Lescar (64): une grange solaire et intelligente pour sécher le foin !


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/08/2019 PAR Solène MÉRIC

Sur plus de 70 m de long, et bardé de bois, le nouveau hangar de séchage de la Ferme du pont long, bien qu’imposant, cache bien son jeu. Et pour cause, la pièce maîtresse et innovante du processus de séchage du foin est difficilement visible à l’oeil nu puisqu’il s’agit de son toit, composé de quelque 380 panneaux thermovoltaïques « Cogen’Air », conçus et fabriqués par la société BASE.

Dispositif énergétique vertueux… et intelligent
Des panneaux qui non seulement produisent de l’électricité, mais aussi de la chaleur grâce à l’air capté au niveau du faîtage, et « qui se réchauffe et s’assèche en passant sous les panneaux, avant d’être insufflé sous le fourrage par trois grands ventilateurs », explique Guillaume Clouté, directeur de la Ferme du Pont Long. Un dispositif énergétique d’autant plus vertueux que l’air en passant sous les panneaux permet de les refroidir, ce qui permet une production d’électricité supérieure de près de 10% par rapport à des panneaux photovoltaïques classiques…

Techniquement, le séchoir conçu par la société bordelaise (canéjanaise, plus précisément ) a donc tout bon. « D’autant plus, précise Guillaume Clouté en ouvrant le local technique qui y est accolé, qu’il est doté d’un système de régulation intelligent ! ». En d’autres termes, la vitesse des ventilateurs s’adapte en fonction du taux d’humidité et de la température de l’air chauffé. De la même manière, le risque de surchauffe du foin et de sa fermentation, sont également pris en compte permettant de garantir la bonne sécurité au processus et d’amoindrir le risque incendie.
Autant de données collectées grâce à la mise en place de nombreux capteurs au sein du bâtiment : hygrométrie et température intérieures et extérieures, détection de pluie, niveau d’ensoleillement, consommation des ventilateurs, etc. Des données que le directeur peut aussi consulter et paramétrer depuis son téléphone portable… Cerise sur le gâteau, donc, la gestion de l’ensemble est entièrement automatisable.

Dans le local technique Guillaume Clouté présente le système de régulation intelligent du séchoir

Plus de qualité, de quantité et de diversité des fourrages
Mais bien que l’innovation technologique soit brillante, et suscite l’enthousiasme du président de la Commission Syndicale, Augustin Medevielle, de son directeur et des officiels participant à l’inauguration, (dont François Bayrou Président de la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées, la députée Josy Poueyto, le Vice-Président du Conseil régional, Bernard Uthury ou encore Christion Vedelago, directeur de cabinet du Préfet des Pyrénées-Atlantiques) c’est avant tout les apports permis par cet équipement d’avant-garde que chacun se plaît aussi à rappeler. Et ils sont multiples.

D’abord, la qualité du séchage du foin. Grâce à un environnement maîtrisé et adaptable « le fourrage est de bien meilleur qualité pour le bétail, notamment en terme de protéines. Un apport nutritionnel de meilleure qualité qui peut donc permettre des économies à nos clients sur l’achat de compléments alimentaires », explique Guillaume Clouté.
Concernant la récolte du foin en elle-même « le séchoir nous permet de travailler plus rapidement et avec plus de souplesse. Là où il nous fallait attendre une fenêtre météo de 4 à 5 jours de beau temps pour non seulement faucher mais aussi andainer et presser, avec parfois jusqu’à 6 passages, désormais on fauche le matin pour un ramassage le soir, direction le séchoir ». Un temps précieux pour la superficie de 140 ha de prairie que possède la ferme.
Cette moindre dépendance aux conditions climatiques va aussi permettre d’attaquer la coupe de foin plus tôt dans l’année. « L’objectif va être de réaliser une coupe tous les 30 jours. L’an dernier, nous n’avons sorti que 500 tonnes de foin ; avec cette nouvelle grange l’objectif est de parvenir à fournir 1000 tonnes de foin de très bonne qualité à nos clients éleveurs. Ce sera aussi l’occasion pour nous de tenter la production de luzerne, qui est très riche en protéines, particulièrement recherchées par les éleveurs de brebis. »

A l'interieur du séchoir à foin de la ferme du pont long à Lescar (64)

« Ca marche formidablement bien ! »
Enfin, autre bénéfice attendu et garanti : la centrale thermovoltaïque en toiture produira de l’électricité revendue sur le réseau (100 MgW) qui assurera 15 000€ de revenus tous les ans à la ferme. Un revenu permettant ainsi l’heure de faciliter le retour sur investissement. « Pour l’heure c’est plus intéressant de vendre l’électricité que nous produisons et de la racheter sur le réseau général. Mais quand nous le voudrons, nous pourrons utiliser directement notre propre électricité », détaille encore Guillaume Clouté.

Au total, cette grange, « petit » bijou de technologies, c’est un investissement de 1,7 M € (accompagné à hauteur de 15% par le Conseil régional), qu’après seulement 2 mois de mise en service, le président de la commission syndicale et son directeur ne regrettent pas. « C’est la première fois que la société Base concevait une grange aussi grande. C’était une prise de risque mais ça marche formidablement bien ! », se félicite Augustin Médevielle, satisfait de constater que le pari s’est révélé gagnant au profit, pour l’heure, d’une quarantaine d’éleveurs de la Vallée d’Ossau, ainsi que des amateurs d’Ossau Iraty.

Coupé de ruban de l'inauguration du séchoir à foin. Ferme du pont long à Lescar (64)
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