Première édition des Etats Généraux de l’Innovation


Claude Hélène Yvard
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 14/05/2015 PAR Nicolas Leboeuf

L’innovation en marche se fait discrèteDominique Graciet, Président de la Chambre Régionale et du Salon de l’Agriculture Aquitaine, accompagné par Jean-Pierre Raynaud, Vice Président du Conseil Régional, chargé de l’Agriculture, a ouvert ces premiers États Généraux de l’Innovation. Après avoir salué la réussite des missions conduites par la Chambre d’Agriculture, avec l’aval de la DRAAF Aquitaine et du FEDER, ce dernier a cependant regretté  leur absence de visibilité : « Nous sommes partout mais on ne nous voit pas » a t-il déploré. Un manque de lisibilité qui peut sûrement expliquer l’organisation de cette manifestation, et le souhait de Dominique Graciet de placer l’innovation au cœur de son Salon.

La collaboration plutôt que la concurrenceSi la charrue à bœuf est, pour beaucoup d’entre nous, définitivement passée de mode, l’ampleur des changements apportés par l’innovation agricole pourrait être, elle, plus difficile à concevoir. C’est sûrement pour cette raison que Gilbert Grenier, Professeur d’Automatique et Génie des Équipements à Bordeaux Sciences Agro, a tenu à introduire ces États Généraux par un panorama historique de l’innovation en agriculture. Que de chemin parcouru ! En 2015, l’heure est aux engins ultra-sophistiqués et autonomes permettant une productivité sans précédent, à l’emploi courant des Techniques de l’Information et de la Communication (TIC) de pointe, à l’utilisation d’énergies renouvelables et … à la solidarité !

On ne présente plus le Cluster Machinisme de Patrick Lezer. Basée à Nérac depuis 1983, l’association d’une vingtaine de membres prend part au développement économique du pôle d’excellence Agrinove en anticipant les besoins des filières agricoles. Échanges d’idées, projets collaboratifs et partenariats inter-clusters feront assurément parti des clefs de réussite de l’agriculture du futur. Dans cette même idée, Richard Finot a défendu les mérites des CUMA, ces Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole dans lesquelles les agriculteurs mutualisent leurs ressources afin d’acquérir du matériel. Selon lui, il est clair que l’intelligence collective favorise le terreau de l’innovation.

Erick LEBRUN, Responsable marketing et Communication de AIRINOV

« Si l’on anticipe pas dans un monde ouvert, on recule »En quelques mots, le Président du Conseil Régional d’Aquitaine a par la suite décrit la ligne de conduite à adopter par les producteurs. Pour Alain Rousset, l’innovation agricole, source de progrès et d’anticipation sur l’avenir, n’est pas un choix mais une nécessité absolue dans un monde ouvert et globalisé : « Toute situation figée entraîne des difficultés plus grandes encore. Nous ne pouvons pas ignorer les enjeux de l’exportation, les défis générés par le réchauffement climatique, et l’exigence accrue des consommateurs sur le plan sanitaire ou qualitatif en matière d’alimentation » a t-il déclaré.

Alain Rousset a rappelé par ailleurs les efforts entrepris en faveur de l’innovation par le Conseil Régional en collaboration avec la Chambre d’Agriculture et les organisations professionnelles, à commencer par l’établissement d’accompagnements auprès des exploitations nécessitantes, et par l’introduction d’une charte universitaire d’excellence sur le cycle des produits. Résolu à ouvrir de nouvelles perspectives de recherche technologique, celui-ci songe dores et déjà à l’ouverture d’un « site d’intelligence économique » sur le campus bordelais, chargé de soutenir les start-up agraires locales et de promouvoir de nouveaux modèles agricoles plus soucieux de l’environnement.

Si elle favorise la compétitivité, l’innovation ne doit pas pour autant se penser individuellement. C’est ce qu’a affirmé ce « vrai fan » de l’innovation en en appelant lui aussi à la solidarité et à l’entraide entre les acteurs agricoles aquitains, tout en vantant les mérites de l’économie circulaire. « Cet état d’esprit me remonte le moral » a conclu Alain Rousset.

Plus économe, plus autonome, plus efficace : le(s) visage(s) de l’agriculture de demainPour illustrer concrètement les progrès régionaux réalisés en terme d’innovation agricole, les organisateurs ont convié plusieurs constructeurs aquitains à venir exposer leurs inventions au public, toutes plus ingénieuses les unes que les autres.

Difficile de ne pas remarquer Erick Lebrun d’AIRINOV et son drone parmi les participants de ces États Généraux ! L’Agridrone est capable de distinguer et de cartographier différentes teintes de couleurs. Ainsi, en fonction des informations récoltées lors de son survol au dessus de parcelles exploitées, l’appareil est capable de fournir des préconisations spatialisées à l’agriculteur.

 

De son côté, Dominique Souslikoff a fait le choix de rester les pieds au sol en produisant un porte outil autonome, ainsi qu’un composteur automatisé de sarments viticoles, le Vignalex. A Bidart, l’école d’ingénieur ESTIA et la société Aquila Technologies ont uni leurs forces pour proposer la balise E-Pasto, un système de géolocalisation pour le bétail. En cas de sortie de zone de l’animal, une alerte est envoyée à son propriétaire. A terme, cette innovation autorisera peut-être les éleveurs à s’affranchir des clôtures. Enfin, Patrick Lezer et le constructeur RAZOl ont présenté aux participants l’Agrogéovisio, une bineuse intelligente équipée d’un GPS et de la technologie  »Visionic », autorisant un travail centimétrique.

Le meilleur de l’innovation agraire réuni sous le Hall 3 du SalonQuel meilleur endroit que les États Généraux pour récompenser les projets et réalisations innovantes de nos agriculteurs ?

Un jury professionnel a ainsi délivré trois prix d’une valeur respective de 5 000 euros, 10 000 euros et 15 000 euros aux gagnants du Concours National Agrinove « Innovations pour l’Agriculture ». C’est également lors de ce rendez-vous que la « Fondation pour une Agriculture Durable en Aquitaine » a récompensé ses lauréats qui, par leurs initiatives et leurs pratiques innovantes, ont concouru au développement d’une agriculture durable dans le cadre de l’appel à projet « Cap sur l’Agriculture Durable 2015 ». Enfin, les meilleurs projets tenus par les étudiants de Bordeaux Sciences Agro engagés dans un dispositif de formation d’ingénieur agricole par la voie de l’apprentissage, ont été plébiscités et exposés par la Fédération. Une manière de ne pas négliger ceux qui, demain, feront maturer les innovations d’aujourd’hui …

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