Euralis : des couverts agricoles pour mieux protéger les terres


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/05/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

On trouve là des céréales comme l’avoine rude, le seigle, le triticale, ou encore les légumineuses que sont les trèfles et les vesces. Sans oublier les crucifères, telle  la moutarde blanche. Le recours à des couverts végétaux, capables d’occuper le sol, entre deux cultures de maïs par exemple, est étudié avec attention par le groupe Euralis. Une partie des tests qu’il effectue sur le terrain dans un secteur compris entre Bordeaux, Bayonne et Toulouse a lieu en Béarn, sur la plateforme de Castetis où plus de 200 micro parcelles ont été aménagées.

Une pompe, un réservoir et un bouclierL’intérêt de ces essais est multiple, dit Cédric Poeydomenge, directeur technique d’Euralis. Alors que les agriculteurs se contentent souvent de broyer les cannes de maïs après la récolte pour protéger un peu le sol, l’utilisation du couvert agricole présente d’autres avantages.

«C’est à la fois une pompe et un réservoir. Il absorbe l’azote de l’air, le résidu des nitrates,  le stocke, le restitue dans la culture. Et il lui évite de se disperser dans la nappe phréatique, ou vers les ruisseaux et rivières. »

Son action est également agronomique. « Le premier travail du sol est lié aux racines. L’idée, c’est de se servir de ces végétaux pour l’aérer, et enrichir la terre en matières organiques. Cela permet par exemple de lutter contre les ménatodes, des vers parasites du sol qui détruisent les racines des cultures. »

Ajoutez à cela la lutte contre l’érosion. « L’effet des pluies et du ruissellement, ou encore du vent dans les sols sableux, peut être important par endroits. Même si ce n’est pas forcément spectaculaire, il va toucher la couche superficielle du sol qui est  la plus riche sur les 5 ou 10 premiers centimètres. »

Du gaz aux fourragesEuralis étudie de même la manière dont les couverts peuvent offrir de nouveaux débouchés pour la méthanisation, en les utilisant comme compléments au lisier et au fumier afin de produire du biogaz.

Une autre piste est suivie en matière d’alimentation animale. « L’approvisionnement en fourrage est un problème important pour les exploitants agricoles. Les couverts  peuvent constituer un  atout. Car ils vont leur permettre de réduire les achats extérieurs. Selon les cas, on peut arriver à 50% du coût d’un kilo de protéines apporté par un tourteau de soja », indique Fabien Skiba, responsable technique élevage.

Ce point ne relève pas du détail pour Euralis, qui développe avec la Coopérative des éleveurs des Pyrénées-Atlantiques un projet destiné à valoriser la production et l’exportation de viande bovine de qualité.  « Tout cela s’inscrit dans le cadre d’une stratégie globale visant surtout à améliorer le revenu de nos adhérents ».

La technique du cousu mainPour le moment, 4 000 hectares de couverts agricoles ont été semés chez 300 agriculteurs environ. Tandis que des plans d’action territoriaux sont pilotés par les syndicats des eaux et l’Agence de l’eau.

L’accompagnement effectué par le groupe coopératif auprès des intéressés prend l’aspect du cousu main. « Nous rencontrons les exploitants. Nous discutons avec eux de leurs parcelles, des types de sols, de leurs problématiques etc. S’ils élèvent par exemple des bovins lait ou des bovins viande, on va leur proposer des choses différentes. Il en ira de même selon la période où les couverts vont être semés. On peut aller sur des choses très fines. »

Cette expérimentation n’en est qu’à ses débuts. « Mais le message passe de mieux en mieux auprès des agriculteurs. »

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