’export donc sur l’activité foie gras, d’autant que l’année 2020 a permis d’ouvrir plus grandes les portes de l’international, pointe Christophe Congues : « Auparavant, nous produisions nos propres canards en Chine. Mais face à la demande croissante, nous avions des problèmes de volumes. Suite au voyage d’Emmanuel Macron en Chine, l’abattoir de Maubourguet a été autorisé à exporter en Chine. Aujourd’hui la production chinoise est arrêtée. Nous préférons leur envoyer la valeur d’ici. En Chine, on valorisait bien le foie mais pas la viande. Le rapport matière était déséquilibré. » explique-t-il. Résultat : « Un peu plus de 5 % des canards français sont destinés au marché chinois. Cela représente 200 à 300 tonnes de foie. », détaille Philippe Saux.

Occupant 20% du chiffre d’affaires global du groupe coopératif, le pôle Semences d’Euralis confirme quant à lui la croissance de son chiffre d’affaires (+ 8,1%). Avec notamment deux atouts d’importance : son fort développement à l’international ( 80% du CA), en Russie notamment, et son « excellente performance génétique ». Pour le Pôle, l’exercice a été marqué par la finalisation du rapprochement entre Euralis Semences et Caussade Semences Group, qui a donné naissance à Lidea, au 1er septembre 2020. Ce nouvel ensemble fait désormais partie des semenciers grande culture leaders en Europe : « 10e semencier mondial et 6e semencier européen. Un semencier made in Sud-Ouest. », précise le président délégué avec un brin de fierté.

Influenza aviaire: « quelques péripéties mais pas d’explosion »
Au total si les deux hommes semblent plutôt satisfaits de leur année 2020, au vu du contexte, la confiance, en cette période de fêtes est également de mise. Pour Philippe Saux, « concernant les produits festifs, on sent un frémissement qui pourrait se transformer en déferlante. Les deux semaines à venir s’annoncent très prometteuses avec un risque de débordement. Nous envisageons une augmentation du chiffre d’affaires. Les signaux sont plutôt encourageants. »

Un optimisme que les premiers cas locaux d’influenza aviaires ne semblent pas entamé. Si Philippe Saux veut bien envisager « peut-être quelques péripéties à gérer, mais pas d’explosion », Christophe Congues rappelle que « les épisodes précédents nous ont permis de créer des pare-feu autour des exploitations. Les trois cas avérés dans les Landes ont été détectés autour de plans d’eau où venait se poser la faune sauvage. Nous espérons que le virus restera cantonné à ce territoire. Tout est fait pour que ça n’explose pas : gestes barrières, abattages dès suspicion, confinement, non circulation des animaux, tests systématiques à chaque étape… La chaîne de contrôle a été mise en place. », veut-il rassurer avant d’ajouter, à propos de la biosécurité, « c’est une condition indispensable à la pérennité du secteur. Nous sommes obligés d’être irréprochables. »

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