Cédants et candidats à la transmission d’exploitations agricoles: une journée pour mieux se comprendre (Gironde sur Dropt, Gironde)


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 06/03/2012 PAR Solène MÉRIC

«En 10 000 ans d’histoire de l’agriculture, c’est la première fois que se pose la question du renouvellement démographique agricole ». Dès son introduction Jacques Abadie, sociologue à l’Ensat de Toulouse, pose le cadre, et ouvre rapidement sur la question de cette nouvelle population non issue du monde agricole, mais qui souhaite s’y installer. « Comment permettre la rencontre entre ces deux populations, et permettre à ces nouveaux venus de s’installer « hors cadre familial ». Car c’est là que le bât blesse. Il n’est pas rare qu’entre l’offre des cédants et la demande du candidat à la reprise, il y ait inadéquation qui empêche toute démarche de transmission. Les premiers sont nombreux (même si ce n’est pas le cas de tous comme l’a montré la réunion) à vouloir céder le plus vite et le plus massivement possible, quand les seconds, du point de vue de leur expérience mais aussi de leurs finances, souhaitent une reprise d’une exploitation de façon progressive.

« Le capital prend la main »
Pour autant, dans le cadre familial, les choses ne sont pas toujours plus faciles. En effet, pour Jacques Abadie, « les enfants d’agriculteurs n’ont pas la même vision du métier que leurs parents et donc ne se sentent pas liés par le projet familial antérieur. » Ce qui peut parfois être dur à entendre pour les parents cédants ou bien, à l’inverse, empêcher l’épanouissement personnel de « l’enfant » dans un projet qui n’est pas le sien.
Quant aux cédants qui acceptent d’accompagner un temps leurs successeurs sur l’exploitation, le frein à la transmission peut également trouver sa source dans la forme juridique de l’exploitation soulignele sociologue. Beaucoup de cédants proposent en effet une installation dans le cadre d’une société déjà constituée, quand ceux qui souhaitent s’installer portent davantage un projet en installation individuelle. Dans ce cas-là « il est très dur pour une personne en société de faire de la place à un projet personne, d’autant qu’à force de grossir les exploitations c’est le capital qui prend la main, il devient donc très difficile pour un jeune agriculteur qui n’a pas de capitaux de s’installer dans ces conditions. » Bref, hors ou dans le cadre familial, une transmission n’est pas chose facile.

« Le coté humain dans la transmission est primordial »
Le public nombreux, composé de cédants et de candidats à la reprise d'exploitation
Pour autant, la plupart des témoignages présentés lors de cette réunionsont optimistes avec des transmissions en cours, d’ores et déjà réussies. Ce sont des témoignages, comme le souligne avec force Jacques Abadie, où « au-delà des enjeux patrimoniaux, économiques, techniques, et financiers, la dimension humaine est très importante ». Un des témoins insiste d’ailleurs avec force sur les notions de « confiance », de « bienveillance » et de « reconnaissance ». Des relations qui ne peuvent s’établir que dans la nécessaire « progressivité de la démarche », qui est pour le sociologue, un autre mot clés de la réussite de la transmission. Une progressivité bénéfique pour l’agriculteur « qui prend le relais » mais aussi pour celui qui s’en va qui s’assure ainsi de la pérennité de « son » exploitation, tout en lui permettant de prendre le temps de se préparer à une autre vie : la retraite, autrement dit en moyenne basse 20 ans de vie à apprendre à occuper différemment.

Photo: Aqui.fr

Solène Méric

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