Les Caves de Rauzan : un exemple de responsabilité sociétale de l’entreprise


Aqui.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 10/01/2018 PAR Solène MÉRIC

Voilà donc une année qui commence bien pour les Caves de Rauzan en Gironde ! Si la bonne nouvelle est tombée l’avant veille de Noël, c’est ce mardi 9 janvier que son président Denis Baro, et son directeur Philippe Hébrard ont reçu des mains d’Anne-Eugénie Gaspar, déléguée régionale de l’AFNOR, le certificat de la labellisation RSE niveau « exemplaire » de la coopérative. La cave, qui lors de sa première évaluation avait déjà atteint le très honorable niveau « confirmé » a donc encore progressé dans sa démarche ces 3 dernières années.

Initiatives environnementales, sociales, et de gouvernance
Une démarche en réalité entamée depuis 2009 et qui prend en compte à la fois les aspects et impacts environnementaux, sociaux et sociétaux de la Cave tant dans ses pratiques, que dans sa relation avec ses parties prenantes (des clients aux adhérents et salariés, en passant par les fournisseurs ou autres acteurs du territoires) ou encore son mode de gestion. « Concrètement si les mesures prises dans le domaine de l’environnement sont les plus  »spectaculaires » parce que les plus visibles pour le consommateurs, les démarches mises en place sur un plan social ou de gouvernance sont aussi primordiale pour une démarche RSE réussies », souligne Philippe Hébrard.
Côté environnemental, la cave valorise et recycle 99% de ses déchets. « Pour parvenir à un tel résultat, nous avons du identifier les filières de valorisation pour tous nos types de déchets, et mettre en place un système de collecte. Nous avons aussi créer des stations d’épuration sur chacun de nos sites (c’est à dire 3 équipements, ndlr), ou encore mis en place un système de traitement collectif permettant à nos viticulteurs adhérents de nettoyer les pulvérisateurs par micro-filtration. » Autres initiatives environnementales : la récente création d’un parcours de biodiversité de 40 ha, sur une surface globale de 80 ha, le déploiement de la démarche « Agriconfiance volet vert » sur 100% des exploitations des adhérents (en cours), ou encore, la récente certification environnementale HVE (haute valeur environnementale) de niveau 3 (valorisable sur les bouteilles) pour les 10 premières exploitations de la caves, soit 15 % du vignoble.

« La RSE est notre outil de management, le fondement de l’entreprise »
Sur le plan social, il est par exemple proposé la présence régulière d’un coach sportif pour les employés, ou est en projet sur 2018, la participation à un groupe test sur l’égalité professionnelle avec la DIRRECTE. Mais d’un point de vue plus global, on pourrait également citer l’encouragement et la formation des adhérents à des démarches bio et éco-responsables, l’accompagnement à l’installation de jeunes agriculteurs, une garantie de traçabilité, ou encore un taux d’achats locaux de plus de 80%… Quant à la gouvernance, c’est un principe de transparence, qui s’applique à la coopérative. Une dimension non négligeable pour une structure qui s’est régulièrement, et avec succès, agrandie par fusion de caves ces dernières années.
Sur les moyens mis en oeuvres pour de tels résultats, au-delà de la mise à disposition d’1,5 Equivalent Temps Plein du point de vue des ressources humaines, « et un effort régulier de l’ensemble des salariés », c’est aussi bien sûr de l’investissement financier. « Je peux citer quelques exemple précis d’investissement comme par exemple notre dernière station d’épuration de Romagne, livrée en novembre nous a coûté 360 000€, l’aménagement du parcours biodiversité, 50 000 €,… Mais la RSE est tellement intégrée à tous les niveaux de l’entreprise, que c’est impossible budgétairement de la différencier du reste. Par exemple, la sécurité alimentaire, comme le profil produits sont intégrés dans la RSE. C’est notre outil de management, un fondement de l’entreprises et de nos plans d’investissement à 3 ans (de 4M€, ndlr). »

« La RSE contribue à notre performance de valorisation commerciale »
Mais au-delà des impacts sociaux et environnementaux positifs de cette démarche, la RSE de la cave coopérative est aussi un facteur important de différenciation et donc de valorisation commerciale. « Nos équipes commerciales ont obligation de parler de la RSE de la cave lors de nos rendez-vous commerciaux », indique le directeur. « Au-delà de la relation purement commerciale, c’est aussi une autre forme de relation qui se met en place car de plus en plus de nos clients d’affaires se renseignent auprès de nous pour à leur tour entrer dans une telle démarche ». De quoi assurer des partenariat de longs termes avec ces interlocuteurs…
Et, des acteurs de la grande distribution en passant par les grands compte nationaux et internationaux, tout le monde, à son rythme, s’y met… « même certains acteurs du négoce et des grands crus classés commencent à s’y intéresser. Ca va assurément être un facteur différenciant dans les années à venir ». Un élément qui est tout au bénéfice du chiffre d’affaires des Caves de Rauza(31 M€ en 2017), qui est la seule cave coopérative de Bordeaux à avoir franchi le pas, et de manière spectaculaire. « Historiquement, en terme de performance de valorisation nous nous situons 10% au dessus du marché bordelais, autrement dit, nous sommes 10 % au dessus de la moyenne des transactions enregistrée chaque année par le CIVB entre production et négoce. Désormais c’est la RSE qui contribue de plus en plus à cette performance et à notre statut de leader dans notre activité », assure Philippe Hébrard. Car non seulement, cela renforce l’activité en général mais le bio et le haut de gamme en particulier… Une des dernières belles réussites de la cave, portée par la RSE, est celle d’avoir franchi la porte de la Société des Alcools du Québec, qui, chez nos cousins québécois a le monopole de la distribution de l’alcool et des vins. En d’autres termes, la SAQ est l’unique moyen de pénétrer ce marché. La structure a en 2016 ajouté une clause RSE à son appel d’offre sur les vins de Bordeaux. « Notre avance en la matière qui nous a permis de remporter ce marché ». Concrètement : ce sont 150 000 bouteilles supplémentaires qui partent à l’export chaque année. Un beau coup pour la cave !

Mais désormais l’enjeu pour les Caves de Rauzan est de parvenir à maintenir son haut niveau d’engagement RSE. Pour ce faire, les attentes sociétales étant toujours plus fortes, la cave ne doit non seulement rien lâcher de ses actions, mais bien continuer à les développer. Au programme des trois prochaines années, il s’agira de « mettre les bouchées doubles sur la réduction des intrants, mettre en œuvre la décision politique de la cave d’arrêter les CMR, et regarder de très prés la question du glyphosate, pour être prêt lorsqu’il sera définitivement interdit. Il s’agira aussi pour nous de plus et mieux communiquer sur notre exemplarité en la matière », prévoit le directeur.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles