Canards gras : un nouveau vide sanitaire jusqu’au 28 mai et toujours l’inquiétude et parfois la colère


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/04/2017 PAR Julie Ducourau

Les bâtiments vidés devront être entièrement nettoyés et désinfectés et les déjections animales évacuées des exploitations par les producteurs qui devront s’engager sur l’honneur à un respect strict des règles de biosécurité, avant tout retour de canetons. L’accent sera particulièrement mis sur le nettoyage et la désinfection des véhicules servant à transporter les animaux qui subiront de nouveaux tests de dépistage au cours de leur vie.
Si le Cifog (interprofession du foie gras) s’est félicité d’un calendrier qui permet « de voir le bout du tunnel », les petits producteurs sont plus circonspects. « Ce vide sanitaire vient un peu tard et il est un peu long, note Serge Mora, président du Modef Landes (exploitants familiaux) : des gaveurs qui ont dû arrêter depuis décembre ne pourront pas reprendre leur activité avant la mi-août, ça fait deux-tiers d’année sans travailler, or un paysan n’a pas vocation à être intermittent du spectacle !»

Quel approvisionnement en canetons ?Plus remontés sont les Canards en Colère : « quand on sait comment a été indemnisé le vide l’an dernier, on est en droit d’être en colère, tout le monde a perdu des sous, ils ont mis des pansements sur une hémorragie depuis le début, l’an passé on s’est retrouvé en slip, cette année ce sera à poil », estime Lionel Candelon, co-président de cette petite association, convoqué au tribunal pour avoir bâché des radars lors d’une opération coup de poing. Pendant ce temps, assure-t-il, les industriels écoulent, eux, leur stock de foie gras des pays de l’Est…

Autre souci, l’approvisionnement en heure des élevages en canetons car la quasi-totalité des reproducteurs de la zone, notamment dans les Landes, a été abattue… Et il n’est pas impossible qu’au-delà des arrivées de Vendée, quelques filières soient ravitaillées en animaux d’importation, craint-on.
Reste aussi les questions de la bande unique (canards de même âge dans une exploitation) et du confinement pendant les périodes sensibles de migrations de mi-novembre à mi-janvier. Le pacte qui doit être présenté au ministère le 13 avril devrait permettre le non-confinement dans les petits élevages autarciques produisant de A à Z sur leur site, croit savoir M. Mora, mais « il a fallu beaucoup batailler ». Le Modef avec la Confédération paysanne et la Maison du palmipède ont d’ailleurs lancé un pétition déjà signée par plus de 30.000 personnes (dont des députés EELV ou PCF et le critique gastronomique Perico Legasse) pour défendre l’élevage de plein air, gage d’« une production de qualité, respectueuse de l’Homme et de l’environnement ».

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