Des couverts végétaux, alternatives aux pesticides


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/05/2018 PAR Sybille Rousseau

« Aujourd’hui, nous devons unir nos forces, travailler tous ensemble pour innover ! » Dominique Graciet, le président de la Chambre régionale d’agriculture, est un homme engagé. « Nos jeunes ne doivent pas aborder l’agriculture comme avant, poursuit-il. Ouvrons-nous aux nouvelles technologies, au numérique et aux réseaux sociaux ! Communiquons et n’ayons pas peur des innovations ! »
Et justement d’innovations il en a été question lors des Etats Généraux de l’Innovation qui se sont tenus mardi 15 mai, lors du Salon de l’Agriculture de Nouvelle Aquitaine à Bordeaux. Le thème de cette quatrième édition portait sur « Les couverts végétaux, source de services pour l’agriculture et la société ». « Les couverts végétaux travaillent pour l’agriculteur ! »… Sébastien Minette, chargé de projet au sein de la Chambre régionale d’agriculture, a débuté ces Etats Généraux en vulgarisant les opportunités et les services offerts par les couverts végétaux. « Ces couverts sont considérés en quelques sorte comme une culture secondaire implantée entre deux cultures principales. » Une trentaine d’espèces de couverts végétaux sont ainsi répertoriées allant du sarrazin à la moutarde blanche en passant par le tournesol. Leurs fonctions sont multiples. Ils limitent le transfert d’azote dans le sol, remobilisent les éléments nutritifs du sol, produisent de la biomasse, luttent contre l’érosion, structurent les sols et favorisent la biodiversité. « En effet, le couvert a la faculté de piéger l’azote, capter les gouttes d’eau et ainsi améliorer l’infiltration dans les sols et contrôler les mauvaises herbes, entre autres. » Bref, « les couverts végétaux travaillent pour l’agriculteur ! » … Mais encore faut-il arriver à l’apprivoiser Mais les couverts végétaux n’ont pas que des avantages. En effet, Sébastien Minette a recensé sept contraintes et non des moindres. « Tout d’abord, il va falloir que nous nous familiarisions avec ce nouveau service ainsi que la diversité des espèces. Aussi, nous allons devoir maîtriser les techniques et les coûts d’implantation, sélectionner les espèces, limiter le coût des semences, anticiper les techniques et les dates de destruction et repenser la rotation. »


Karl Todeschini

« La navette fourragère et le radis de formidables herbicides » A l’issue de son intervention, chercheur, agriculteurs et entreprise spécialisée se sont relayés pour convaincre l’auditoire sur les bienfaits de l’utilisation de couverts végétaux.
Parmi les intervenants donc, Karl Todeschini, viticulteur à Saint-Etienne-de-Lisse, en Gironde, est intervenu pour parler de son expérience. « J’expérimente, je tente, j’essaye, débute-t-il son allocution. Depuis 10 ans, j’ai banni toutes formes d’herbicides et de pesticides et depuis 15 ans, les couverts végétaux font partie de notre stratégie. Notre volonté première est d’obtenir le plus de vie possible dans nos vignes et les couverts favorisent grandement cette vie naturelle. Et puis, le radis et la navette fourragère ont un effet herbicide impressionnant ! »  « La sélection végétale au service des couverts végétaux » Annick Basset, qui travaille aux Etablissements Jouffray-Drillaud au Nord de Poitiers, est intervenue à la suite de Karl Todeschini afin de présenter les nouvelles variétés en graminées et légumineuses fourragères créées par son entreprise. « Acteur majeur en semences fourragères, Jouffray-Drillaud développe une approche intégrée de la culture de l’herbe. Notre expertise des cultures fourragères nous permet de proposer des solutions qui interviennent depuis la création variétale jusqu’à la conservation des fourrages, en passant par des solutions de protection de semis et des techniques d’entretien des cultures fourragères », précise Annick Basset. Notre leitmotiv : « la sélection végétale au service des couverts végétaux ». « Je suis adepte de la co-construction » Ces témoignages ont amené à des interrogations dans le public et chez les intervenants. En effet, « la législation concernant l’utilisation des couverts végétaux ne devrait-elle pas évoluer ? Existent-ils des ponts entre les filières ? Car si l’utilisation de ces couverts est pertinente dans les vignes, ne peut-elle pas en être ainsi dans les grandes cultures ? Ou encore, comment gérer les couverts par rapport à la flore adventice ? »
Pour conclure ces Etats Généraux, Alain Rousset, président de la Région a souhaité rassurer la filière agricole en rappelant que la Grande Région travaillait prioritairement sur l’agriculture et l’agroalimentaire et tout spécialement sur l’innovation dans ces disciplines. « Mais ce défi de l’innovation n’est pas simple. L’incertitude climatique nous incite au quotidien à repenser notre façon de faire. Nous allons travailler sur une feuille de route de l’agriculture entre la Région et la Chambre d’agriculture. Je crois et je suis adepte de la co-construction ».  
Dominique Graciet, le président de la Chambre, en a profité pour donner rendez-vous le 12 décembre prochain à Angoulême pour un colloque autour des couverts végétaux.


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