Euralis : des semences de maïs pour toute l’Europe


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 03/10/2017 PAR Jean-Jacques Nicomette

Chaque fin d’année, cela n’arrête pas. Dès que le maïs semences est récolté dans les champs, les épis sont acheminés dans les Pyrénées-Atlantiques vers l’imposante usine qui jouxte le siège d’Euralis, à Lescar. Le site fonctionne alors à plein 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24,  indique son responsable, Vincent Jannaud.

On est ici au cœur du dispositif. Les autres établissements industriels de semences que possède le groupe se situent en effet à Séville, en Espagne, où l’on traite uniquement la production de 3 500 hectares de tournesol, et en Ukraine, où l’on intervient sur 1 000 hectares de maïs et 1 500 hectares de tournesol exclusivement réservés au marché de ce pays.

Des « saunas » très spéciaux

Les cellules du séchoir sont contrôlées par informatique

Au plus fort de l’activité, plus de cent bennes de dix tonnes de grains arrivent chaque jour à Lescar. Une fois réceptionnée, la récolte est acheminée vers un vaste séchoir dont chaque cellule peut recevoir jusqu’à 50 tonnes de maïs. Dans ces saunas très spéciaux, des flux d’air chaud contrôlés de manière informatique permettent de réduire à 12,5% le taux d’humidité du maïs.

L’opération prend du temps : pas moins de trois jours. « Nous séchons très lentement pour préserver la qualité de germination des grains » explique Vincent Jannaud.

Lorsqu’il est sec, le maïs est égrené. Quant aux rafles, elles sont récupérées par l’entreprise Eurocob qui fabrique des abrasifs à Maubourguet, dans les Hautes Pyrénées. Cette dernière se sert de ces déchets pour produire essentiellement des absorbants. Rien ne se perd.

Contrôlé du champ au sac

D’autres étapes sont à venir. Le maïs stocké par variété et par qualité va aussi être calibré en fonction de la taille des grains récoltés.

Les semences, protégées par un fongicide classique, sont enfin mises en sacs. Sachant que, tout au long de ce processus, du champ à l’ensachement,  douze contrôles de qualité sont effectués par le laboratoire dont dispose l’entreprise. Les critères de germination et de pureté variétale étant certifiés par le Groupement national interprofessionnel des semences et plantes (GNIS).

« Ces contrôles permettent de mesurer la vigueur de la plante et qu’elle n’est pas atteinte par une maladie ou un champignon » commente Denis Gonthier, directeur des opérations pour le pôle semences. « La qualité est un élément fondamental. Elle conditionne la rémunération des producteurs ». 

« La filière intéresse les jeunes »

Un propos que souligne également Stéphane Boue, président du Syndicat des producteurs de maïs semences et administrateur d’Euralis. « Nous cherchons en permanence à faire évoluer nos techniques pour gagner en compétitivité sur un marché très concurrentiel » rappelle cet agriculteur béarnais installé à Bournos.

« La production de maïs semences est une filière qui intéresse les jeunes, ajoute-t-il. « Cela exige une technicité et une présence quotidienne tout en permettant d’apporter une valeur ajoutée à l’exploitation ». D’une manière générale, on estime que cette production rapporte deux fois plus que le maïs destiné à la consommation.

Sans parler de l’emploi. La récolte assurée par 600 agriculteurs coopérateurs est traitée sur le site de Lescar par 60 salariés permanents auxquels, en pleine saison, jusqu’à 110 saisonniers viennent prêter main forte.

Une recherche permanente

L’enjeu est d’importance. Alors que 70% des semences provenant du sud-ouest sont exportées dans toute l’Europe, Euralis produit chaque année plus de 1,5 million de sacs de dix kilos dans son usine de l’agglomération paloise. Tout en consacrant 13% de son chiffre d’affaires à la recherche sur un marché où ses concurrents ont pour nom Monsanto, Bayer, Syngenta ou Limagrain.

 Quant aux investissements, ils ne cessent de se succéder. Tel celui consenti cette année pour accroître la capacité de la coopérative en tournesol dans le sud-ouest de la France. « Tous les ans, nous investissons 2 à 2,5 millions d’euros sur le pôle semences de Lescar » rappelle Denis Gonthier.

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