Crise aviaire : la filière gras toujours dans l’attente d’indemnisations et de règles claires sur la biosécurité


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/06/2017 PAR Julie Ducourau

C’est dans un élevage Label Rouge de Maurrin (Landes) que le Cifog avait donné rendez-vous à la presse pour faire un point avant son entrevue avec le ministre mais aussi avant l’Assemblée générale de ses 30 ans vendredi à Mont-de-Marsan où le Modef et la Confédération paysanne ont prévu de manifester pour dénoncer une interprofession qui « joue contre les petits producteurs », s’inquiétant de mesures de biosécurité qui pourraient asphyxier des exploitations.
L’occasion donc pour Christophe Barrailh de « tordre le cou », selon lui, à certaines affirmations : « les audits de biosécurité, prévus pour s’assurer de la bonne compréhension par tous des nouvelles règles, seront financés par l’interprofession, pas par les éleveurs », a-t-il assuré. Quant à « l’élevage en plein air, c’est une exigence non négociable, notre ADN ! ».

Confinement?Pourtant, pour lui, « il faut en période de risque avéré, quelques mois par an, pouvoir mettre à l’abri nos animaux, les bâtiments sont un outil de modernisation de la filière », une mesure qui ne concernerait que les élevages de plus de 3.200 têtes.
Avec ses 40.000 canards élevés chaque année dont 20.000 gavés sur place, Eric Tachon partage « à 98% son analyse », l’éleveur-gaveur de Maurrin a d’ailleurs déjà investi 140.000€ pour la biosécurité (bâtiments, sas, aire de lavage…). Mais pour lui, « les canards, on n’a pas à les enfermer, je suis désolé ». S’il faut malgré tout pouvoir confiner, son associé Matthieu Darribeau s’est renseigné : il va leur falloir 2.000 m2 de bâtiments en plus soit 120.000€ minimum, le tout « si les banques veulent bien prêter encore », ce dont ils doutent fort.
Interrogé sur la qualité des chairs et des foies de canards élevés sous abri, sur de la paille au lieu des pentes herbées de Chalosse et d’ailleurs, M. Barrailh a reconnu que ce serait « un pas techniquement difficile » à franchir, avec « peut-être des sorties de canards précoces » comme les palmipèdes y grandiront plus vite, mais « sur le foie gras, il n’y a pas de différence identifiée ». Pas de quoi rassurer certains petits producteurs qui vendent avec le plein air un gage de qualité et une image forte pour un produit haut de gamme.
En attendant, la difficulté actuelle vient par ailleurs du manque d’approvisionnement en canetons comme la crise aviaire a décimé les accouveurs. Les capacités totales ne seront recouvrées qu’en fin d’année. Aussi, selon M. Barrailh, « il faut que le dispositif d’acompte soit étendu jusqu’à la reprise d’activité complète » car « tout le monde n’a pas pu redémarrer la production le 30 mai ».
Quoi qu’il en soit, leurs premiers magrets et foie gras frais de ces zones seront enfin sur les étals mi-septembre.

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