Si on a déjà entendu ça par ailleurs, le Conseil Economique, Social et Environnemental Régional (CESER) d’Aquitaine tient à son tour à être clair sur le sujet de la contractualisation entre producteurs et transformateurs : « avec le retrait des mécanismes d’encadrement du marché(…) les contrats de filière deviennent essentiels ». Or, en Aquitaine, « le regroupement de l’offre a encore des étapes à franchir en vue d’atteindre les masses critiques nécessaires pour peser sur les marchés » et plus encore dans les filières les moins structurées telles « les productions bio, les fruits et légumes et la viande bovine ». Afin de permettre aux agriculteurs et aux industriels » de garantir l’amortissement de leurs investissements, le Ceser préconise, via l’intervention des organisations et alliances régionales déjà en place, la création de contrats de filières « positionnés sur des horizons plus longs ». Une condition toutefois, notamment en ce qui concerne les productions sous signes de qualité et d’origine, « que leur nombre soit contenu afin d’assurer la crédibilité et la notoriété nécessaire à la promotion des produits concernés ».
« Jeter les bases de nouveaux projets R&D »
Deuxième voie de renforcement des filières agroalimentaires pointée par le CESER : le rôle « essentiel » de la R&D et de l’innovation. Si de nombreuses structures d’accompagnement et de transfert existent en Aquitaine, le rapport du CESER déplore le caractère limité de leur impact. A commencer par le Pôle Prod’Innov qui devrait selon lui, envisager «une échelle thématique et géographique plus large ». Pour ce faire, l’institution préconise un rapprochement avec le pôle Midi-Pyrénéen Agrimip innovation. Sur le modèle de ce dernier, le CESER considère que « Prod’Innov devrait s’engager immédiatement dans une démarche collective régionale visant à jeter les bases de nouveaux projets de R&D ». En outre, le rapport défend l’idée que recherche et innovation doivent également se faire en termes d’études de marchés. Là encore, le rapport se veut très concret dans ses recommandations en citant notamment « la problématique « alimentation plaisir » », qu’il juge « quelque peu délaissé aujourd’hui ».
Enfin, autre piste de travail évoquée par le CESER pour le renforcement de la politique agroalimentaire régionale : le développement durable. Tant dans sur l’aspect environnemental que social, il est temps, selon le CESER, de « rassurer le consommateur et redorer le blason de l’alimentaire ».
Photo: CESER Aquitaine 2011 – tous droits réservés
Solène Méric