Foncier: De nouveaux outils pour de nouvelles idées


Safer Aquitaine Atlantique
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/06/2017 PAR Sylvain Desgroppes

L’installation hors-cadre familial, l’agriculture biologique, les circuits courts. Des mots qui véhiculent un message d’espoir pour l’agriculture de demain, qui sont porteurs d’un renouveau, d’une dynamique renaissante. Mais qui veulent aussi dire que l’agriculture d’hier et celle de demain ne peuvent fonctionner avec les mêmes mécanismes. Il est bien connu que le grand défi à relever pour l’agriculture est pourtant celui de l’installation et du renouvellement des générations.

Et le modèle de pensée et d’actions, en l’état, ne suffit plus, question d’idéologie. Dans une intervention enregistrée, Jean-Marie Gilardeau, secrétaire général de l’Association Nationale de Développement des Espaces Ruraux, pointe cela du doigt : « la loi d’orientation de 1962 définissait là où l’on voulait aller, et mettait en place les structures pour le faire. Mais aujourd’hui, l’agriculture qui se reproduisait en circuit fermé change, on est sur des installations hors-cadre familial », lance-t-il.

Les jeunes porteurs de projet qui arrivent n’en sont pas moins armés par leurs formation, bien au contraire. C’est le cas de Laura Baillard, Maël Gallard et Louis Gallard. Qu’ils soient parisiens, normands, qu’ils aient fait leurs études à Beauvais ou ailleurs, peu importe. C’est en Dordogne qu’ils construisent leur projet. Exemple-type de toute la vague actuelle qui amène un vent de fraîcheur dans l’agriculture.

Promesse d’avenir
Après un premier échec sur la reprise d’une exploitation, le trio passe par la Safer et le répertoire à l’installation, enchaîne les visites, avant un coup de cœur à Saint Pierre de Côle. L’exploitation compte 50 hectares (38 en SAU et 12 en bois), un hangar de 600 m2, et une grande maison d’habitation.

« Le bâti est là. On veut développer trois activités. Il y a un atelier maraîchage, avec traction animale. Il y a aussi une partie élevage, avec du porc plein air et des bovins de race bazadaise. Et enfin de l’agritourisme avec des gîtes insolites », explique brièvement Laura. Tout en biologique et avec une recherche de circuits courts évidemment.

Mais si les idées foisonnent, le temps administratif peut paraître long. Le dossier des trois jeunes est encore en attente de décision finale. Ce qui n’empêche pas d’avancer, alors qu’au cœur du projet, l’outil choisi a été celui du portage avec la Safer. Mais à côté, autre aspect novateur, le financement participatif a été mobilisé. Via Miimosa, 15000 euros venant de 150 contributeurs différents ont pu être récoltés, servant a acheté les deux juments de traits.

Un bel exemple parmi d’autres de ce qu’est l’agriculture aujourd’hui, et de ce dont elle a besoin pour évoluer encore. Pierre Pouget, directeur de la Safer Aquitaine-Atlantique, n’hésite pas à évoquer encore ces freins qui peuvent exister. « On est sur des sujets complexes, innovants, il est logique que l’on parle de risque, on avance tous à tâtons. Mais les banques doivent assumer leurs responsabilités, toutes proportions gardées ce sont des risques faibles pour elles ».


2016 en chiffres
En 2016, la Safer a réalisé en Dordogne 145 opérations d’acquisitions de foncier, pour un total de 1018 ha, dont 149 hectares, soit 14,6 %, acquis par le droit à préemption.« La Safer est connue notamment pour cela, ce qui nous vaut une mauvaise publicité, alors que ce n’est qu’une partie de nos activités », regrette Stéphanie Gressier, chef du service départemental.

Concernant les missions de la Safer, c’est vers l’agriculture que le foncier a été très largement redistribué. 790 hectares ont été consacrés au maintien et au développement d’une agriculture dynamique et diversifiée, dont 258 ha pour 31 dossiers en installation. 37 hectares ont été orientés vers la participation au développement local. Enfin, les 172 hectares restants concernent en quasi totalité des opérations forestières.

En ce qui concerne le portage, en Dordogne en 2016, la Safer a porté 50 ha pour le compte de six jeunes agriculteurs en installation. C’est sur la convention de mise à disposition que l’on peut plus facilement lire un réel engouement. Le nombre d’hectares est chaque année plus important depuis 2012. En 2016, il a atteint 2653 hectares mis à disposition de la Safer par 200 propriétaires différents.

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