Le Mois de la bio revient en Nouvelle-Aquitaine


Agrobio Périgord
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Temps de lecture 8 min

Publication PUBLIÉ LE 19/10/2018 PAR Romain Béteille, Claude-Hélène Yvard, Solène Méric

L’agriculture bio, malgré quelques freins déjà identifiés par l’interprofession, a la côte en Nouvelle-Aquitaine. Selon l’Agence Bio-ORAB; le rythme des conversions et la progression du nombre d’hectares cultivés est en progression plus accentuée depuis 2015. Au premier semestre 2018, on comptait en effet près de 190 000 hectares certifiés bio, avec des conversions en progression plus forte du côté des grandes cultures et dans la vigne. En 2017, on comptait 5328 producteurs bio régionaux, dont la part la plus importante se situait dans la viticulture (411), les fruits (377) et les légumes 411). En grandes cultures, on comptait 139 producteurs en bio. Pourtant, selon ces mêmes estimations, l’augmentation des conversions aurait marqué le pas en 2017 et 2018. L’intérêt d’un évènement régional comme le « Mois de la Bio », c’est justement, de l’aveu même de ses organisateurs, de recruter de nouvelles têtes. L’an dernier, l’ensemble des manifestations a attiré 1300 personnes (558 professionnels et 759 « issus des étabissements de formation »), et les témoignages de producteurs déjà convertis au bio ont, sans surprise, figuré parmi les moments les plus appréciés de l’ensemble.

Le vignoble, star girondine
Le but est, bien évidemment, de faire encore grossir ce chiffre. Le département de la Gironde, qui compte environ 7,5% de sa surface agricole en bio (+13% entre 2016 et 2017, +15% entre 2017 et 2018) aura un rôle important à jouer, puisqu’un focus y sera fait sur la vigne, qui représente 67% des surfaces du bio girondin, avec plus de 100 exploitations viticoles qui seraient passées en bio au cours du 1er semetres de cette année selon les données fournies par la Chambre d’agriculture de la Gironde. Avec les débats toujours brûlants autour des pesticides et dans un contexte compliqué pour le marché des vins de Bordeaux sur le sujet, le fait que sept évènements soient dédiés à la viticulture n’a rien d’un hasard. On pourra ainsi retrouver trois visites de domaines (Emile Grelier le 8 novembre à Lapouyade, UG Bordeaux Cave à Espiet le 13 et Château Ferrand à St-Pierre-de-Bat le 14), des débats autour de la biodiversité, de la conversion et même de la biodynamie. Pour les autres filières, on pourra notamment trouver un focus sur le circuit court à Eysines, les céréales bio et locales à Mérignac ou la diversification des systèmes de production dans la conversion à St-Félix de Foncaude.

En Dordogne: 130 conversions depuis janvier
En Dordogne, le modèle traditionnel d’exploitation de polyculture élevage se marie bien avec l’agriculture biologique. « Localement, y a une dynamique autour de la bio. Depuis le 1 janvier, on a comptabilisé plus de 130 conversions et nous devrions atteindre le millier de fermes bio en fin d’année,  sans doute le département de Nouvelle-Aquitaine où les fermes bio sont les plus nombreuses » précise Claire Tessier, de la FRAB Nouvelle Aquitaine. La Dordogne participe au mois de la bio comme tous les ans : dans ce cadre, plusieurs thématiques ont été retenues. « Nous avons souhaité mettre l’accent sur quatre productions où les besoins et la demande sont forts, »  précise Hélène Dominique d’Agrobio périgord qui fêtera ses trente ans en 2019. Il s’agit des plantes aromatiques et médicinales, du maraichage avec l’accent mis sur la permaculture, le viande bovine bio et le kiwi bio. Quatre exploitations présentant ses productions ouvriront leurs portes. Les responsables seront présents pour informer le public et répondre aux questions.
La bio est-elle envisageable sur mon exploitation ? Comment les productions bio se valorisent-elles ? Comment les revenus sont-ils assurés ? Est il facile de s’installer en hors cadre familial. « Conduire une exploitation en bio demande souvent davantage de technicité. Notre souhait est aussi de mettre l’accent sur la taille de vigne et sur la conduite d’un atelier de volailles en bio. Nous proposons deux « focus formation, » le 7 et 8 novembre à Bergerac, pour la vigne et le 13 novembre à 9 h 30 à Coursac sur une exploitation de volailles », poursuit Hélène Dominique.

