Safer : Le portage foncier dans la Vienne pour faciliter l’installation


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 18/11/2019 PAR Julien PRIVAT

Bureaux de la Safer (société d’aménagement foncier et d’établissement rural) Nouvelle-Aquitaine, service départemental de la Vienne à Poitiers, rencontre avec Véronique Lenaers, conseillère foncière. L’occasion d’une explication sur le portage foncier qui se développe de plus en plus dans le département. Depuis 2015, huit dossiers ont été instruits concernant six exploitations. « Le portage foncier, ce sont des terres que les Safer gardent en stock et revendent plus tard aux jeunes installés », explique Véronique Lenaers. Il s’agit donc d’un fermage établi sur une terre acquise par la Safer. Il dure au minimum cinq ans et est renouvelable cinq années de plus, si besoin. A la fin de ce bail, l’agriculteur rachète les terres au prix d’achat par les Safer avec les frais d’emprunts et les taxes foncières, mais les sommes versées lors du fermage sont déduites. « Ce dispositif permet aux agriculteurs de vivre sereinement les premières années d’installation. Ils évitent d’emprunter à un taux maximum. S’ils rencontrent un problème, ils ne sont pas coincés, s’ils doivent investir. Le portage foncier permet de garder une certaine souplesse », résume la conseillère foncière.

Véronique Lenaers est conseillère foncier au service départemental de la Vienne des Safer Nouvelle-Aquitaine. Son secteur le Sud-Est de la Vienne.

S’installer sans se charger d’emprunts

Véronique Lenaers s’est chargée du dossier de Romain Dauchier. En 2016, l’agriculteur souhaite s’installer hors cadre familial en rejoignant l’exploitation de Thomas Betton à Pindray au Sud-Est de la Vienne. Il succède à un associé parti à la retraite. Une installation qui se traduit par une extension des terres. Les deux agriculteurs ont trouvé 40 hectares juste en face de leurs terres. Ces terres vont servir pour de l’élevage. « C’est souvent compliqué au départ pour se lancer. Nous ne détenons pas de matériel et il a fallu investir aussi dans deux cheptels génétiques », confie Romain Daucher. Car Romain et Thomas sont polyvalents, ils possèdent des élevages bovins (40 limousines) et ovins (700 moutons charolais). Chacun a son rôle prédéfini, Thomas les bovins, et Romain les ovins. « De plus, je peux rembourser les parts sociales, sans avoir de frais en plus. Je ne me surcharge pas. Cela permet de mettre la machine en route sans se charger d’emprunts. Avec le portage foncier, les jeunes sont motivés pour s’installer. » Les conditions de fermage ont été définies avec la Safer de la Vienne. Chaque 29 septembre, à la Saint-Michel, comme il est coutume de le faire, il paye son fermage. 100 euros l’hectare. Sur 10 ans, une somme de 16 000 euros qui sera déduite du prix de vente. Hormis la facilité à l’installation, Romain Dauchier y voit un avantage. « Nous ne savons pas comment va se comporter le marché foncier. Il y a déjà eu des flambées des prix. Là, si les terres augmentent, il n’y aura aucune répercussion, puisque la Safer les revendent au prix d’achat ». Un système qui bloque les prix sur une durée conséquente, ce qui n’est pas négligeable pour les nouveaux installés. Romain Dauchier va racheter ses terres en 2026. De quoi laisser du temps à l’installation et cela permet d’avoir une situation économique plus viable au moment de l’installation et d’éviter de crouler sous les créances.

Le portage foncier a permis à Romain Daucher de s'installer sans crouler sous les emprunts. Il a pu acquérir un cheptel de 700 moutons charolais. Son associé s'occupe de 40 vaches limousines. Ils développent également les grandes cultures

L’exploitation va encore s’agrandir à Pindray. Depuis 2016, le GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun) du Petit Poirat de Romain Dauchier et de Thomas Betton fait 220 hectares pour 40 bovins et 700 ovins. Les deux associés veulent développer les grandes cultures. C’est pour cette raison que le petit frère de Romain, Axel Dauchier, 28 ans, va les rejoindre. Il devrait également faire appel à du portage foncier pour pouvoir s’installer. Le projet : porter l’exploitation à 340 hectares. « Il faut au moins ça à trois pour vivre », sourit Romain Dauchier, malgré la fatigue, puisque ses brebis sont en pleine période d’agnelage.

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