Dordogne : les producteurs de tabac dans le flou


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 21/12/2011 PAR Claude-Hélène Yvard

Malgré les craintes, et les incertitudes qui pèsent sur l’avenir de la filière tabac, les tabaculteurs de Dordogne, de Charente, d’Auvergne et du Limousin, réunis au sein de la coopérative Périgord tabac qui a son siège à Boulazac, veulent continuer de croire en l’avenir. « Au cours de cette assemblée, nous faisons le bilan de la première campagne sans le soutien de l’Europe. Nous avons limité la casse : les surfaces mises en place en 2010 enregistrent une légère diminution, ainsi que les rendements. Je veux insister sur le fait que les manquements de l’Etat ont été compensés par une solidarité intergénérationnelle des coopérateurs, » explique Didier Ther, directeur de la coopérative.

Lors de la manifestation nationale en novembre 2010, les tabaculteurs avaient demandé 10 millions à l’Etat français, afin de compenser en partie la fin des aides de l’Europe. Ces demandes demeurent sans réponse.

 « La coopérative a joué son rôle : elle a fait le choix d’utiliser ses fonds propres à hauteur de 2, 6 millions d’euros. Ce qui occasionne une perte de 3 millions d’euros au niveau financier. Nous l’avons fait pour permettre à nos producteurs de maintenir leur rémunération, » insiste Didier Ther. Dans un même temps, les industriels ont fait un effort : le prix commercial enregistre une progression significative, mais il ne compense pas les soutiens perdus par le découplage.

Le directeur de Périgord tabac veut croire en l’avenir de la filière. « Il y a la place pour la tabaculture en Dordogne, département qui représente 15 % de la production nationale. Se battre peut changer le cours des choses. » Et ce malgré les difficultés de la seule usine de transformation France Tabac à Sarlat dont Périgord tabac détient 25 % des parts. France tabac a dû se restructurer et licencier 25 personnes (équivalent temps plein) au mois d’août. Elle compte une centaine de salariés.

Des raisons d’espérer
Les producteurs de tabac ne disposent d’aucune visibilité, ils sont dans le flou. Pour Périgord tabac, la filière ne peut pas survivre sans le soutien des pouvoirs publics. La coopérative ne pourra pas reconduire l’opération financière de l’an passé. L’espoir passe donc par l’Europe et l’article 68. « Cet article autorise les Etats à apporter leur soutien à une politique de qualité des productions sensibles. Nous avons obtenu deux enveloppes de 9 millions d’euros pour les campagnes 2012 et 2013. Ce financement couplé est attribué au titre de l’amélioration de la qualité. Sa mise en œuvre concernera tous les producteurs de tabac français, » explique Jacques Beaudoin, Président de Périgord tabac.

L’autre levier sur lequel les producteurs peuvent agir réside dans les gains de productivité. « Nos marges de manœuvre sont étroites. Une des solutions passent par une modernisation de la production,. La mécanisation du tabac Burley, avec la mise en place de la machine réalisant la récolte et la mise en pente automatique sur cadres offrent de belles perspectives, » observe Didier Ther. Malgré le manque de lisibilité; les producteurs de tabac ne veulent pas céder au pessimisme. Si  la « profession » investit autant dans la recherche et l’expérimentation, c’est qu’elle croit fermement en l’avenir de cette culture dont le tonnage produit reste déficitaire au regard de ce qui est consommé, tant en France qu’en Europe.


Claude-Hélène Yvard

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