Crise aviaire: Les Pyrénées-Atlantiques se soucient des éleveurs et du Kriaxera


Coopérative Euralis
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/01/2021 PAR Solène MÉRIC

Pour le très court terme, Jean-Jacques Lasserre annonce d’abord un accès « très simplifié au Revenu de Solidarité Active pour répondre au désarroi des éleveurs le plus rapidement possible ». A cela, Charles Pélanne, Vice président délégué au développement et à l’attractivité du territoire, précise que sera également mis en place un renforcement des actions en termes de prévention :« Nous mettons en place une action d’urgence en mobilisant les assistantes sociales et les psychologue des Services Départementaux des Solidarités et de l’Insertion sur les territoires concernés ».
Autre action visant à l’immédiateté, le renforcement du dispositif « Ensemble pour la relance des agriculteurs en difficulté » , en partenariat avec la Chambre d’agriculture et la MSA, afin « d’avoir une écoute la plus rapide possible » des exploitants pour imaginer, là aussi le plus rapidement possible, des solutions de relance au niveau de chaque exploitation touchée par l’épizootie et qui solliciterait ce dispositif.

500 000 € en mesures économiques d’urgence
Au-delà de la prise en charge solidaire immédiate, un second type d’intervention est projeté par le Département à travers une série des mesures d’urgences à caractère économiques. C’et sur ces aspects là que viendra se décliner l’enveloppe des 500 000 € avec à la fois des aides sanitaire (prise en charge d’analyses) et des aides à la trésorerie, mais aussi la participation à la prise en charge de l’activité partielle si un dispositif spécifique devait être mis en place par l’Etat et abondé par la Région. Enfin, le Département pourrait également accompagné des acteurs dans leur démarche visant à intégrer leurs exploitations au fonds de solidarité mis en place pour la Covid 19, sous réserve que cette « extension » du public ciblé soit validé par l’Etat. Un ensemble d’aides ouvertes pour 7 mois, à compter du 1er janvier 2021, et dont l’enveloppe des 500 000 pourra si besoin évolué, précise Philippe Echeverria, conseiller départemental délégué à l’agriculture.

Enfin, dans un troisième temps, le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, à l’image de son voisin landais, compte bien « prendre part aux réflexions sur cette filière, qui doit rester une filière de qualité, et sur la protection de la race locale(le canard Kriaxera, ndlr) », affirme le président du Département, le tout insiste-t-il « dans une démarche partenariale ».
Parmi les sujets « sensibles, voire passionnels » que la collectivité souhaite ouvrir au débat, Jean-Jacques Lasserre en appelle dans un premier temps à prendre la mesure des succès et des échecs du Pacte de 2017, et de sa mise en œuvre. Une évaluation d’autant plus nécessaire que ce dernier avait justement pour objet d’éviter une nouvelle crise aviaire d’ampleur après celles de 2016 et 2017. Autres sujets qui devront être évoqués et regardés attentivement delon le président du Département : les déplacements et les transports d’animaux, la biosécurité, les tailles et les densités des exploitations, la claustration et ses éventuelles dérogations, ou encore la vaccination.

Canard Kriaxera : isoler plutôt qu’abattre
Autant de thèmes que la plupart des professionnels, politiques et collectivités s’accordent également à remettre au cœur des discussions. Mais le Département se distingue sur un autre sujet bien précis : la préservation des races locales, et plus particulièrement du canard Kriaxera, dont l’unique couvoir qui sert les éleveurs de cette race se trouve à Bidache. Un couvoir touché par le virus H5N8, mais sans mortalité, ni même, pour l’heure, de signes cliniques de la maladie.
Face à l’abattage que réclamerait la procédure de droit commun au regard de l’épizootie, le Département en concordance avec la Chambre d’agriculture, les syndicats agricoles demande à l’Etat de ne pas procéder à l’abattage du bâtiment qui abrite les reproducteurs. Ils proposent à l’inverse « l’isolement des géniteurs sur site ou sur un autre lieu ». Face à une race qui pourrait être plus résistante au virus, « prendre le risque d’une conservation sur site, permettrait aussi de constater ce qu’il en est vraiment et de tirer les conclusions qui s’imposent. C’est un risque à prendre pour conserver ce patrimoine génétique local », synthétise le président Lasserre.
La proposition a été faite vendredi dernier à l’Etat, sa réponse reste pour l’heure toujours attendue.

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