Aérocampus, ou la « stratégie du ruisseau »


Aérocampus
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 07/06/2019 PAR Romain Béteille

2018 « dans les clous »

Malgré une petite baisse des subventions (-3,4% à 2,56 millions d’euros contre 2,65 en 2017) et une baisse plus conséquente du volet international de -29,5%, justifiée par le « repli attendu du marché Quatari », le bilan « produit de fonctionnement » est en augmentation quasiment partout pour 2018 : la formation continue (+19,5%), le campus entreprise (+24,1%) le volet « études/conseils/développement » (+88,9%, sensiblement dopé par le projet TARMAQ) ou encore les espaces locatifs (+57,2%) affichent tous une hausse. Au final, la baisse est donc limitée (-8,3%). Les charges, elles, diminuent un peu moins (-1,9%). Le tout permet à Aérocampus d’avoir un résultat d’exercice de 304 295 euros en 2018 (contre 326 936 en 2017 et 269 767 en 2016), une trésorerie en baisse (de 1,03 millions d’euros à 783 837 euros) mais un fonds de roulement en hausse (de 898 305 euros à 936 625 euros). 

En dehors des chiffres, l’année d’Aérocampus a été notablement marquée par plusieurs points : une hausse des effectifs dans les formations initiales (279 à la rentrée 2018 contre 254 en 2017), la mise en place d’un « label aéronautique » avec plusieurs lycées de la région (Thivers, Bergerac, Marmande, Mérignac, Saint-Médard-en-Jalles et Camblanes), la poursuite du partenariat avec Sabena Technics (création de deux classes de mention complémentaire (36 élèves) et le doublement des effectifs pour la promotion Bac Pro 1 an) notamment dans la formation continue (formation « câbleur » à Saint-Médard depuis le 8 octobre 2018, ajusteur/monteur depuis le 5 novembre et « aménagement intérieur cabine » depuis le 3 décembre sur le site de Latresne). À noter aussi la belle performance de la première promotion Skola Aéro (dont nous vous avions parlé juste ici). Au niveau international, on note notamment une « poursuite de collaboration » avec le Maroc (GIMAS) dans les formations ou trois groupes de 11 mécaniciens tunisiens formés pour le compte de Tunisair Technics.

La hausse du volet « campus entreprise », elle, est justifiée par l’accueil de nombreux séminaires sur site -qu’il s’agisse d’écoles (Kedge, Erasmus, Université de Bordeaux), d’institutions (CCI, Ministère de la Défense, Marine Nationale), de banques ou de grandes sociétés (Orange, Engie, GRDF, Total…) – mais aussi de formations non techniques (pour Thalès, Aeroschool ou encore Dronelis pour la partie drones). Ainsi, le chiffre d’affaire a bondi de 20% entre 2017 et 2018 sur ce seul secteur et le « panier moyen » a sensiblement augmenté par rapport à l’an passé (3221 euros contre 2900 euros en 2017, chiffre seulement battu par 2015 avec 3300 euros).
Le pôle d’animation pédagogique Aérocampus Junior, de son côté, a permis d’accueillir près de 700 jeunes en 2018 pour des journées découverte ou des séjours pendant les vacances scolaires. L’opération l’Avion des Métiers, dont l’objectif est de sensibiliser les publics éloignés de l’aéronautique « dans une optique de pré-orientation », est en ce moment présent sur la Foire de Bordeaux jusqu’au 10 juin sur un espace de 450 mètres carrés. 

Du ruisseau au fleuve

L’Assemblée générale est aussi, traditionnellement, l’occasion de donner quelques perspectives d’évolution pour l’année 2019. Malgré une baisse du volet « international » qui se poursuit (-533 000 euros) et une diminution de la subvention régionale (-29 041 euros), le total des recettes est en hausse. « On a quasiment un million d’euros de budget supplémentaire qui est lié au développement de tous les pôles et au projet TARMAQ qui fait qu’Aérocampus va quasiment frôler les dix millions cette année », a ainsi souligné Jérôme Verschave, directeur général de la structure. Les dépenses, elles aussi, sont en hausse (de 1,39 millions d’euros). En termes de projets à venir, la fin de la formation tunisienne et du contrat Quatar ne freine pas le reste : deux universités indiennes ont pris contact pour la formation de plusieurs groupes en France. Le nombre d’apprentis est en augmentation (de 114 en 2017 à 153 en 2019, avec la création d’une nouvelle classe). La formation continue, de manière globale, est plutôt en forme, comme l’explique Jérôme Verschave. « On a deux grands groupes, Dassault et Sabena, qui nous font confiance pour la formation continue de leurs salariés. On vient de signer avec Dassault la formation de 750 salariés du groupe en formation « ajusteur » dans les trois ans à venir. Ça nous donne une bouffée d’air puisqu’on va quasiment doubler le chiffre d’affaires de ce volet d’activité ». 

Au delà de nos frontières, une nouvelle stratégie s’est mise en place pour faire face à la fin du contrat Quatar. « Ce contrat qui avait l’avantage de nous aider à nous structurer et d’avoir la confiance du groupe Dassault. L’inconvénient, c’est qu’il représentait quasiment la totalité de notre chiffre d’affaires au niveau international. On est en train de remonter la pente. Avec la baisse de ces contrats, on dresse une multitude de projets qui nous ramène quasiment au niveau de l’année dernière. On mise sur les petits ruisseaux plutôt que sur le fleuve ». Ainsi, Airbus a audité Aérocampus pour la formation de 13 thaïlandais, l’accueil de stagiaires en juillet, octobre et novembre. En Inde, une future « AeroSkills Academy » à Hyderabad, sur le modèle d’Aérocampus Aquitaine et d’une nouvelle école d’entraiment au vol à Nagpur, proche des futures usines du groupe Dassault. Pour 2019, Aérocampus Junior se développe : accueil de plus de groupes, développement d’un partenariat avec Cap Sciences et Magic Makers (codage de drones) et multiplier le maillage territorial (via un financement départemental doublé).

Le projet Tarmaq, situé à Mérignac, entre dans sa deuxième phase visant à valider le financement, constituer l’équipe, confirmer le volet foncier et étudier la programmation. Du côté des travaux, le chantier d’un nouveau pôle avionique va débuter fin 2019 pour une livraison à la rentrée 2020. Pour ce qui est de la communication enfin, les évènements et salons s’enchaînent : après Aéro India à Bengalore en février, le salon FAMEX à Mexico en avril et la Foire de Bordeaux, Aérocampus compte être présent au Bourget du 17 au 23 juin, au Meeting de l’Air de Cazaux les 28 et 29 juin ou encore à un Salon des Formations à Blagnac. Surtout, Aérocampus reprend la main sur l’organisation et la structuration de l’édition 2020 de l’ADS Show en y rajoutant une journée dédiée aux métiers (un programme sera dévoilé au Bourget). L’évènement se déroulera les 24, 25 et 26 septembre 2020. 

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