Bien-être animal : quels exemples en Nouvelle-Aquitaine ?


Le débat « l’éleveur et ses animaux, un bien-être partagé pour un élevage durable » s’est déroulé ce mardi 18 mai à Montmorillon, dans la Vienne.

Capture d'écran du débat sur le bien-être animal du Salon de l'Agriculture de Nouvelle-AquitaineSANA
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/05/2021 PAR Yoan DENECHAU

En plein Salon de l’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine, du 17 au 22 mai, les professionnels s’attaquent à une question importante de notre société : celle du bien-être animal. Les agriculteurs interrogés au cours d’un débat sur le sujet sont formels : « si on aime notre métier, le bien-être animal est évident ». On reprend le fil du débat, organisé par le Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine, diffusé sur Agriweb.tv.

L’amour de son métier rend la pratique du bien-être animal évidente. Les agriculteurs ont besoin de le souligner, dans une époque où on confond régulièrement bien-être animal et éthique des éleveurs. « Cette confusion est récurrente, notamment lorsqu’il s’agit du droit de vie ou de mort des bêtes. Alors que cette question relève de l’éthique pure, sans remettre en cause le travail que vous menez au quotidien dans votre élevage », souligne Aurélia Warin, éthologue experte en bien-être animal.

Un bien-être n’est pas toujours extérieur

Selon la spécialiste, la définition scientifique du bien-être animal est complexe, alors qu’on peut le déceler facilement sur le terrain grâce à ce qu’elle appelle les cinq « libertés ». « Il y a deux libertés liées, qui sont physiologique et sanitaire : l’animal est-il nourri correctement ? est-ce-qu’il a des maladies ? », reprend l’éthologue. Les trois autres libertés sont environnementale, c’est à dire, l’espace dont disposent les bêtes en plein air ou sous abri, psychologique, « on constate l’absence de peur vis à vis de l’éleveur », et une dernière, plus difficile à déceler : le comportement de l’animal.

Sur la liberté environnementale, le bien-être animal ne signifie pas toujours un élevage en extérieur. On le voit à travers trois exemples, sur trois élevages différents présentés au cours du débat. Dans deux d’entre eux, chez Lorine Manceau, éleveuse de chèvres, et chez Patricia et Jean-Pierre Germain, éleveurs de vaches laitières, les bêtes sont la plupart du temps à l’intérieur, mais libres de leur mouvement. Chez les Germain, la stabulation est aménagée avec des matelas à mémoire de forme ou des brumisateurs géants pour protéger les vaches Prim’Holstein de la chaleur l’été. Les vaches sont également nourries exclusivement avec des fourrages issus de l’exploitation.

Des investissements humains et financiers non négligeables

Chez la jeune éleveuse de caprins, les chèvres sont enfermées, « mais pas vraiment ». En effet, les chèvres ont un accès permanent à l’extérieur ou d’autres espaces de la grange pour se dégourdir les pattes. « J’ai même aménagé un parc avec des agrès pour qu’elles puissent s’amuser un peu. Il faut toujours avoir une petite attention pour les bêtes », sourit Lorine Manceau. Pour l’éthologue Aurélia Warin, ces exemples montrent l’attachement des éleveurs au bien-être animal. Des propos confirmés par Christophe Limoges, éleveur de vaches laitières dans les Deux-Sèvres . « J’ai pu constater plusieurs évolutions significatives pour favoriser le bien-être animal. Ça commence parfois par le bâtiment, ce que font les Germain avec leur Prim’Holstein en est un exemple, que je suis aussi. La taille du troupeau importe peu, en revanche l’autonomie fourragère est importante : nourrir ses bêtes avec ce qu’on a sur l’exploitation, il n’y a rien de mieux », souligne l’agriculteur.

Ces investissements, tant émotionnels que matériels, ont toutefois un coût, qui ne se ressent pas forcément au moment de passer en caisse. « Dans le cadre de la loi Égalim, tous les éleveurs ont dû remettre leurs bâtiments aux normes, mais le problème c’est qu’il faut emprunter pour réaliser ces chantiers et si derrière, le prix de notre produit ne suit pas, on se retrouve en difficulté », précise Alexis Mainfroid, éleveur de bovins viande à proximité de Montmorillon (86). Pour certains agriculteurs, dont Christophe Limoges, les pratiques respectueuses du bien-être animal devraient être comptées dans le prix de vente. « Cela représenterait une dizaine de centimes sur le litre de lait ou la plaque de beurre, mais pour nous c’est un bénéfice non négligeable sur notre engagement ».

Le débat du 18 mai sur le bien-être animal est à retrouver en replay sur Agriweb.tv.

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