Coopération agricole: 3. Installation, diversification, modernisation: la coopérative, une alliée sur la durée


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Publication PUBLIÉ LE 22/11/2014 PAR Solène MÉRIC

Un choix raisonnable et raisonné de sécurité économiqueLorsque Pascal Laborde, s’est installé à Hagetmau en 2008, à la retraite de son père il est devenu chef d’une exploitation de quelques 150 ha au total, comprenant un élevage et atelier de gavage «au grain» précise-t-il, de 7500 canards, un atelier avicole « Liberté » de 31 500 poulets, et un troupeau de 70 têtes de Blonde d’Aquitaine valorisables en «Bœuf de Chalosse». S’il lâche, modestement, qu’il ne fait «que reprendre ce qu’on lui a laissé», il s’agit tout de même d’être à la hauteur de l’enjeu en suivant une ligne de conduite qui lui est chère : «produire bien et bon».
Un temps salarié de Maïsadour, son installation lui offre désormais une autre relation à la coopérative, celle d’adhérent par le biais de l’élevage avicole. Il prend là aussi la suite de son père entré dans la coopérative en 1986, avec une première mise en place de 3000 poulets labels. A l’époque, il s’est agi de «diversifier les activités de l’exploitation», tout en les sécurisant. Des impératifs qui demeurent vrais pour Pierre Laborde, «la coopérative nous apporte des contrats, des débouchés, c’est bien plus sûr que de partir à l’aveugle sur une production». Une certitude que la comparaison avec son élevage bovin conduit de manière indépendante, lui permet de vérifier chaque jour. «La filière est très très mal structurée. Il faut souvent se battre et négocier pour vendre chaque bête». Son choix de s’installer avec le groupe coopératif, est donc d’abord un choix raisonnable et raisonné de sécurité économique.
Mais en tant que jeune installé coopérateurs il a aussi pu bénéficier d’un certain nombre d’avantages prévus par la Charte Jeune Adhérents de Maïsadour. Une Charte que François Darbo, jeune coopérateur installé depuis 5 ans à Souprosse, connaît bien.

Entrer dans « le bain coopératif »«Durant les 5 premières années d’installation, on bénéficie de remises sous forme de chèques sur les approvisionnements pour les productions végétales et sur l’alimentation pour les productions animales. Il y a aussi un principe de priorité dans l’attribution des contrats au bénéfice des jeunes qui se lancent dans des productions contractuelles, comme le tournesol semence par exemple. Et enfin, il y a tout un tas d’aides qui reviennent plus ou moins à des aides financières, comme la gratuité d’un certain nombre d’analyses de sol, des tarifs préférentiels sur certains services de la coopérative, etc… »
Au delà de ces avantages, être jeune installé adhérent à la coopérative, c’est aussi, en quelque sorte, «entrer dans le bain coopératif», via l’organisation de réunions entre les jeunes adhérents. «Ca nous donne l’occasion de nous connaître, d’échanger sur nos expériences…» souligne le jeune homme. Des rencontres qui se font aussi lors de visites d’installations du groupe Maïsadour ou dans lesquels celui-ci est actionnaire. François Ardou se rappelle par exemple avoir visité, «l’usine de bioéthanol à Lacq, l’usine sur le site de Haut-Mauco, une station de recherche, un abattoir des Fermiers landais… C’est une manière de connaître les activités du groupe, et nous, en tant que producteurs de savoir d’où viennent nos productions et où elles partent.» En bref, faire naître et perdurer l’esprit coopératif, donner du sens à l’adhésion.
Mais lorsque François Darbo s’est installé, Maïsadour l’a aussi aidé à réaliser un projet complémentaire à l’exploitation familiale d’origine de 55 ha de maïs. «Je voulais mettre en place un atelier d’élevage, plutôt de volailles». Pour choisir sa production, un technicien de la coopérative est venu lui présenter les différentes options possibles, au regard des besoins de la coopérative. «J’avais le choix entre l’installation de cabanes mobiles, de bâtiments 400 m2 ou bien de partir sur un bâtiment dynamique, pour de l’élevage en claustration de cailles et coquelets, c’est le choix que j’ai fait ». Aujourd’hui à l’année, il élève 73 000 cailles et 22 000 coquelets, avec la sécurité coopérative de leur écoulements.

Olivier Sentou, adhérent à la coopérative Maïsadour, agriculteur à Renung


Un outils de travail dernier criDes conseils techniques dont a également profité Olivier Sentou, à Lagrange dans le cadre de l’installation récente de deux nouveaux bâtiments de 400m2 sur son élevage de poulets liberté. Le choix de cet équipement moderne ne s’est pas fait au hasard, mais suivant les recommandations de la coopérative au regard du marché ainsi que de l’espace disponible sur son exploitation. «Ca prenait moins de place que de rajouter des cabanes mobiles à celles que j’avais déjà. La coopérative m’a aussi aidé pour le montage du dossier, l’obtention du permis de construire, et d’autres éléments administratifs…» Des bâtiments qui d’ailleurs, sont eux-même issus d’une filiale de Maïsadour, la société Elevage Service, et permettent également une plus grande productivité.
Un choix pour un outil de travail dernier cri, que ne regrette pas l’éleveur. «Il y a un grand nombre d’automatismes, que ce soit dans l’alimentation qui vient du sillot accolé au bâtiment; la lumière, la ventilation qui se gèrent automatiquement, l’abreuvement par pipette, les soins aux animaux… ça me permet de gagner du temps et du confort dans les conditions de travail. Bien sûr, il faut toujours être présent, mais c’est un avantage dans la manière de travailler». Et les poulets rentrant et sortant à leur grès du bâtiment n’ont, eux non plus, pas l’air de s’en plaindre.

Le bâtiment 400m2
 
Lire aussi :
Coopération agricole: 1. Voyages en Aquitaine
Coopération agricole: 2. L’engagement coopératif… de passion et de conviction
 
A suivre: 4. Coopérative et adhérent, co-acteurs sur l’expérimentation agronomique
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