Agriculture innovante : les bons mots pour le dire


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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 25/06/2014 PAR Solène MÉRIC

Agroécologie : ce concept est apparu dés les années 30 et a connu une inflation des travaux scientifiques dans les années 80. Sa définition a ainsi évolué au fil des ans, vers une approche transdisciplinaire. L’agroécologie privilégie les approches systémiques et est basée sur 2 principes fondateurs : accroître la biodiversité fonctionnelle et renforcer les régulations biologiques. Les systèmes agroécologiques sont caractérisés par la recherche de diversification, d’autonomie et de complémentarité entre productions. Ils bénéficient ainsi d’une meilleure durabilité et se montrent plus résistants aux aléas.

Agroforesterie : née de la nécessité de résoudre les questions d’érosion, l’agroforesterie joue sur les couverts permanents pour réduire le travail du sol. Dans sa définition large, l’agroforesterie associe sur un même espace des arbres et des cultures. Des arbres qui peuvent être de diverses formes : isolés, en petit groupe ou linéaires, situés en bord de champ ou au sein même de la parcelle cultivée. Des arbres qui produisent (bois, fruits, fourrage, etc.) en complément de la culture agricole et qui protègent (brise-vent, ombrage, qualité de l’eau, zone refuge pour auxiliaires, etc.).

Agriculture de précision : vise une gestion modulée des intrants (semences, eau d’irrigation, engrais, fongicides, herbicides, insecticides…) afin d’adapter aux caractéristiques hétérogènes d’une parcelle l’ensemble des travaux agricoles : travail du sol, semis, apports d’engrais, protection des cultures, irrigation… L’agriculture de précision s’appuie sur l’association de nouvelles technologies telles que la localisation géographique par satellite (GPS) et la micro-informatique.

Autonomie alimentaire : mesure le degré d’indépendance d’une exploitation ou d’un territoire vis-à-vis de l’extérieur pour l’alimentation de son bétail. Elle peut être de plusieurs ordres : autonomie alimentaire globale, autonomie fourragère ou encore autonomie en concentrés, dont les concentrés protéiques.

Biodiversité : la biodiversité se compose de 3 composants structurels principaux, les diversités génétiques, spécifiques et écosystémiques et d’un composant fonctionnel capital, les interactions au sein des 3 premiers composants et entre composants. L’état de santé de la biodiversité peut être évalué en considérant l’abondance – nombre total d’individus – et la diversité – nombre d’espèces ou de groupes d’espèces distincts. On peut aussi utiliser les traits écologiques (caractéristiques) des espèces présentes pour mesurer le bon état de la biodiversité.

Les haies réservoir de biodiversité, parfois fonctionnelle si elle est bien étudiée... (crédits: Conservatoire végétal régional d'Aquitaine)

Biodiversité fonctionnelle : même si en écologie, toutes les espèces ont leur place dans l’écosystème et y trouvent une fonction et une utilité, une distinction est généralement faite, notamment dans les agrosystèmes, entre organismes dits «nuisibles» (ravageurs, pathogènes, adventices) et ceux considérés comme utiles car pourvoyeurs de services écologiques (pollinisateurs, ennemis naturels de ravageurs, décomposeurs). Ils constituent la biodiversité fonctionnelle.

Biomasse : ensemble de la matière organique d’origine végétale ou animale. Les principales valorisations énergétiques de la biomasse sont : les biocarburants pour le transport (produits essentiellement à partir de céréales, de sucre, d’oléagineux et d’huiles usagées) ; le chauffage domestique (alimenté au bois) ; et la combustion de bois et de déchets dans des centrales produisant de l’électricité, de la chaleur ou les deux.

DEPHY Ecophyto : Ecophyto est un plan piloté par le Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, découlant d’une initiative lancée en 2008 à la suite du Grenelle Environnement. Il vise à réduire progressivement l’utilisation des produits phytosanitaires (communément appelés pesticides) en France tout en maintenant une agriculture économiquement performante. Action majeure du plan Ecophyto, le réseau des fermes DEPHY vise à expérimenter des techniques économes en produits phytopharmaceutiques en développant des méthodes innovantes.

