Conférence du foncier rural dans les Pyrénées-atlantiques : Comment arrêter le gaspillage des terres agricoles…


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/03/2012 PAR Olivier Darrioumerle

« Il y a 12 ans, nous dit Georges Labazée, président du département desPyrénées-Atlantiques, le cabinet du Conseil général avait lancé uneétude sur les évolutions des territoires. La projection à 25-30 ansmontrait que la taxe d’habitation rapporterait autant que l’impôt surles sociétés. 5 ans après on avait un pays de vieux. » 4000 personnes enplus chaque année. « La volonté politique est de développerl’industrie, l’agroalimentaire et du tourisme professionnel,assure-t-il, mais peut-on canaliser les habitants ? »

Dans les dix prochaines années il faut s’attendre à voir arriver 75000nouveaux habitants dans les Pyrénées-atlantiques. Un phénomèned’héliotropisme qui devrait détruire 40000 hectares de terres agricoles,soit 12 % de la SAU du département. On parle d’étalement urbain, mais en réalité les villes, comme Bayonne et Pau, sont encerclées. « Avec l’augmentation du prix des transports, les gens se rapprochent de la zone de travail », explique Jacky Bonneteaux, chargé d’études à la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture, et de la Forêt en Aquitaine (DRAAF).

Après nous avoir parlé de concentration des populations, le spécialiste de la DRAAF parle de littoralisation. Les petites exploitations sont menacées de disparition, surtout autour du BAB (Bayonne, Anglet, Biarritz). Les terres enfrichées peuvent-être reconquises contrairement aux terres artificialisées. Et la culture dédiée à l’élevage, les prairies naturelles et la culture fourragère disparaissent. Ce sont pourtant ces paysages bucoliques qui attirent les gens dans les Pyrénées-Atlantiques. « Mais on ne peut tout de même pas créer un espace Schengen dans nos frontières ! » , s’amuse Georges Labazée.

Comment enrayer ce phénomène ?
« On ne va pas se bunkeriser, mais il ne faut pas perdre la maîtrise de l’aménagement territorial », plaide Jean-Michel Anxolabehere, président de la Chambre d’Agricultures des Pyrénées Atlantiques depuis 2007. Quelques principes moraux seraient à partager avec les maires qui sont seuls à avoir le pouvoir de délivrer des permis de construire.

Le député-maire PS de Mourenx et nouveau président de l’association, David Habib, avait annoncé en septembre 2011 qu’il ne signerait pas la charte « agriculture, urbanisme et territoire », née du Grenelle 2, qu’il jugeait « extrêmement restrictive pour la construction neuve. » Jean-Michel Anxolabehere assure que cette charte n’est pas contraignante : « C’est un engagement moral qui vise à éviter le gaspillage. Mais on dispose d’autres moyens pour gérer l’urbanisme : Pourquoi ne pas lier les Plans locaux d’urbanisme (PLU) avec les Schémas de cohérence territorial (SCOT) ? »

Georges Labazée témoigne des tensions qui existent entre les élus locaux et le Conseil général. En effet le CG ne veut plus apporter d’aides à la construction des lotissements communaux. Plutôt que de favoriser l’étalement urbain géophage, le Conseil général préfère concentrer l’habitat et densifier les centre-bourg. Mais la véritable solution pour éviter que les agriculteurs vendent leur terre reste bien celle d’améliorer leurs revenus. Des perspectives de revenus sont le seul moyen de transmettre le foncier agricole. La question de la future PAC, débattue en ce moment dans les instances européennes, déterminera si oui ou non le salaire des agriculteurs sera encore soumis aux aléas d’un marché dérégulé durant les sept prochaines années.

photo : Safer / tous droits réservés

Olivier Darrioumerle

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