801 fermes bio en Lot-et-Garonne
En Lot-et-Garonne aussi la dynamique bio ne se dément pas. Avec 801 fermes bio en juin 2018, l’augmentation est de 9% par rapport à 2017, et les chiffres ne cessent de grimper. En effet, plus de 130 conversions ont été entamées dans le département cette année. Si la production bio du département est, à l’image de la production conventionnelle, essentiellement tournés vers la culture et le maraîchage, la pruniculture, jusque là plus timide dans l’univers bio, augmente peu à peu le nombre de ses conversions. A l’occasion du Mois de la bio, à travers 7 rencontres et 5 formations, les productions mises à l’honneur sont variées. Deux rencontres permettront d’aborder la question de la conversion et des conditions d’un projet réussi dans le cadre d’un système de production diversifié (le 5 novembre à Ségalas, le 9 novembre à Puymirol), quand d’autres rendez-vous de focalisé sur la production d’oeufs bio, ou sur les légumineuses dans les rotations bio, permettant ainsi d’évoquer la filière grandes cultures avec les coopératives et les négociants. Seront également abordé la production de légumes bio en plein champs, résultats d’essai à l’appui, ou la production de lait de chèvre bio pour la filière longue, sur une exploitation à Monteyral.

« Les Landes rattrapent peu à peu leur retard »
Les Landes, en matière d’agriculture biologique partent de loin… mais comptent bien rattraper leur retard. Entre 2016 et 2017, le département a enregistré + 36% de conversions en bio, soit la plus forte progression régionale, et la tendance se maintient avec 80 notifications AB de plus entre août 2017 et juin 2018, où l’on enregistrait 365 entreprises bio et conversion, sur 4% de la surface agricole utilisée. Deux mois plus tard, en août 2018, elles étaient déjà 381… « Les Landes rattrapent donc peu à peu les autres départements en termes de surfaces et de nombre d’agriculteurs biologiques de Nouvelle-Aquitaine », aime à souligner la chambre d’agriculture. Pour continuer de convaincre les exploitants à la conversion, le Mois de la Bio leur donnent notamment rendez-vous pour 3 événements. D’abord, sur une exploitation à Saugnac-et-Muret, le 6 novembre, sur la production des légumes de plein champ bio, ses spécificités et ses débouchés, ensuite le 14 novembre, au LEGTA de Sabres, pour un Salon sur les techniques culturales simplifiées en agriculture bio, ou encore le 22 novembre à Maylis sur le thème de la conversion en grandes cultures, à travers le retour d’expérience d’un professionnel.

Dans les Pyrénées-Atlantiques: séduire les éleveurs
Si l’offre reste encore insuffisante par rapport à la demande, le bio a véritablement le vent en poupe. Dans les Pyrénées-Atlantiques aussi, l’AB connaît un fort développement ces dernières années : 80 conversions au 1er juin 2018, succédant aux 70 de 2017, pour un total de 568 exploitations certifiées. Et toutes les filières se développent, les grandes cultures enregistrent près de 20 conversions bio par an, 150 producteurs ont des légumes biologiques. Plusieurs entreprises restent pourtant en recherche de produits certifiés notamment des laiteries ovines ou bovines… Il n’y a sans doute pas de hasard à ce que le Mois de la bio 64 se penche dès le 6 novembre à Arthansus, sur « les débouchés rémunérateurs en ovins lait AB », à travers les témoignages d’éleveurs et de coopérateurs. Elevage bio encore, le 7 novembre à Ayherre, avec un focus sur la santé alternative : préparation des mises bas et démarrage des nouveaux-nés, mais aussi phytoaromathérapie, homéopathie, ostéopathie, acupuncture… Enfin le 12 novembre à Hasparren, c’est la découverte globale de la réglementation bio qui est proposée, avec la simulation d’un contrôle chez un éleveur.

