CIVB: La petite récolte 2017 obligera à puiser dans les stocks


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 13/10/2017 PAR Solène MÉRIC

Entre le gel « historique » de la fin avril et la grêle de la fin août peu de viticulteurs bordelais auront réussi à sortir indemnes de cette année maudite. S’il convient d’attendre la fin d’année avec les déclarations de récoltes pour donner des chiffres précis, Allan Sichel, estime dores et déjà « une récolte en baisse de 40 à 50% par rapport à l’an dernier », soit une perte entre 2,3 et 2,8 millions d’hectolitres. Maigre consolation : le niveau historiquement bas des vendanges a concerné l’ensemble de l’Union européenne, voire la production mondiale. « Cette année, le monde aura produit moins de vin qu’il n’en aura consommé », confirme le Président du CIVB.
Du point de vue de la commercialisation, là encore les conséquences sont à attendre, surtout en 2018 et 2019, même si dès la fin 2017, les chiffres de 5,3M hl commercialisés espérés sont désormais revus à la baisse. « Entre la France et l’exportation, nous devrions commercialiser entre 5 et 5,1 M hl », corrige désormais le Président de l’Interprofession.

Une tension sur les prix « contenue et raisonnable », l’enjeu de 2018Du côté du panier du consommateur là aussi des conséquences sont à attendre. « Il faut s’attendre à une tension sur les prix. Mais la leçon du millésime 1991 (également particulièrement marqué par le gel, ndlr) a été apprise », assure Allan Sichel qui poursuit : « la forte augmentation des cours avait à l’époque causé une forte baisse de la commercialisation. Là, il faudra arriver à lisser l’approvisionnement pour éviter une hausse des cours qui soit trop violente. On constate une certaine tension, mais qu’elle soit contenue et raisonnable, va être tout l’enjeu de 2018. » Et aux grands maux, les grands remèdes : « Pour limiter cette hausse des cours, il faudra accepter de baisser les réserves de stocks jusqu’à même les rendre déraisonnablement basses et profiter des millésimes suivants pour reconstituer les stocks », explique le Président du CIVB. En espérant que la météo à venir reprenne des cieux plus cléments pour les viticulteurs… Une stratégie sur les stocks, qui n’avait pas pu être mise en place en 91 puisque les VCI (Volumes complémentaires individuels) n’existaient pas, rappelle Bernard Farges. Depuis leur autorisation, « ce sont 300 000 hecto soit 40 millions de bouteilles qui ont été mises de côté depuis 2013. Ce ne sera pas suffisant pour combler les manques mais c’est un dispositif qui sera extrêmement important pour certaines entreprises notamment pour pouvoir conserver certains de leurs marchés ».


Mais, s’il sera rare, le millésime 2017 aura pour lui la qualité. Notamment du côté des blancs. « Les blancs secs sont de belles qualité, à la fois frais, vifs et aromatiques. C’est un très beau millésime de blanc. », assure Allan Sichel. « Le peu de vin rouge produit se présente avec une belle expression aromatique, de la couleur, du fruit et de la fraicheur. En bouche, ils sont souples ronds et équilibrés ». En bref, toutes les qualités pour « un joli millésime en perspective ». Enfin côté liquoreux, les vendanges réalisées sur la fin septembre et les premiers jours d’octobre permettant aux raisins de bénéficier de belles conditions météo favorisant la concentration et la richesse.

Bernard Farges, Vice président CIVB et Allan Sichel, Président CIVB
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