Rencontres à la ferme. Match gagné pour la FDSEA et les JA


Baptiste Nouet
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 24/09/2019 PAR Baptiste Nouet

« Vivons heureux, vivons caché. » Voilà une expression désormais bannie de l’esprit des agriculteurs. Aujourd’hui, l’heure est à l’échange. Ces dernières années, boostés par le développement des circuits courts et de la vente directe, ils sont de plus en plus nombreux à inviter le consommateur à se rendre sur l’exploitation pour faire découvrir leurs univers. Orchestrées par la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques et les JA64, les Rencontres à la ferme s’inscrivent résolument dans cet esprit.
Comme le rappelait Maryse Hounieu, vice-présidente de la fédération, en amont de la manifestation,
« dans l’air de l’agribashing (N.D.L.R. terme selon lequel les agriculteurs feront l’objet d’un dénigrement dans l’espace public) il est devenu encore plus nécessaire de s’ouvrir au grand public. Donner la possibilité aux néoruraux de venir et de se faire leurs propres idées. L’occasion aussi de parler de nos productions locales, des filières courtes comme des filières classiques. » Ainsi se sont déroulées ce 21 septembre sur sept fermes du département ces journées animées « sans langues de bois et en toute transparence », confiait l’un des responsables syndicaux.

« Les consommateurs veulent savoir »

Ce samedi matin, du côté de Boueil-Bouilho-Lasque, petite commune du canton d’Arzacq-Arraziguet, Bernadette et Alain Cassagnau arboraient un large sourire. « On est vraiment content de voir tout ce monde ici », soulignait cette première, d’une voix enjouée, l’œil tourné vers la grosse cinquantaine de personnes à s’être déplacée. Sur l’EARL Gauze, le couple Cassagnau élève 45 mères de Blondes d’Aquitaine et produit des veaux sous la mère. Chaque année, environ 35 veaux partent de leur exploitation. Maïs, soja, colza, tournesol et maïs pop-corn composent l’atelier végétal de l’exploitation. Ils cultivent aussi du haricot maïs et des légumes de saison qu’ils écoulent « pour une grande partie » directement aux clients. « Je fais deux marchés par semaine et toute la semaine le point de vente sur la ferme est ouvert », souligne Bernadette.

Depuis 2014 et le lancement de « Les Délices de Nanou », Bernadette transforme une partie de sa production dans un laboratoire agroalimentaire situé à Garlin. Ainsi, à partir du veau et des légumes cultivés sur la ferme, la quinquagénaire valorise ses produits en élaborant des plats cuisinés. « J’ai commencé avec deux produits. Et depuis, j’en propose 24.  »

Toujours en quête de nouvelles idées, Bernadette voit d’innombrables intérêts dans sa démarche. « Si cela demande beaucoup de travail et du temps, on est récompensé par le contact avec les clients que l’on fidélise. De plus en plus de consommateurs veulent savoir ce qu’ils mangent. Alors notre rôle est d’expliquer simplement comment on travaille, comment on fait telle ou telle chose. Et c’est ça qu’ils apprécient », souligne-t-elle. Le volet financier est aussi un facteur non négligeable. « Aujourd’hui, c’est la partie transformation et vente directe qui renfloue malheureusement la trésorerie de l’exploitation, confie-t-elle. Mais nos activités restent toutes très complémentaires. »

À ce sujet, durant toute la matinée, les visiteurs n’ont pas été avares en question. « On voit qu’ils sont inquiets sur certains sujets. On est là pour donner notre explication, souligne Alain. À partir de notre réponse, ils se font alors leurs idées. » Ici, comme sur les six autres lieux, les Rencontres à la ferme ont été le théâtre d’échanges riches et constructifs. « C’est aujourd’hui c’est aussi ça notre rôle. S’ouvrir et dialoguer », conclut -elle.

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