Le lycée agricole de Montmorillon réfléchit à la transition agroécologique 


Aqui.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/09/2019 PAR Julien PRIVAT

Difficile de rater l’établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole (EPLEFPA) de Montmorillon lorsqu’on arrive de Poitiers ou de Chauvigny. Il accueille des élèves de la 3e au BTS, par voie scolaire (258 élèves cette année), par apprentissage (134 élèves cette année) et des formations adultes. L’établissement présente cinq domaines de compétence : l’installation et le salariat en agriculture élevage ; l’agroéquipement et le machinisme agricole ; l’aménagement, la gestion des milieux naturels et les travaux forestiers ; l’élevage équin, les activités hippiques et la traction animale ; l’élevage canin-félin et l’éducation canine. Ce jeudi 5 septembre, Guillaume Dupuits, directeur de l’EPLEFPA, semble particulièrement ravi d’accueillir le président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, son vice-président en charge de l’Éducation et des Lycées, Jean-Louis Nembrini et entre autre le directeur régional de l’agriculture, de l’alimentation de la forêt en Nouvelle-Aquitaine, Philippe de Guénin. « L’EPLEFPA de Montmorillon constitue en quelque sort un petit campus. Ici, nous formons chaque année 400 jeunes et 150 adultes. 110 personnes travaillent dans ces murs », introduit le directeur. 

Le président du conseil régional a distribué les premiers équipements de ces élèves de Seconde

Les Secondes reçoivent leur premier équipement 

Rencontre avec 23 élèves de Seconde pro filière Nature, Jardin, Paysage, Forêt. Un peu intimidés, tous ont reçu leur premier équipement distribué et financé par le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.  « A terme, il y aura le logo de la région sur vos équipements, car je veux que vos parents sachent qui finance ces équipements et ce que nous faisons de l’argent public », explique aux élèves Alain Rousset. Dans le paquetage : une cotte d’agriculteur, une blouse de laboratoire, une tenue de pluie, des bottes, des gants de sécurité. « J’imagine que c’est ta taille », sourit le président de la Nouvelle-Aquitaine à l’un des jeunes lycéens.

Petite pause déjeuner autour d’un buffet préparé par le chef cuisinier qui sert de 600 à 700 repas par jour. De plus l’association Mont’Plateau met en oeuvre un projet de développement local visant à accroître la part d’approvisionnement de denrées alimentaires de proximité, issues de l’agriculture durable locale.  « Les élèves et les professeurs profitent aussi de ces produits », assure Guillaume Dupuits. Ces produits locaux représentent 20% de produits servis.

Visite de l'exploitation du lycée agricole de Montmorillon, ici l'ancienne bergerie

Une exploitation agroécologique

La visite se poursuit sur l’exploitation agricole de plus de 300 hectares (30 hectares de maïs, 42 de triticale, blé, et orge, 40 de cultures dérobées, 210 hectares de prairie et 1,3 hectare de verger). Niveau animaux : 220 chèvres, 660 brebis Romanes et 120 brebis Charmoises, 53 vaches limousines, plus un atelier équin et un autre canin-félin. Une véritable unité de production à vocation pédagogique. Céline Saint-Jean est responsable de l’exploitation agricole. Au niveau pédagogique, il a fallu s’adapter à l’air du temps et aux nouvelles pratiques. « Nous avons fait le choix audacieux de la luzerne pour nos cultures. Nous concevons le pâturage de manière agroécologique, nous diminuons le travail du sol en ne labourant plus les terres et nous travaillons également sur du sylvopastoralisme », explique-t-elle. Cette pratique d’élevage consiste à faire pâturer la forêt par le bétail pour exploiter les ressources fourragères situées sous les arbres. « Nous faisons également attention au bien-être animal, puisque lors des fortes chaleurs, ils peuvent se mettre à l’ombre », poursuit Céline Saint-Jean. « Nous repositionnons notre pédagogie pour répondre aux besoins des professionnels et des territoires. Notre but est d’apprendre aux jeunes à appliquer de bonnes pratiques », conclut Guillaume DupuitsLa nouvelle bergerie, un équipement financé à hauteur de 200 000 euros par la région Nouvelle-Aquitaine

Direction la bergerie financée à hauteur de 200 000 euros par la région Nouvelle-Aquitaine. Le bâtiment est terminé . Il ne reste plus que des aménagements à faire. Une bergerie qui va permettre de gagner en efficacité, et d’améliorer les conditions de travail. Elle devrait entrer en fonction à l’automne, lors des prochaines périodes d’agnelage.  

Les établissements pilotes de la transition agroécologique 

Alain Rousset, le président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, en a profité pour faire passer un message sur l’utilité des établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricole (EPLEFPA) et leur rôle essentiel. « Ils doivent être les pilotes de la transition agroécologique. Ils sont indispensables à la formation des jeunes. Ils permettent de réfléchir sur les usages et le stockage de l’eau, l’assolement, la saisonnalité. La société attend du monde agricole qu’il accélère la transition. A nous, la région de l’accompagner ».. Le président du conseil régional rappelle au directeur du lycée agricole qu’il faut travailler en réseau avec les centres de recherche pour avancer et être accompagné techniquement. Guillaume Dupuits lui a répondu qu’ils étaient en relation avec le site de l’INRA de Lusignan (Institut national de la recherche agronomique). Le lycée agricole de Montmorillon semble paré pour passer au vert et prendre le virage de la transition écologique.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Vienne
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles