« Nous voulons faire avancer l’agriculture du Lot-et-Garonne, l’agriculture du XXIème siècle » Hubert Cazalis, directeur de la technopole Agrinove


Xavier Chambelland CD47
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 17/11/2017 PAR Sybille Rousseau

Aqui ! : La 3ème édition d’Agrinovembre s’est déroulée le 16 novembre à Nérac. Rappelez-nous l’esprit même de cet événement.
Hubert Cazalis :
Chaque année, à la fin d’Agrinovembre, nous lançons notre concours national sur l’innovation en agriculture. Ainsi, les porteurs de projets innovants en agriculture ont cinq mois pour nous renvoyer leur dossier de candidature. Fin mars, nous primons trois de ces candidats lors du Salon de l’agriculture de Nouvelle Aquitaine. A l’issue de ce rendez-vous, nous épluchons, de nouveau, les dossiers que nous avons reçus – entre trente et quarante chaque année – pour essayer de sortir une thématique forte.

@ ! : Quelles sont les thématiques qui ressortent ?
H. C. :
La première année, nous nous sommes rendus compte que beaucoup de ces dossiers nous parlaient d’intelligence collective ; tout ce qui permet d’être plus fort, en se regroupant. La deuxième année, la plupart des candidats faisaient référence à l’agronomie au sens large du terme ; la manière avec laquelle les méthodes culturales vont influer sur la conduite d’une exploitation. Et, cette année, les projets portaient sur le numérique. Donc, nous avons axé cette 3ème édition d’Agrinovembre autour de l’intelligence numérique ! « L’outil ne se substitue jamais à l’agriculteur, mais il l’aide à prendre les bonnes décisions. » @ ! : Il faut dire que le numérique est dans l’air du temps…
H. C :
Oui, c’est tout à fait dans l’air du temps ! Au sein de la technopole Agrinove, nous nous positionnons véritablement comme un acteur de l’innovation agricole. Aujourd’hui, bon nombre d’agriculteurs utilisent des applications, des capteurs, des logiciels au quotidien au sein de leur exploitation. Notre volonté, cette année, était vraiment de mettre en lumière ces outils et méthodes.

@ ! : Quel regard portez-vous sur l’agriculture du XXIème siècle ?
H. C. :
A Agrinove, nous pensons que l’agriculture du XXIème siècle relève d’une double exigence. A la fois, en termes de productivité et de rendement, mais aussi, et surtout, en termes de protection de l’environnement et de santé des êtres humains. D’où ce besoin indispensable d’être innovant en agriculture. Nous, à Agrinove, nous souhaitons et voulons faire avancer l’agriculture du Lot-et-Garonne, l’agriculture du XXIème siècle.


@ ! : Le numérique serait-il véritablement une solution pour répondre à cette double problématique que vous venez d’énoncer ?
H. C. :
Oui, complètement. Lors de la 3ème édition d’Agrinovembre, nous avons accueilli Christian Lubat. Ce dernier est venu présenter son application Bee-Guard. Cette Apps permet à l’apiculteur de surveiller à distance l’évolution de ses ruchers. Ainsi, il voit si la production de miel a commencé, s’il y a un souci au niveau de la température… Bref, cet outil lui évite de longs déplacements pour se rendre jusqu’à ses ruchers, et l’aide à décider du moment où il souhaite s’y rendre. Cette application est un outil d’aide à la décision qui facilite le travail de l’apiculteur et qui le rend plus pointu. L’outil ne se substitue jamais à l’agriculteur, mais il l’aide à prendre les bonnes décisions. Agrinove, un outil de réseau au service de l’innovation agricole@ ! : Agrinovembre est un lieu d’échanges. Mais n’est-il pas essentiellement destiné aux professionnels du secteur ?
H. C. :
Un public large peut s’y rendre, car chacun a le droit de savoir ce sur quoi nous travaillons au sein de la technopole. Toutefois, il est vrai que, majoritairement, notre public se compose d’agriculteurs, de partenaires du monde agricole, de CUMA, d’acteurs du machinisme, de porteurs de projets.

@ ! : Le forum Agrinovembre semble être un projet véritablement ancré dans son territoire.
H. C. :
Oui tout à fait. Pour nous, agrinovembre est un projet de territoire. D’où nos partenariats avec des collectivités comme le Conseil départemental, le Conseil régional et la Communauté de communes ainsi que le lycée agricole. Aussi, au sein de la technopole Agrinove, nous marchons sur deux jambes bien solides. En effet, nous sommes nés grâce à la création de deux clusters, le cluster machinisme et le cluster plantes – volonté du Département. L’objectif, par le biais de ces outils, est de promouvoir des logiques de filières, pour se rapprocher, se regrouper et travailler ensemble. Aujourd’hui, il est indispensable d’être beaucoup plus pointu sur la protection et le soin des plantes si nous réfléchissons à l’innovation agricole. D’ici peu, nous allons abandonner l’utilisation des produits phytosanitaires d’origine chimique. Il est donc nécessaire de trouver des alternatives.

@ ! : Est-il possible d’imaginer qu’au sein de la technopole Agrinove vous réfléchissiez à des outils. Afin de constater leur viabilité, vous les testiez dans des exploitations faisant partie d’un des clusters ?
H. C. :
C’est tout à fait un axe que nous pouvons promouvoir. Nous souhaitons travailler en réseau. Un exploitant agricole pourrait se servir de la technopole en tant que pôle de compétences. En clair, être en contact avec le lycée agricole pour des formations – apprentissage, initiale ou continue-, résider au sein d’une pépinière d’entreprises en vue d’un accompagnement personnalisé, contacter le cluster … Tel est le projet de la technopole agrinove.

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