A Agen, immersion dans le marché aux bestiaux « Rester dans l’élevage est une véritable vocation ! »


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/11/2013 PAR Sybille Rousseau

Laurent Gary a 40 ans. Il est éleveur de bovins à Montcuq, dans le Lot et il ne manquerait pour rien au monde le marché aux bestiaux d’Agen du mercredi. « Je vends toutes les semaines 90% de mes bêtes. » Et pour les 10% qui lui restent sur les bras, « je les stocke, les engraisse et les ramène la fois d’après ». Malgré son sourire et son air jovial, Laurent est inquiet. « Le métier est très difficile aujourd’hui. Les charges sont de plus en plus élevées, alors que le prix de nos bêtes baisse. » Le rythme est aussi éreintant. « Ce matin, je me suis levé à minuit et, ce soir, je cesserai certainement de travailler vers 21h. C’est épuisant ! » Laurent a l’impression de travailler à perte. « Je touche péniblement l’équivalent d’un RSA. » Denis Conus, le préfet de Lot-et-Garonne, en visite au marché des bestiaux, le 20 novembre au matin, ne peut que constater cette situation. « C’est véritablement un métier passion, car les obstacles ne manquent pas pour tous ces éleveurs ! Entre la hausse du prix des céréales, de l’énergie, des intrants et la stabilité voire la baisse des prix du bétail, les éleveurs doivent s’accrocher, se battre et y croire pour continuer ! »
Le marché aux bestiaux : un lieu d’échanges en tout genre…Ce marché aux bestiaux est une activité commerciale très significative. En un seul et même lieu s’opère une véritable internationalisation du produit. Les broutards sont principalement voués à l’export vers l’Italie, l’Espagne et le Maghreb. « Ce marché est aussi un lieu d’échanges, précise le préfet. Un lieu où se forme le prix car l’offre rencontre la demande. » Depuis 25 ans qu’il arpente les allées des marchés aux bestiaux de France, Denis Conus a été frappé, ici, par cette dimension internationale mais aussi par la complexité des normes sanitaires. « Ces normes demandent beaucoup d’efforts au marché, donc à la ville d’Agen qui s’en occupe, ainsi qu’aux éleveurs. Mais elles sont un gage de traçabilité donc de qualité et de sécurité pour le consommateur », conclut-il.
Santé économique du marchéMême si aujourd’hui le marché aux bestiaux d’Agen semble avoir trouvé son rythme de croisière, l’élevage connaît un certain déclin. « Le contexte est difficile pour les broutards d’export, explique Joël Labat, régisseur du marché  pour le compte de la mairie, car nos clients que sont l’Espagne et l’Italie ne sont pas en très bonne santé économique. Pareil pour la viande de qualité intermédiaire qui connaît un sérieux repli depuis quelques mois. » Malgré le contexte économique mondiale et les conditions de travail éreintantes, les éleveurs, comme Laurent Gary, passionnés par leur métier veulent encore y croire.

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