15 rencontres de terrain en ex-Limousin
Le Limousin comptait au mois d’août 2018, plus de 900 exploitations certifiées bio ou en conversion dont 383 en Haute-Vienne, 315 en Corrèze et 229 en Creuse. La majorité d’entre elles est spécialisée en bovin viande, maraîchage et ovins. Au total, 8 rendez-vous sont prévus en Haute-Vienne, 6 en Corrèze et un en Creuse, qui participe pour la première fois à cette manifestation du Mois de la Bio. En Haute-Vienne, les acteurs insistent particulièrement sur la tenue, le 30 novembre prochain d’un colloque élevage organisé au lycée agricole de Vaseix. A cette occasion si les sujets traités iront de la reproduction à l’alimentation, en passant par le sol. « il s’agit surtout d’augmenter l’autonomie alimentaire, de connaître les techniques innovantes et de comprendre le fonctionnement de la filière », à travers des paroles d’éleveurs, des témoignages de conseillers, et la présentation de travaux de recherche… et le focus sur l’installation d’un atelier en porcs bio. A noter aussi dans le département, une rencontre dédiée à la diversification et à la vente directe (le 12 novembre à Ambazac), ou encore au blés anciens et farines, le 27 novembre à Linards.
En Corrèze les 6 rendez-vous prévus évoqueront tant la conversion bio en maraîchage, qu’en veau rosé et porc, en système diversifiés, en pommes et petits fruits ou encore, en légumes demi gros avec une autonomie du système en polyculture élevage… Une belles palette dans laquelle nombre d’agriculteurs corréziens pourront trouver leur intérêt.
Quand au rendez-vous creusois, il s’agit de portes ouvertes sur une exploitation ayant 15 ans de recul sur la production bio en bovins et porcins. Rendez-vous le 27 novembre à partir de 14h à la ferme de Beaufonds à Genouillac.

Ex Poitou-Charentes, et ses 1600 fermes bio, à l’initiative du Mois de la bio
Dans l’ex-Poitou-Charentes, initiatrice du Mois de la bio en 2011 avant son extension à la Nouvelle-Aquitaine il y a 2 ans, ce sont au total 25 journées techniques (dont 9 dans les Deux-Sèvres) qui sont proposées aux agriculteurs conventionnels de Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et de la Vienne tout au long du mois de novembre, pour « découvrir l’agriculture biologique sous les angles technique, économique, humain ». Dans les quatre départements qui composent l’ancienne région, ce sont 1598 fermes qui ont au total franchi le pas de la bio ( chiffre août 2018) : 336 en Charente, 368 en Charente-Maritime, 466 dans les Deux-Sèvres et 428 dans la Vienne. A l’occasion de cette nouvelle édition du mois de la bio, l’ensemble des filières jouent le jeu de cette manifestation et ouvrent leur portes aux agriculteurs conventionnels qui s’interrogent sur la production bio, sur l’étape de la conversion, sans oublier au-delà des pratiques agricoles, les questions liées à la commercialisation des productions.
Ce sera par exemple le cas d’une journée technique maraîchage organisée le 6 novembre à Bioussac en Charente, qui a pour thème la mise en place des démarches collectives de commercialisation des légumes bio. Une autre le même jour dans les Deux-Sèvres se proposera à travers la visite de 2 exploitations d’évoquer les marchés de la volaille et la valorisation des parcours bio. La viticulture bio dans les Charentes donnera également lieu à des rencontres de terrain, telle celle organisée le 26 novembre à Sonnac (17), permettant notamment de dresser le bilan d’une conversion dans ce secteur. Autre exemple de la diversité des thématiques abordées, le retour sur 8 ans d’expérience en céréales bio, au sein d’une ferme de la Vienne, permettant aussi d’appréhender l’oragnisation du travail mis en place sur cette exploitation.

L’ensemble du programme du Mois de la Bio 2018 (journées techniques et formations) est à retrouver département par département sur le site internet

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