Agriculture : En Dordogne, des dossiers à l’installation dans l’impasse


Claude Hélène Yvard
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/10/2014 PAR Claude-Hélène Yvard

Depuis le 1er février dernier, Dominique Durand, agriculteur à Tourtoirac pourrait bénéficier d’une retraite bien méritée, au titre des carrières longues. Pour son exploitation de 85 hectares, il a trouvé son successeur en la personne de son fils Vincent. Ce dernier, après avoir travaillé une quinzaine d’années dans les travaux publics, a souhaité faire le choix du retour à la terre. Il a décidé de reprendre la ferme familiale. Il a obtenu son BPREA, diplôme nécessaire à l’installation, effectué son stage obligatoire de 21 heures. Dans son dossier, il n’y a pas de problème d’accès au foncier. Le père et le fils ont envisagé une forme sociétaire pour faciliter les démarches. Mais voilà, le dossier de Vincent Durand se situe actuellement dans une impasse administrative : il ne peut pas s’installer et son père ne peut pas prendre officiellement sa retraite.

Situations absurdesLa raison de cette impasse est due à la mise en application de la nouvelle PAC (politique agricole commune). « Des situations comme celles ci, elle n’est pas unique en Dordogne et ailleurs, sont aberrantes. Un certain nombre de dossiers sont bloqués. C’est absurde à un moment où le renouvellement des générations en agriculture devrait être une priorité de notre gouvernement, » indique Pierre Léonard, président des JA de la Dordogne. Explications. L’Europe prévoit le remplacement des droits à paiement unique (DPU), assurant aux agriculteurs des aides non proportionnelles à la production, par des droits à paiement de base. Ces derniers visent à faire en sorte  que le montant des aides par hectare converge progressivement vers une valeur moyenne nationale.  » Les jeunes en cours d’installation ne pourront bénéficier de la valeur historique des DPU perçue par le cédant qu’à condition que le cédant reste actif jusqu’au 15 mai 2015, qu’il fasse une déclaration PAC à cette date, » poursuit Sébastien Lechevalier, responsable installation.  

L’application  de cette réforme entraîne des absurdités : « soit le cédant attend une année de plus avant de prendre sa retraite, soit le jeune repousse son installation de plusieurs mois. « Alors que je pourrais jouir de mes droits à la retraite, je continue de payer mes cotisations MSA et sans doute encore plusieurs mois. Cela ne m’apportera pas un euro de plus sur ma future retraite, » indique Dominique Durand. Pour Vincent, la situation ne peut plus s’éterniser. « Je suis actuellement au chômage indemnisé, je suis presque en fin de droits. Alors que je n’aspire qu’à une seule chose : finaliser mon  dossier et enfin pouvoir être déclaré officiellement  jeune agriculteur. » Pendant ce temps là, le fils et le père sont bien obligés de s’occuper des productions de noix, de soja, de protéagineux, le tout en bio et de leur commercialisation. 

Par rapport à la date d’installation du jeune et des choix du cédant, des iniquités se créent ainsi au niveau du calcul aides. Ce que denonce le syndicat agricole. Ce sujet fait partie des principales revendications de la manifestation nationale du 5 novembre à Périgueux. 

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