Pyrénées-Atlantiques : « En 2020, les chiffres du surendettement n’ont jamais été aussi bas »


Aqui.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 10/02/2021 PAR Solène MÉRIC

Dans les Pyrénées-Atlantiques, 1001 dossiers ont été déposés auprès de la Banque de France à Bayonne et à Pau. Là où la situation sanitaire et économique de 2020 aurait pu faire croire à une augmentation du surendettement , il n’en est rien. « Les chiffres n’ont jamais été aussi bas », confie le Préfet Eric Spitz. C’est en effet une baisse de 25% des dossiers qui est constatée dans le département. Et cette tendance n’est pas propre aux Pyrénées-Atlantiques, le repli de l’activité est de 24 % au niveau national. Pourtant selon l’aveu du directeur départemental de la Banque de France, « on s’attendait à un afflux de dossiers, il n’a pas eu lieu ».

Pas d’explosion du surendettement attendue
Selon les deux hommes, deux facteurs expliquent ce fait. D’une part, les mesures mises en œuvre par l’Etat. « Les dispositifs qui ont été mis en oeuvre comme le chômage partiel ont eu
un effet de stabilisateurs économiques et ont permis de passer le cap 2020 », analyse avec satisfaction le Préfet. L’autre phénomène expliquant la baisse du nombre de dossiers : le confinement. « Lors du premier confinement, il y a eu une véritable chute de dépôts de dossiers, environ 70% de baisse par rapport à la même période en 2019. Les gens ont cru que nos services étaient fermés, ce qui n’était pas le cas. Avec le rattrapage qui s’est enclenché sur les mois suivant, surtout à partir de juillet, on arrive à une baisse d’activité finale de -25% », détaille Frédéric Cabarrou.

Un report d’activité qui devrait se traduire sur 2021. « Dans le département, on prévoit un niveau d’activité de +10% lié à ce rattrapage. Au niveau national la Banque de France table sur +7%. ». Au-delà de ce phénomène de rattrapage, l’heure est plutôt à l’optimisme, et l’explosion du surendettement des particuliers n’est pas plus attendu en 2021. Le préfet Eric Spitz cite dans ce sens, quelques signes plutôt positifs : l’augmentation du taux d’épargne des français au cours de l’année 2020 (90 milliards d’euros placés en épargne) et une baisse des crédits à la consommation supérieure à 20%. Au-delà du plan de relance et des 100 milliards d’euros injectés dans l’économie française, le Préfet rappelle aussi les prévisions de croissance à la hausse de l’INSEE, estimées à + 6% en 2021. « Il n’est pas interdit d’être optimiste. On peut penser qu’à la fin de l’année 2021, on aura retrouver un niveau d’avant-crise, » synthétise-t-il. En d’autres termes, pas de raison apparente que le surendettement explose.
Une analyse que partage le directeur départemental de la Banque de France, qui n’envisage pas non plus une recrudescence des dossiers en 2021, « sans pour autant prétendre être devin pour les années qui suivront », nuance-t-il.

Environ 18 M€ de dettes effacées
A l’échelle de la région Nouvelle-Aquitaine, le département des Pyrénées-Atlantiques, avec 173 dossiers pour 100 000 habitants, demeurent le département recensant le moins de situations de surendettement. La moyenne régionale est en effet de 208 dossiers pour 100 000 habitants, contre 203 dossiers pour 100 000 habitants au niveau national. Un endettement qui représente au global 45 M€ dont environ 18 M€ seront effacées au regard de la situations des ménages endettés, certains ne dégagent aucune capacité de remboursement. Cette situation de « faillite personnelle », 45% des ménages basques et béarnais qui déposent un dossier à la Banque de France la connaisse. Pour les 58,6% des dossiers qui présentent une solvabilité totale ou partielle, la commission de surendettement de la Banque de France 64 décide généralement un réaménagement des dettes, à savoir, un étalement ou un effacement partiel.

Si le temps des nombreux surendettements liés aux crédits revolving et autres dispositifs de crédits agressifs est désormais terminé grâce à la loi Hamon de 2014, qui prévient et encadre strictement ce genre de pratiques, l’endettement principal dans le département reste les crédits (classiques) à la consommation (42% de l’endettement contre 37% en France), suivis de l’endettement immobilier (37,9%) et les arriérés de charges courantes qui représentent près de 12% de l’endettement total soit 5,2 M€.

Des profils spécifiques aux Pyrénées-Atlantiques
Quant aux personnes en situation de surendettement dans le département, elles sont souvent des personnes vivant seules pour 55% d’entre elles (contre 55% au niveau national) mais sans personne à charge pour 64% d’entre elles, ce qui est, élement notable, 5 points de plus que la moyenne nationale. Autre élément particulier, là où le département est pourtant un des moins touchés par le chomage, 29% des personnes surendettées dans le 64 sont au chomage, ce qui est plus que le niveau national à 26%. En outre 20% des débiteurs ou co-débiteurs sont sans profession, en congé maladie ou invalides.
De manière « classique », les femmes sont plus exposées que les hommes au risque de surendettement (54%) et, bien que les 35-54 ans représentent 46% des dossiers départementaux, le directeur de la Banque de France attire l’attention sur le fait que « le département comprend une part de personnes surendettées âgées de plus de 55 ans, plus importante qu’au niveau national : 36,5% contre 31% » Enfin, au regard des revenus, près de 6 ménages sur 10 disposent de ressources inférieures à 1179 € par mois, là où le seuil de pauvreté monétaire est « fixé » à 1063€ par mois.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles