Des agriculteurs récompensés pour une agriculture durable


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 16/11/2018 PAR La rédaction

Cette année, la fondation a récompensé sept lauréats. 20 000 euros de dotations leur ont été attribués. La remise des prix s’est effectuée sur l’exploitation de Laurence Gauthier, éleveuse bio de brebis et de poules pondeuses à Nouaillé-Maupertuis dans la Vienne. L’agricultrice s’est installée il y a trois ans maintenant. « Je suis une citadine qui a chaussé les bottes » explique-t-elle. Sur son exploitation, 220 brebis et 200 poules pondeuses (nourries par un mélange de céréales qui poussent sur place). Les brebis vivent au maximum en extérieur (elles rentrent en décembre et ressortent en mars) dans « des paddocks » d’un hectare. « Selon la pousse des herbes, précise-t-elle. On essaie au maximum de préserver la prairie. » Elle a également monté son magasin pour établir un circuit court et une vente directe à la ferme. Laurence travaille également en collaboration avec une AMAP. Elle a commencé seule et désormais ils sont trois (dont son compagnon) sur l’exploitation avec un apprenti. A court terme, l’objectif est de mettre en place du maraîchage.

La fondation a été accueillie à l'exploitation de Laurence Gauthier. Elle possède 60 hectares, 220 brebis et 200 poules.

Sept lauréats honorés 

Au total, la fondation pour une agriculture durable en Nouvelle-Aquitaine a récompensé sept lauréats. Lors d’un moment d’échanges, tous ont présenté leur exploitation située sur l’ensemble de la région : 1 en Creuse, 1 en Deux-Sèvres, 2 en Dordogne, 1 dans les Landes, 1 en Lot-et-Garonne, 1 dans la Vienne.                   

Installé en Dordogne. François Bonetti, agriculteur biologique depuis 2003 est récompensé. Il cultive à la fois des céréales sur 50 hectares et s’occupe d’un troupeau de 60 brebis. Passionné, il essaie de remettre au goût du jour de vieilles variétés de blés. « Chacune a des goûts spécifiques » Il possède un projet : construire un moulin pour faire de la farine pour les boulangers d’Issigeac et peut-être même des pâtes fraîches. « On ne se rend pas forcément compte de la diversité des organismes vivants dans le sol. Parfois c’est compliqué de vivre avec… La nature décide. Mais on doit la valoriser au mieux. » Autres agriculteurs, récompensés mais absents pour la remise des prix, Carmen Bobon et Benoît Le Baube qui pratiquent sur leur ferme de Cagnolles (pays de Belvès, 24) une activité maraîchage et verger. Un terrain d’agro-écologie sur lequel ils communiquent puisque la ferme propose des formations à des techniques agricoles respectueuses de l’environnement.  

Une étable circulaire unique en France

En Creuse, c’est Emmanuelle Poirier qui est lauréate. Elle a fait construire pour ses vaches limousines un bâtiment unique en France. Une étable circulaire (round house) métallique de 980m2. Installée en 2016, elle possède 95 vaches limousines une dizaine de laitières et élève des veaux sous la mère. « Avec cet aménagement, les animaux se sentent mieux » explique Emmanuelle Poirier. Ce type de bâtiments est déjà utilisé en Angleterre, en Allemagne ou encore Nouvelle-Zélande. Cette structure coûte 200 000 euros. « C’est même moins cher qu’un bâtiment classique et franchement on s’y retrouve », poursuit l’agricultrice. Il a fallu deux jours et demi pour monter le bâtiment et trois semaines pour mettre en place les barrières. Dans un futur proche, elle aimerait mettre en place un récupérateur d’eau afin d’abreuver les vaches. 

Autre récompensé, le Lot-et-Garonnais, Fabrice Pauvert. Ce vigneron est installé dans l’AOC côtes-de-Duras. À son compte depuis dix ans, il possède une dizaine d’hectares de vigne. Il a mis en place une caisse de solidarité avec un outil : le prêt à taux zéro. Depuis trois ans, il a également organisé la construction (avec des collégiens des alentours), et la pose de nichoirs à chauves-souris « Je suis pour une viticulture raisonnée. Je suis en production conventionnelle et je désherbe pourtant mécaniquement. Je fais attention aux ruches présentes à côté des mes vignes et je suis favorable à l’implantation des chauves-souris qui consomment en moyenne 2 000 insectes par nuit. » Des choses simples qui s’inscrivent dans la caractère durable que doit avoir l’agriculture.  

Un matériel performant pour moins polluer 

Le Landais Jérôme Lesclaux possède une exploitation en Gaec avec sa femme à Saint-Paul-les-Dax, dans la couronne de Dax. Ils font à la fois de la polyculture et possèdent des vaches laitières nourries par des céréales produites sur l’exploitation, Un troupeau de 100 têtes dont 80 sont en production. 750 000 litres de lait sont produits chaque année. « Je suis également responsable de la CUMA locale ; on essaie d’acquérir du matériel performant et innovant. La CUMA nous offre un confort de travail, mais permet aussi d’utiliser un matériel à la pointe. » Comme un rouleau qui permet d’éliminer et détruit les végétaux avant les semis entre autres. 

En Deux-Sèvres, Jérôme Dairé  possède un domaine en grandes cultures à Germond Rouvres. A proximité d’un lotissement, il a dû s’adapter au voisinage. Supprimant l’épandage, limitant les odeurs en utilisant un enfouisseur de lisier. « Il faut faire avec nos voisins. » Pour l’instant en agriculture conventionnelle, il se convertit cette année au bio. Il élève également des porcs qui sont garantis sans antibiotique. « C’est également pour le bien être du porc » souligne l’agriculteur Deux-Sévrien. 

En examinant les idées de chacun de ces agriculteurs, il est clair qu’ils ont le souci de préserver l’environnement et essaient d’ancrer de nouvelles pratiques, techniques, et idées , chacun dans son domaine. Ils relèvent ainsi un challenge,  afin de préparer au mieux l’agriculture de demain tout en essayant de vivre de leur métier. Il y a donc un intérêt vers la nature et le respect de cette dernière pour réduire au maximum l’impact environnemental. D’autres thématiques apparaissent aussi , comme le bien-être des animaux. « Derrière chaque agriculteur il y a des métiers. Il y a des diversités. Mais il faut prendre en compte une forme de respect de l’environnement, la viabilité de chaque projet. Toutes les initiatives récompensées aujourd’hui vont dans ce sens. Il faut que les agriculteurs travaillent main dans la main pour améliorer cela. » conclut Francis Massé, président de la fondation pour une agriculture durable en Nouvelle-Aquitaine.

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