Innovation : une nouveauté – produit ou service, technique de production ou organisation – générant une valeur ajoutée au bénéfice des entreprises agricoles, des filières et des territoires, pouvant être issue d’initiative de terrain, des entreprises agricoles, des collectivités territoriales, des avancées de la recherche, etc. et qui fait l’objet d’une diffusion.

Méthanisation : technologie basée sur la dégradation par des micro-organismes de la matière organique, en conditions contrôlées et en l’absence d’oxygène (réaction en milieu anaérobie, contrairement au compostage qui est une réaction aérobie). Les déchets méthanisés peuvent être d’origine agro-industrielle, agricole, municipale. Leur dégradation aboutit à la production de digestat (produit humide riche en matière organique partiellement stabilisée) mais aussi de biogaz (mélange gazeux saturé en eau à la sortie du digesteur et composé d’environ 50% à 70% de méthane (CH4), de 20% à 50% de gaz carbonique (CO2) et de quelques gaz traces (NH3, N2, H2S)). Ce biogaz peut être valorisé par la production de chaleur et/ou d’électricité, il peut aussi être utilisé en tant que carburant véhicule ou bien, injecté, une fois épuré, dans le réseau de gaz naturel. Quant au digestat, après une phase de maturation par compostage, ses caractéristiques agronomiques et paramètres d’innocuité sont généralement proches de celles d’un compost.

L'innovation c'est aussi la technologie de pointe au service de l'agriculture. Ici OZ, (Naio Technologies) le robot de maraîchage autonome qui circule et désherbe entre les rangées, récompensé lors du concours de l'innovation du SIAD 2014)

Pâturage dynamique : consiste à concentrer le cheptel sur de petits paddocks, afin d’optimiser au mieux la productivité de l’herbe au stade feuillu. Le pâturage dynamique est basé sur 2 principes : la croissance de la plante et l’aspect digestibilité. Pour trouver le bon équilibre, il faut respecter un temps de reprise pour la plante (avant de remettre les animaux sur une parcelle), qui ne soit ni trop rapide ni trop tardif, afin de ne pas perdre en productivité. Cette technique permet en même temps de réduire les coûts de production.

Régulations biologiques : relations naturelles entre populations (ex : plante cultivée / prédateur / auxiliaire) permettant de gérer des bio-agresseurs afin de préserver les cultures des ravageurs. Pour évoquer la lutte biologique, on parle souvent de PBI – Protection Biologique Intégrée. La PBI se caractérise par le maintien d’un équilibre entre les auxiliaires et les ravageurs sur la culture protégée

Système de Management Environnemental (SME) : outil de gestion de l’entreprise et de la collectivité, décrit par des normes ISO 14001 et ISO 14004, qui lui permet de s’organiser de manière à réduire et maîtriser ses impacts sur l’environnement. Il inscrit l’engagement d’amélioration environnementale de l’entreprise ou de la collectivité dans la durée en lui permettant de se perfectionner continuellement.

Les principaux objectifs du SME sont de :
– Respecter la réglementation avec un dépassement des objectifs initiaux
– Maîtriser les risques pour le site
– Maîtriser les coûts déchets par des économies d’énergie et de matière première
– Améliorer la performance du système de gestion avec l’introduction d’un nouvel angle critique
– Se différencier par rapport à la concurrence
– Valoriser l’image de l’entreprise
– Communiquer de manière transparente vis-à-vis du personnel, des riverains, des clients, des assureurs, etc.

Triple performance : on parle souvent de double performance – économique et environnementale – mais dans ce cas on oublie le 3ème pilier du développement durable : le social. D’où l’utilité de présenter ici le concept de triple performance. Il s’agit de systèmes permettant, en plus de la préservation de l’environnement, de concilier la performance économique et sociale de l’exploitation. Cela implique de réfléchir à des pratiques agroécologiques, tout en tenant compte de leur impact sur le revenu de l’exploitation (rendements ? débouchés ? temps de travail ?) et sur les conditions de travail et l’intégration de l’exploitation dans son territoire (humainement, paysagèrement, etc.).

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