Retour en terres landaises pour le concours national Bazadais !


Julien Privat
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/09/2020 PAR Solène Méric et Julien Privat

Le concours national de la race Bazadaise a lieu tous les deux ans. «  C’est un temps de rencontre important pour nous, éleveurs. Bien sûr on espère avoir un prix, mais c’est surtout un moyen de se retrouver et d’échanger. Et puis ça maintient aussi une certaine dynamique. Malgré le contexte, on a voulu organiser le concours ; parce que si on avait attendu un an de plus ça aurait porté tord à la race. » Et, que tout le monde se rassure, « les conditions de sécurité sanitaire seront assurées » ajoute celui qui a régulièrement la préfecture à ce sujet au bout du fil…

 » 400 animaux dans le département, contre 250 il y a 10 ans « 
Une race Bazadaise qui est pour le moins dynamique au sein de l’élevage bovin national, puisque « dans un contexte de diminution des effectifs allaitants (autrement dit les races à viande) le nombre de Bazadaises, lui, augmente », précise, content, le Président de la Race. Bien qu’elle reste la plus petite race en France, le troupeau national compte 10 000 vaches contre 5 000 il y a 10 ans…
Une dynamique dont l’élevage landais, qui appartient au berceau de la race, est un des moteurs. « Nous avons environ 400 animaux dans le département, contre 250 il y a 10 ans ». Bref, un bel élan porté par de nombreux jeunes éleveurs que Joël Sillac tient à préserver. La raison aussi d’une certaine fierté à organiser le concours national dans les Landes où il n’était pas revenu depuis 2006.

D’autant que ce concours, c’est également « et surtout », appuie-t-il, l’occasion de venir à la rencontre du grand public. Alors que le confinement a été l’occasion inattendu d’un rapprochement entre consommateurs et agriculteurs, ces deux jours de concours, au bord de la plage, c’est « un moyen de ne pas se faire oublier », reconnaît l’éleveur. D’autant que la Bazadaise a une bonne image auprès des consommateurs. « Elle s’engraisse bien, elle met bien son persillé, reste juteuse… Ça plaît aux consommateurs et aux bouchers ».

 » Défendre une race, c’est contribuer à son développement « 
Avec sa rusticité et sa capacité à s’adapter à tous les environnements, même rudes, la qualité de sa viande est bien une des raisons du développement actuel de la race auprès des jeunes éleveurs, estime Joël Sillac. Sans oublier « un prix carcasse départ de ferme satisfaisant » pour les éleveurs, qui apprécient aussi la docilité de ces jolies vaches, pour peu que la main de l’éleveur le soit aussi. Aux champs, quand Joël les siffle, ses « fifilles » ne se font pas trop prier pour le rejoindre… Lui, s’il est amoureux des Bazadaises, et au-delà des races à faibles effectifs, c’est aussi parce qu’en tant que races rustiques, « elles ont une histoire, elles sont le marqueur d’un territoire ». Mais attention loin de lui l’idée de faire de la Bazadaise « une race de carte postale », bien au contraire. Pour l’éleveur landais, « défendre une race, c’est contribuer à son développement », et le concours y participe.

Joël Sillac, éleveur de Bazadaises à Perquie dans les Landes et Président d'Excellence Bazadaise, au prés avec l'une de ses vaches

Car si la Bazadaise a semble-t-il tout pour plaire, le concours, c’est encore l’occasion de chercher à améliorer la qualité des animaux. « Une culotte charnue et du développement musculaire pour la viande, mais aussi un très bon bassin pour faciliter le vêlage… », voilà quelques uns des critères clefs attendus par les juges du concours. Avec bien entendu, le respect des standards de la robe grise et des muqueuses (bout du museau et contour des yeux) claires. Mais pour autant, « il s’agit d’avoir une originalité, mais pas de se marginaliser, une Bazadaise doit rester une Bazadaise… »

Une centaine d’animaux en concours, et de la convivialité
A Vieux-Boucau, vendredi et samedi, c’est une centaine d’animaux qui défileront représentant une vingtaine d’éleveurs. « Pour la plupart ils viennent du grand Sud-Ouest, mais aussi de plus loin pour quelques autres : la Lorraine, l’île d’Oléron… ». Des éleveurs qui garderont l’oeil ouvert pour repérer les meilleures bêtes et observer l’évolution de certains jeunes issus de taureaux primés… Car « les concours, rappelle Joël Sillac, c’est aussi l’occasion de voir comment les autres travaillent… et de faire des achats ».

Concrètement la journée du vendredi donnera lieu au concours par section (autrement dit par âge), quand le samedi verra attribuer les prix spéciaux, comme les prix des familles ou les Championnats au sein des catégories jeunes et adultes, qui autrement dit, désignent « les meilleurs des meilleurs animaux ».
Si tout cela est bien sûr très sérieux, ce moment de retrouvailles entre éleveurs et grand public se veut aussi très convivial. Et le programme de ces 2 jours en est l’illustration gourmande. Le vendredi midi et soir, deux repas sont proposés aux éleveurs et au public de passage à base, pour l’un, de veau de race Bazadaise, et pour l’autre, de bœuf de race Bazadaise (origine Landes dans les 2 cas), le tout, en soirée, animé par la banda de Samadet et le conteur gascon Lou Jan de Buros.

Un témoin des traditions locales
Quant au samedi matin le Concours départemental de l’élevage se tiendra en parallèle du concours national Bazadais. Un concours landais co-organisé par la Chambre d’agriculture des Landes et la Fédération des Comices qui rassemble en moyenne 300 animaux. Côté bovins, il y aura outre les Bazadaises, des Blondes d’Aquitaine, des Limousines, et les laitières Prim Holstein, mais aussi des Poneys Landais et des Chevaux Lourds.
Quelques chèvres et moutons notamment viendront eux aussi donner un peu de voix à ce comice, témoin des traditions locales mais toujours renommé dans les départements voisins. Une grande et belle fête fermière complétée là encore, par un repas préparé par les producteurs de Bienvenue à la Ferme. Au menu : assiette landaise, tournedos de canard –  piperade, fromage, tourtière. De quoi se régaler les yeux et les papilles !

Programme : https://landes.chambre-agriculture.fr/

Découvrez l’exploitation de Joël Sillac en vidéo

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